Lundi 27 Novembre 2017

Humanisme et Renaissance : l'apport des pays d'Islam (audio France culture)


La violence des affrontements entre les pays d'Islam et la civilisation occidentale n’a pas empêché que circulent entre eux bien des influences culturelles. La Chrétienté a été irriguée par un flux de connaissances du côté de la philosophie, des mathématiques, de l’astronomie et de la médecine.



Taqi al-Din al-Shami al-Assadi et d’autres astronomes de l’Observatoire de Galata fondé en 1557 par le sultan Soliman.

France Culture
Podcast 25/11/2017

Intervenants

Joël Chandelier
Historien, maître de conférences en histoire médiévale à l'Université Paris 8.

Quelque chose qui flotte dans l’air du temps et que je n’ai guère besoin de définir m’a incité à choisir le thème dont nous allons traiter ce matin. Il s’agit de l’apport des pays d’Islam à la civilisation occidentale au temps du Moyen-Âge, de l’humanisme et de la Renaissance. La violence des affrontements entre ces deux mondes, dessinant une géographie très mobile des dominations militaires et religieuses, n’a pas empêché que circulent entre eux bien des influences culturelles. Elle n’a pas empêché que la Chrétienté, coupée elle-même en deux entre l’Est et l’Ouest, ait été irriguée par un flux de connaissances venues de l’Islam, du côté spécialement de la philosophie, des mathématiques, de l’astronomie et de la médecine. Soit qu’il s’agît d’apports originaux, soit que, par un détour surprenant, une part de l’héritage de l’antiquité gréco-romaine, qui s’était trouvé largement occulté, ait pu être de la sorte sauvegardé et retransmis dans des pays, les nôtres, qui en retrouvèrent ainsi pleinement la saveur et la fécondité. Cette donnée de grande ampleur a été fort inégalement prise en compte, ensuite, par la conscience collective en Occident, mais l’historiographie des deux derniers siècles en a établi progressivement l’importance. Comme en témoigne, entre autres, les travaux de mon invité, Joël Chandelier, maître de conférences en histoire médiévale à l’Université de Paris 8 Vincennes-Saint Denis, qui s’attache ardemment à l’étude de ces phénomènes de transmission, propres à protéger, hier comme aujourd’hui, contre toutes les tentations du repli sur soi. Jean-Noël Jeanneney

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