Entre un héritage culturel patriarcal et une lecture discriminante à leur égard, les femmes du pourtour méditerranéen doivent se frayer un chemin d’émancipation et d’égalité. Le colloque « Femmes et religions en Méditerranée » qui s’est tenu au Collège des Bernardins est venu conclure deux années de rencontres interdisciplinaires sur les évolutions en cours dans le domaine religieux et de la société civile. Ce séminaire du Pôle de recherche des Bernardins s’est tenu sous la codirection de Valentine Zuber (EPHE-PSL), du frère dominicain Alberto Ambrosio (Luxembourg School of Religion & Society) et de Jacques Huntzinger, ancien ambassadeur de France en Israël. C’est la montée du féminisme religieux et principalement du féminisme islamique qui est le fait majeur de ces dernières décennies. La question étant de savoir si ce féminisme religieux constitue un levier efficace pour la construction d’une société égalitaire entre les hommes et les femmes.
Dans ce reportage, on entendra les chercheurs suivants : Hakima Fassi Firi sur le statut des femmes au Maroc ; Leïla Tauil sur les féminisme laïque, séculier et islamique au Maghreb ; Stéphanie Laithier sur les revendications en Israël de femmes de la communauté ultra-orthodoxe haredim qui veulent participer à la vie politique ; Naël Georges qui élargit le propos sur la discrimination homme- femme à celle en terre d’islam des minorités religieuses et Imad Khillo sur les crimes d’honneur en Jordanie et en Égypte.
Vient enrichir la réflexion de ce colloque, la biographie de Bourguiba publiée en 2019 chez Fayard. Son auteur Bertrand Le Gendre est notre invité. Retour avec l’ancien rédacteur en chef du Monde sur la promulgation en 1956 par Bourguiba du code du statut personnel, une révolution pour la société tunisienne.