Publié le 13 octobre 2015
Par Bouchra Zeroual
Une centaine de personnes, manifestement intéressées par l’Islam et l’écologie, se sont volontairement enfermées dans une salle de réunion sans fenêtre à la Maison des Associations dans le 11e arrondissement de Paris ce samedi 3 octobre 2015 pour les Assises musulmanes de l’écologie. Un exploit en cette journée ensoleillée du début de l’automne, certainement imputable à l’arrivée prochaine de la COP21 conjuguée à l’envie d’agir.
Quelques barbus — c’est toujours le cas dans les rassemblements écolos — des familles, une majorité de trentenaires, un public assez familial en somme et similaire aux autres événements sur la protection de l’environnement forme le public de ces rencontres, où on parle d’islam, de nature, de pollution, de santé… et un peu d’halal. Question qui pourrait être polémique et couper les participants des écolos-végétariens-non-musulmans. A priori, l’écolo-compatibilité opère : « le halal c’est une question d’éthique, clame un participant à la fin de la première table ronde ». Arbya, jeune femme habitant Nanterre, me fera l’exégèse de cette déclaration : « le halal c’est le bio et le local ». Des produits bio et halal seraient donc en vente dans nos rayons ?! « Ce n’est pas le label qui compte. C’est la façon dont on fabrique les produits, les gens qui les produisent, le respect de la terre… c’est ça le halal. On peut renverser la tendance par nos actes d’achat. » Et elle ne parle pas que de viande, aliment qu’elle ne consomme pas quotidiennement, pour des raisons de santé et de lien avec la nature : « On est responsable du corps qu’on nous a donné. On doit en prendre soin. »
À part quelques considérations colorimétriques (qui seront quand même bien pratique quand il sera question de créer une identité graphique à ce mouvement) : « le vert c’est la couleur de l’islam et de l’écologie », les intervenants font le lien entre écologie et spiritualité. Abdelhafidh Benchouck fait l’expérience du retour à la terre. Il essaie, dit-il de « renouer des liens entre ville et campagne, comme le conseillait mon maitre spirituel Cheikh Nazim », avec l’achat et la rénovation d’une petite ferme dans le Perche. « On prend conscience, une fois éloigné de la société de consommation de l’unité de l’humain avec la nature ». Sa spiritualité trouve son essence dans sa relation avec la nature, à moins que ce ne soit l’inverse. Il poursuit, un peu moins terre à terre, un peu plus théologique, avec la liste de sourates nommée selon des éléments naturels : l’aube, la nuit, la clarté matinale, le soleil, les étoiles, la lune, le figuier, l’ouragan, les fourmis…
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