Les jeunes femmes musulmanes…..
Ndeye Andujar à droite de l'image
Suite de la traduction de l'anglais d'un article de Ndeye Andujar en quatre parties.
Dans la typologie de l'Islam européen, il est essentiel de souligner les différences dans la manière dont la religion est vécue par les hommes et les femmes. De manière générale, les raisons qui motivent généralement les jeunes femmes à adhérer à l'Islam sont très différentes de celles de leurs homologues masculins. Les jeunes femmes cherchent dans l'Islam un moyen d'émancipation alors que les jeunes hommes cherchent une certaine orientation et discipline. Ainsi, l'Islam peut contribuer à l'épanouissement personnel des jeunes -hommes et femmes- qui se trouvent dans des situations différentes, en donnant un sens à leur vie.
Les jeunes femmes souffrent des restrictions plus importantes dans le contexte de la famille par rapport aux hommes. Mais, la société détient une attitude plus bienveillante à l'égard des filles, ce qui leur donne une plus grande capacité d'adaptation que les garçons.
La société a généralement une perception plus positive des jeunes filles musulmanes par rapport aux jeunes hommes. En effet, les filles représentent une « sous-produit » de la modernité, et à travers eux, il est espéré une conversion des familles aux valeurs de la société moderne (Khosrokhavar, 2000a).
La réislamisation des jeunes hommes dans les banlieues les plus peuplées est due à la situation créée par l'exclusion et la précarité. En revanche, la réislamisation des jeunes femmes est plus ou moins indépendante des conditions socio-économiques, il a effectivement plus à voir avec le rôle qu'elles jouent dans les familles immigrées et leur relation à la société, et les tensions qui existent entre ces deux entités.
Souvent, la réislamisation des jeunes femmes est centrée sur un symbole - le port du foulard. Le hijab est un phénomène très répandu, en raison de l'opposition qu'elle provoque dans la société, car elle est perçue comme un signe de soumission de la femme, de l'archaïsme ou de l'islamisme radical qui manipule les jeunes femmes pour atteindre ses objectifs politiques (Khosrokhavar, 2000b).
Néanmoins, les études montrent que ces questions ne sont pas pertinentes pour les jeunes femmes qui portent le foulard. Un foulard qui représente plutôt, pour elles, un élément de leur identité.
Dans la typologie de l'Islam européen, il est essentiel de souligner les différences dans la manière dont la religion est vécue par les hommes et les femmes. De manière générale, les raisons qui motivent généralement les jeunes femmes à adhérer à l'Islam sont très différentes de celles de leurs homologues masculins. Les jeunes femmes cherchent dans l'Islam un moyen d'émancipation alors que les jeunes hommes cherchent une certaine orientation et discipline. Ainsi, l'Islam peut contribuer à l'épanouissement personnel des jeunes -hommes et femmes- qui se trouvent dans des situations différentes, en donnant un sens à leur vie.
Les jeunes femmes souffrent des restrictions plus importantes dans le contexte de la famille par rapport aux hommes. Mais, la société détient une attitude plus bienveillante à l'égard des filles, ce qui leur donne une plus grande capacité d'adaptation que les garçons.
La société a généralement une perception plus positive des jeunes filles musulmanes par rapport aux jeunes hommes. En effet, les filles représentent une « sous-produit » de la modernité, et à travers eux, il est espéré une conversion des familles aux valeurs de la société moderne (Khosrokhavar, 2000a).
La réislamisation des jeunes hommes dans les banlieues les plus peuplées est due à la situation créée par l'exclusion et la précarité. En revanche, la réislamisation des jeunes femmes est plus ou moins indépendante des conditions socio-économiques, il a effectivement plus à voir avec le rôle qu'elles jouent dans les familles immigrées et leur relation à la société, et les tensions qui existent entre ces deux entités.
Souvent, la réislamisation des jeunes femmes est centrée sur un symbole - le port du foulard. Le hijab est un phénomène très répandu, en raison de l'opposition qu'elle provoque dans la société, car elle est perçue comme un signe de soumission de la femme, de l'archaïsme ou de l'islamisme radical qui manipule les jeunes femmes pour atteindre ses objectifs politiques (Khosrokhavar, 2000b).
Néanmoins, les études montrent que ces questions ne sont pas pertinentes pour les jeunes femmes qui portent le foulard. Un foulard qui représente plutôt, pour elles, un élément de leur identité.
Naissance d'une nouvelle élites féministe…
L'immigration a permis à une élite de femmes musulmanes de gagner toute une série de droits et d'occuper une place centrale dans la production religieuse. Cette situation favorise l'apparition de nouvelles figures féminine. Ces femmes utilisent les textes religieux pour se soustraire aux restrictions qui leur sont imposées sans justification.
Elles cherchent des nouvelles réponses à des pratiques discriminatoires. Dans les deux dernières années, deux congrès internationaux sur le féminisme musulman ont eu lieu. Des congrès dans lesquels les théories de base d’un féminisme islamique ont été avancées et les pratiques discriminatoires dénoncées (1).
Elles s'impliquent également dans d'autres questions qui ne sont pas strictement religieux, comme les ONG et les organisations universitaires. Cela leur permet une plus grande vision de la société musulmane et non musulmane, et les aide également à comprendre les changements qui s'opèrent dans la construction de l'Islam en Occident
Ces jeunes femmes musulmanes commencent à donner des sueurs froides au militantisme associatif traditionnel. En effet, le militantisme traditionnel était beaucoup plus dans l’isolement alors que ces jeunes femmes dont nous parlons cherchent les voies et moyens pour affirmer la place de la femme musulmane, à la fois dans l’Islam mais aussi dans la société.
Les femmes ayant accès à l'université et suivant une formation religieuse, aspire à un renouveau des références religieuses, dominées jusqu’ici par les hommes. Elles exigent une égalité fondée sur les sources musulmanes tout en se distanciant de l'Islam traditionnel, et même des courants théologiques dominants. Elles souhaitent avoir accès à des postes de responsabilité et faire émerger un discours indépendant.
Amel Boubekeur note que ces élites féminines sécularisent partiellement le statut juridique de la femme en l'Islam, car elles évitent les aspects du fiqh (jurisprudence Islamique) non valables dans le contexte européen (2).
______________
(1) Voir www.feminismeIslamic.org
(2) Boubekeur, A. (2006). “Islam et droit des femmes: l’empowerment des nouvelles élites féminines musulmanes en Occident”, Nouvelles voix. Perspectives. Instraw.
Bibliographie : voir la bibliographie générale dans la 4ème et dernière partie.
Elles cherchent des nouvelles réponses à des pratiques discriminatoires. Dans les deux dernières années, deux congrès internationaux sur le féminisme musulman ont eu lieu. Des congrès dans lesquels les théories de base d’un féminisme islamique ont été avancées et les pratiques discriminatoires dénoncées (1).
Elles s'impliquent également dans d'autres questions qui ne sont pas strictement religieux, comme les ONG et les organisations universitaires. Cela leur permet une plus grande vision de la société musulmane et non musulmane, et les aide également à comprendre les changements qui s'opèrent dans la construction de l'Islam en Occident
Ces jeunes femmes musulmanes commencent à donner des sueurs froides au militantisme associatif traditionnel. En effet, le militantisme traditionnel était beaucoup plus dans l’isolement alors que ces jeunes femmes dont nous parlons cherchent les voies et moyens pour affirmer la place de la femme musulmane, à la fois dans l’Islam mais aussi dans la société.
Les femmes ayant accès à l'université et suivant une formation religieuse, aspire à un renouveau des références religieuses, dominées jusqu’ici par les hommes. Elles exigent une égalité fondée sur les sources musulmanes tout en se distanciant de l'Islam traditionnel, et même des courants théologiques dominants. Elles souhaitent avoir accès à des postes de responsabilité et faire émerger un discours indépendant.
Amel Boubekeur note que ces élites féminines sécularisent partiellement le statut juridique de la femme en l'Islam, car elles évitent les aspects du fiqh (jurisprudence Islamique) non valables dans le contexte européen (2).
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(1) Voir www.feminismeIslamic.org
(2) Boubekeur, A. (2006). “Islam et droit des femmes: l’empowerment des nouvelles élites féminines musulmanes en Occident”, Nouvelles voix. Perspectives. Instraw.
Bibliographie : voir la bibliographie générale dans la 4ème et dernière partie.