Interdiction d’utiliser l’expression « islamophobie d’État », interdiction de tenir des propos politiques dans un lieu de culte, etc. Ce devait être une « charte des valeurs » pour encadrer la profession d’imam, c’est devenu un guide de prêt-à-penser à destination de tous les musulmans de France, d’après une version toute récente consultée par Mediapart.
Interdiction d’utiliser l’expression « islamophobie d’État », interdiction de tenir des propos politiques dans un lieu de culte, etc. Ce devait être une « charte des valeurs » pour encadrer la profession d’imam, c’est devenu un guide de prêt-à-penser à destination de tous les musulmans de France, d’après une version toute récente consultée par Mediapart.
Discuté mardi 15 décembre au sein du Conseil français des musulmans de France (l’interlocuteur traditionnel des pouvoirs publics regroupant huit des grandes fédérations de mosquées), élaboré entre le CFCM et le ministère de l’intérieur en petit comité, ce document censé encadrer le fonctionnement du futur Conseil national des imams (bientôt chargé des agréments), censé fixer des règles éthiques et déontologiques, provoque ainsi de vifs émois chez nombre d’imams ayant pu l’examiner
Interdiction d’utiliser l’expression « islamophobie d’État », interdiction de tenir des propos politiques dans un lieu de culte, etc. Ce devait être une « charte des valeurs » pour encadrer la profession d’imam, c’est devenu un guide de prêt-à-penser à destination de tous les musulmans de France, d’après une version toute récente consultée par Mediapart.
Discuté mardi 15 décembre au sein du Conseil français des musulmans de France (l’interlocuteur traditionnel des pouvoirs publics regroupant huit des grandes fédérations de mosquées), élaboré entre le CFCM et le ministère de l’intérieur en petit comité, ce document censé encadrer le fonctionnement du futur Conseil national des imams (bientôt chargé des agréments), censé fixer des règles éthiques et déontologiques, provoque ainsi de vifs émois chez nombre d’imams ayant pu l’examiner
Cette « charte », c’est Emmanuel Macron lui-même qui l’a réclamée dans son discours sur le « séparatisme » en octobre dernier – assénant que son « non-respect entraînerait révocation des imams », se mêlant ainsi de l’organisation d’un culte. C’est encore le chef de l’État qui l’a esquissée en direct avec les dirigeants du CFCM, le 18 novembre à l’Élysée, où l’interdiction de « l’islam politique » et des ingérences étrangères a été prescrite.
À l’arrivée, le projet colle, en tous points, à l’agenda politique de l’exécutif. Dans une version préalable que Mediapart s’est aussi procurée (envoyée par la direction du CFCM à certains membres opportunément le 8 décembre, soit la veille de la présentation du projet de loi « séparatisme » en conseil des ministres), le texte s’intitulait même : « Charte des principes des musulmans de France ». Tous « les musulmans de France »… Bien au-delà des imams du futur Conseil national.
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À l’arrivée, le projet colle, en tous points, à l’agenda politique de l’exécutif. Dans une version préalable que Mediapart s’est aussi procurée (envoyée par la direction du CFCM à certains membres opportunément le 8 décembre, soit la veille de la présentation du projet de loi « séparatisme » en conseil des ministres), le texte s’intitulait même : « Charte des principes des musulmans de France ». Tous « les musulmans de France »… Bien au-delà des imams du futur Conseil national.
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© Clément Mahoudeau / AFP