Depuis le 26 mars, une coalition militaire menée par l'Arabie saoudite bombarde le Yémen. Elle agit à la demande du président Abd Rabbo Mansour Hadi, chassé du pays par une rébellion et réfugié à Riyad. Les rebelles houthistes, des chiites originaires du nord du pays, cibles des bombardements, sont quant à eux soutenus par l'Iran, rival de l'Arabie saoudite dans la région. Les frappes ont jusqu'ici échoué à repousser significativement les rebelles.
Les violences dans le pays, puis les bombardements aériens, ont fait au moins 767 morts et 2 900 blessés depuis le 19 mars, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui fait savoir que le bilan réel est plus élevé. Au moins 405 civils ont été tués par les frappes, selon l'Organisation des Nations unies (ONU), et plus de 120 000 personnes déplacées à l'intérieur du pays, qui s'ajoutent à 300 000 autres déplacés qui avaient fui avant même l'intensification des combats. Le pays manque de vivres, de médicaments pour les malades chroniques, de carburant.
Comment cette crise s'est-elle déclenchée ?
Le président Mansour Hadi a quitté le pays en mars, après avoir été chassé de la capitale, Sanaa, puis du grand port d'Aden, dans le sud. Les milices houthistes avaient pris le contrôle de la capitale dès le mois de septembre. Elles sont alliées à l'ancien dictateur Ali Abdallah Saleh, qui a dirigé le pays jusqu'en 2012.
Les rebelles ont conquis l'essentiel du pays en se présentant comme un mouvement des déshérités. Ils ont mené une contre-révolution après le mouvement qui avait emporté Ali Abdallah Saleh dans la foulée du « printemps arabe ». Depuis, les élites politique, militaire et tribale du pays se déchiraient pour se redistribuer le pouvoir.
Les violences dans le pays, puis les bombardements aériens, ont fait au moins 767 morts et 2 900 blessés depuis le 19 mars, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui fait savoir que le bilan réel est plus élevé. Au moins 405 civils ont été tués par les frappes, selon l'Organisation des Nations unies (ONU), et plus de 120 000 personnes déplacées à l'intérieur du pays, qui s'ajoutent à 300 000 autres déplacés qui avaient fui avant même l'intensification des combats. Le pays manque de vivres, de médicaments pour les malades chroniques, de carburant.
Comment cette crise s'est-elle déclenchée ?
Le président Mansour Hadi a quitté le pays en mars, après avoir été chassé de la capitale, Sanaa, puis du grand port d'Aden, dans le sud. Les milices houthistes avaient pris le contrôle de la capitale dès le mois de septembre. Elles sont alliées à l'ancien dictateur Ali Abdallah Saleh, qui a dirigé le pays jusqu'en 2012.
Les rebelles ont conquis l'essentiel du pays en se présentant comme un mouvement des déshérités. Ils ont mené une contre-révolution après le mouvement qui avait emporté Ali Abdallah Saleh dans la foulée du « printemps arabe ». Depuis, les élites politique, militaire et tribale du pays se déchiraient pour se redistribuer le pouvoir.
Est-ce une guerre entre sunnites et chiites ?
Le conflit religieux n'a pas été, par le passé, un phénomène important au Yémen. La coexistence a longtemps été la norme entre zaïdistes et sunnites. La rébellion houthiste est bien chiite, mais il s'agit à l'origine d'un mouvement tribal et régional, opposée au pouvoir central et antiaméricain. L'ex-président Saleh a cependant attisé le sectarisme en soutenant un mouvement sunnite d'inspiration salafiste dans le Nord, hostile aux zaïdistes. Le facteur religieux est monté en puissance depuis 2011.
Surtout, le pays est pris dans l'affrontement géopolitique régional entre l'Iran, république islamique chiite, et l'Arabie saoudite, monarchie sunnite. L'Iran soutient les rebelles houthistes. L'Arabie saoudite bombarde pour empêcher, selon elle, que ne s'établisse un régime pro-iranien à sa porte.
Une large coalition arabe (huit pays du Maghreb et du Machrek) s'est immédiatement ralliée à l'attaque saoudienne, ainsi que le Pakistan. Le roi Salman, qui a pris la tête de l'Arabie saoudite en janvier, a surpris et pris le risque d'embarrasser son allié américain jugé inactif face à la menace iranienne.
L'Iran a violemment condamné l'attaque saoudienne, tout en proposant de faciliter des négociations de paix et en dépêchant ses diplomates dans la région. Son soutien concret aux houthistes est difficile à évaluer. Le zaïdisme est une branche dissidente du chiisme duodécimain (qui célèbre une lignée de douze imams héritiers du Prophète), religion d'Etat en Iran. Les houthistes montrent une volonté d'indépendance, le degré de parrainage qu'ils sont prêts à accepter de l'Iran n'est pas clair. Lire la suite sur LeMonde.fr.
Le conflit religieux n'a pas été, par le passé, un phénomène important au Yémen. La coexistence a longtemps été la norme entre zaïdistes et sunnites. La rébellion houthiste est bien chiite, mais il s'agit à l'origine d'un mouvement tribal et régional, opposée au pouvoir central et antiaméricain. L'ex-président Saleh a cependant attisé le sectarisme en soutenant un mouvement sunnite d'inspiration salafiste dans le Nord, hostile aux zaïdistes. Le facteur religieux est monté en puissance depuis 2011.
Surtout, le pays est pris dans l'affrontement géopolitique régional entre l'Iran, république islamique chiite, et l'Arabie saoudite, monarchie sunnite. L'Iran soutient les rebelles houthistes. L'Arabie saoudite bombarde pour empêcher, selon elle, que ne s'établisse un régime pro-iranien à sa porte.
Une large coalition arabe (huit pays du Maghreb et du Machrek) s'est immédiatement ralliée à l'attaque saoudienne, ainsi que le Pakistan. Le roi Salman, qui a pris la tête de l'Arabie saoudite en janvier, a surpris et pris le risque d'embarrasser son allié américain jugé inactif face à la menace iranienne.
L'Iran a violemment condamné l'attaque saoudienne, tout en proposant de faciliter des négociations de paix et en dépêchant ses diplomates dans la région. Son soutien concret aux houthistes est difficile à évaluer. Le zaïdisme est une branche dissidente du chiisme duodécimain (qui célèbre une lignée de douze imams héritiers du Prophète), religion d'Etat en Iran. Les houthistes montrent une volonté d'indépendance, le degré de parrainage qu'ils sont prêts à accepter de l'Iran n'est pas clair. Lire la suite sur LeMonde.fr.