La question du voile, avant de devenir une problématique occidentale, émerge dans les pays musulmans dès la fin du XIXe siècle.
Stéphane BRIAND
Publication en partenariat avec nonfiction.fr .
Broché: 233 pages
Éditeur : Les éditions du Cerf (6 avril 2023)
Langue : Français
ISBN-13: 978-2204139342
Éditeur : Les éditions du Cerf (6 avril 2023)
Langue : Français
ISBN-13: 978-2204139342
Biographie de l'auteur et quatrième de couverture
Agrégée de l'Université en histoire et licenciée en langue arabe, Oissila Saaidia est professeur des Universités en histoire contemporaine à Lyon 2, membre du LARHRA (CNRS) et de l'ISERL (Institut supérieur d'étude des religions et de la laïcité). Elle a aussi dirigé l'Institut de recherche sur le Maghreb contemporain (CNRS) à Tunis. Elle a notamment publié L'Algérie catholique (xixe-xxie s.) , prix d'Histoire Diane Potier-Boès de l'Académie française (2019).
Sait-on que, dès la fin du XIXe, le voile est au cœur des débats dans les sociétés musulmanes avant de l'être, un siècle plus tard, en Europe ? Dans cet ouvrage l'auteur se propose de repenser la chronologie et la géographie de ce sujet très prégnant dans une perspective historique dépassionnée. Sait-on que les " affaires " du voile dit islamique ne commencent pas en France dans les années 1980, mais que, dès la fin du xixe siècle, elles sont déjà au coeur des débats au sein du monde musulman ? En Iran, en Turquie, en Tunisie, en Égypte, avant de l'être en Europe, la question du voile, liée à celles de l'école et de la laïcité, s'est transformée en enjeu de société. Pour comprendre comment, depuis un siècle, un accessoire vestimentaire a pu susciter des controverses jusqu'au plus haut niveau des États et tenir le devant de la scène médiatique, Oissila Saaidia en repense ici entièrement la chronologie et la géographie. À partir du point de vue des principales intéressées – les femmes voilées –, mais aussi des époques, des lieux, des milieux, du contexte politique, social, économique, etc., cet ouvrage offre un panorama des différents voiles et foulards et une grande fresque historique dans une perspective dépassionnée. Une référence.
Recension
Par Stéphane BRIAND
S’il est un vêtement susceptible de se parer de significations plurielles, c’est bien le voile, parfois appelé « foulard », autrement dit un vêtement souple qui couvre la partie la plus noble du corps humain : la tête. Que cet accessoire vestimentaire, héritage de l’antiquité païenne, se retrouve de nos jours, tant dans les pays occidentaux qu’en terre musulmane, au cœur de débats intenses et clivants, ne doit pas conduire à occulter sa dimension historique et géographique.
C’est précisément dans cette perspective qu’Oissila Saaidia, historienne membre du LARHRA (CNRS) et de l’ISERL (Institut supérieur d’étude des religions et de la laïcité), se propose d’évoquer, dans son ouvrage intitulé Les voiles « islamiques » dans les sociétés musulmanes et européennes. Histoire d’un débat (XIXe-XXIe siècle), l’histoire de cet objet vestimentaire, à travers « une analyse qui repense à la fois la chronologie et la géographie ».
A la suite de nombreux écrits consacrés à ce thème [1] , l’autrice entend aborder la question « sous un angle nouveau », c’est-à-dire « celui de l’histoire du voile, mot utilisé entre la fin du XIXe et les années 1980, devenu foulard islamique dans les années 1990 jusqu’au début des années 2000, puis redevenu voile islamique et entré en concurrence, entre 2009-2011 avec le niqab et la burqa ». On mesure ici la nature de l’approche envisagée par Oissila Saaidia : celle d’une étude exclusivement historique, affranchie de toute perspective morale, législative ou culturelle.
C’est précisément dans cette perspective qu’Oissila Saaidia, historienne membre du LARHRA (CNRS) et de l’ISERL (Institut supérieur d’étude des religions et de la laïcité), se propose d’évoquer, dans son ouvrage intitulé Les voiles « islamiques » dans les sociétés musulmanes et européennes. Histoire d’un débat (XIXe-XXIe siècle), l’histoire de cet objet vestimentaire, à travers « une analyse qui repense à la fois la chronologie et la géographie ».
A la suite de nombreux écrits consacrés à ce thème [1] , l’autrice entend aborder la question « sous un angle nouveau », c’est-à-dire « celui de l’histoire du voile, mot utilisé entre la fin du XIXe et les années 1980, devenu foulard islamique dans les années 1990 jusqu’au début des années 2000, puis redevenu voile islamique et entré en concurrence, entre 2009-2011 avec le niqab et la burqa ». On mesure ici la nature de l’approche envisagée par Oissila Saaidia : celle d’une étude exclusivement historique, affranchie de toute perspective morale, législative ou culturelle.
Naissance de la question du voile dans l’Orient du XIXe siècle
Après avoir mentionné dans un chapitre liminaire les textes religieux du Nouveau Testament [2] et du Coran [3] qui évoquent le voile, l’historienne souligne sans surprise la complexité d’une interprétation exposée au risque de l’instrumentalisation et à la difficulté, dans le cas du Coran, de circonscrire au plus près la signification des termes de l’arabe du VIIe siècle. Que le voile pose question, dès la fin du XIXe siècle, dans le monde musulman permet d’inscrire l’analyse dans une dimension apparemment non européanisée.
C’est en effet en Egypte que certains penseurs réformateurs, comme Qasim Amin dans ses deux livres La Libération de la femme (1899) et La nouvelle femme (1900), abordent le thème du dévoilement de la femme, ce qui conduira par exemple Houda Sha’rawi, une des femmes de la délégation égyptienne, à apparaître dévoilée à sa descente du train au Caire en 1923 (puisqu’elle ne porte pas le voile lors de ses séjours en Europe). Parallèlement, en Tunisie, d’autres intellectuels, tels Abdelaziz Thaalbi [4] et Tahar Haddad [5], revendiquent le dévoilement des femmes au nom de leur émancipation, en appuyant notamment leur démonstration sur des versets coraniques et des hadiths. Bien évidemment, ces perspectives émancipatrices ne prennent tout leur sens qu’à la lumière de la colonisation française.
C’est en effet en Egypte que certains penseurs réformateurs, comme Qasim Amin dans ses deux livres La Libération de la femme (1899) et La nouvelle femme (1900), abordent le thème du dévoilement de la femme, ce qui conduira par exemple Houda Sha’rawi, une des femmes de la délégation égyptienne, à apparaître dévoilée à sa descente du train au Caire en 1923 (puisqu’elle ne porte pas le voile lors de ses séjours en Europe). Parallèlement, en Tunisie, d’autres intellectuels, tels Abdelaziz Thaalbi [4] et Tahar Haddad [5], revendiquent le dévoilement des femmes au nom de leur émancipation, en appuyant notamment leur démonstration sur des versets coraniques et des hadiths. Bien évidemment, ces perspectives émancipatrices ne prennent tout leur sens qu’à la lumière de la colonisation française.
Un mouvement d’oscillation entre voilement et dévoilement dans les pays musulmans
Ce n’est qu’au début du XXe siècle, dans le prolongement de cette dynamique, que la Turquie de Mustafa Kemal, dans une perspective laïque et émancipatrice ainsi que l’Iran autocratique de Reza Shah, dans une perspective moderniste, invitent à un dévoilement progressif des femmes. Reste que cet ample mouvement de dévoilement se heurte rapidement à des résistances, d’abord avec l’émergence des Frères Musulmans en Egypte à la fin des années 1920, puis à la fin des années 70, avec la Révolution iranienne qui impose aux femmes le port du hijab, symbole de la République islamique et d’obéissance aux lois de l’islam.
Ce mouvement d’oscillation permanente entre voilement et dévoilement trouve une nouvelle illustration dans la Turquie des années 1980, cette fois-ci à l’initiative de certaines femmes scolarisées et instruites, qui tentent de ressaisir, à travers l’accessoire vestimentaire du voile, ce qui leur semble être l’esprit de l’islam et de résister aux excès de la modernité occidentale. Il en va de même en Tunisie, au début des années 2000, où le retour au voile (celui-ci n’est plus interdit en Tunisie depuis 2011) pour certaines femmes doit être corrélé à la revendication de nouveaux droits dans l’espace public.
Ce mouvement d’oscillation permanente entre voilement et dévoilement trouve une nouvelle illustration dans la Turquie des années 1980, cette fois-ci à l’initiative de certaines femmes scolarisées et instruites, qui tentent de ressaisir, à travers l’accessoire vestimentaire du voile, ce qui leur semble être l’esprit de l’islam et de résister aux excès de la modernité occidentale. Il en va de même en Tunisie, au début des années 2000, où le retour au voile (celui-ci n’est plus interdit en Tunisie depuis 2011) pour certaines femmes doit être corrélé à la revendication de nouveaux droits dans l’espace public.
L’enjeu du débat autour du voile en Europe : l’espace public
C’est précisément cette notion d’espace public qui, aux yeux de l’historienne, constitue l’enjeu du débat relatif au voile islamique dans les sociétés européennes et notamment dans la société française. Comprenons que si la France, puissance coloniale majeure à la fin du XIXe siècle, a côtoyé le voile islamique dès cette époque, c’est véritablement à la fin des années 80 qu’il revêt une certaine visibilité dans l’espace public, puisque les musulmans ne sont plus présents dans les seuls usines ou foyers de travailleurs mais aussi dans les écoles, les lieux de culte ou encore les commerces hallal.
C’est d’ailleurs à la lumière de la sphère scolaire que le débat autour du voile connaîtra une nouvelle étape dans les années 2000 avec, entre autres, la mise en place de la Commission Stasi et du vote de la loi de 2004, susceptible de réaffirmer avec force les principes laïques et neutres de l’école républicaine. Dans le prolongement de cette loi sera votée en 2010 une loi dite d’interdiction de la dissimulation du visage dans l’espace public.
On mesure ici la façon dont la gestion législative de la question du voile conduit à redéfinir ou à réaffirmer les fondements mêmes de la République [6] , alors que dans le même temps, les entreprises privées, non soumises à une loi concernant l’espace public, sont invitées à articuler au mieux liberté individuelle (affranchie en grande partie du principe de la laïcité) et nécessité du bon fonctionnement de l’entreprise.
C’est d’ailleurs à la lumière de la sphère scolaire que le débat autour du voile connaîtra une nouvelle étape dans les années 2000 avec, entre autres, la mise en place de la Commission Stasi et du vote de la loi de 2004, susceptible de réaffirmer avec force les principes laïques et neutres de l’école républicaine. Dans le prolongement de cette loi sera votée en 2010 une loi dite d’interdiction de la dissimulation du visage dans l’espace public.
On mesure ici la façon dont la gestion législative de la question du voile conduit à redéfinir ou à réaffirmer les fondements mêmes de la République [6] , alors que dans le même temps, les entreprises privées, non soumises à une loi concernant l’espace public, sont invitées à articuler au mieux liberté individuelle (affranchie en grande partie du principe de la laïcité) et nécessité du bon fonctionnement de l’entreprise.
Les dimensions sociologique et psychologique du voilement
Par-delà le cadre purement législatif, Oissila Saaidia interroge, d’un point de vue sociologique et psychologique, la signification du voilement car « le voile en dit aussi long sur celles qui le portent que sur ceux qui les regardent car il agit comme un miroir ». Elle met ainsi en lumière un rapport au voilement/dévoilement en pleine mutation depuis le XXIe siècle : si le voile pouvait être appréhendé au XXe siècle à travers l’opposition entre modernistes et islamistes, entre libération de la femme et asservissement religieux, le siècle en cours laisse émerger de nouvelles problématiques qui voient parfois certaines femmes voilées revendiquer l’égalité homme/femme tout en affirmant avec force une foi intériorisée.
S’appuyant sur les travaux de certaines sociologues [7] , l’historienne tente de démontrer que « la causalité entre voilement et adhésion à l’islam politique est, de nos jours, loin d’être évidente, aussi bien en France que dans de nombreux pays du monde musulman ». D’où la nécessité, selon elle, « de ne pas réduire les femmes qui portent le voile à leur seule appartenance religieuse » [8].
S’appuyant sur les travaux de certaines sociologues [7] , l’historienne tente de démontrer que « la causalité entre voilement et adhésion à l’islam politique est, de nos jours, loin d’être évidente, aussi bien en France que dans de nombreux pays du monde musulman ». D’où la nécessité, selon elle, « de ne pas réduire les femmes qui portent le voile à leur seule appartenance religieuse » [8].
Une analyse focalisée sur la France et quatre pays musulmans
S’ébauchent ainsi, en guise de conclusion, de nouvelles perspectives de réflexion qui dépassent le cadre strictement historique et géographique que s’était fixé l’autrice dans son introduction générale. Il convient d’ailleurs ici de questionner l’originalité propre de la nouvelle approche proposée par Oissila Saaidia. Si celle-ci arrime la question du voile à l’Orient de la fin du XIXe siècle pour en souligner « les origines hors des frontières métropolitaines », elle ne parvient pas réellement, nous semble-t-il, comme le suggère pourtant le titre du livre (Les voiles « islamiques » dans les sociétés musulmanes et européennes [9] ), à affranchir son analyse du cadre strictement hexagonal. Un des quatre chapitres du livre ne s’intitule-t-il pas d'ailleurs : « Le voile "islamique" : une passion française ? »?
C’est ainsi que les quatre pays musulmans faisant l’objet d’amples développements concernant le voile entretiennent tous un lien intime avec la France. Certes, et l’historienne le précise, l’Egypte, la Turquie, la Tunisie et l’Iran contribuent à dessiner avec force les contours de la question du voile, mais on aurait probablement souhaité découvrir les significations du voilement en terre musulmane asiatique [10], notamment en Indonésie [11], afin de mieux percevoir les enjeux propres du voilement en Europe qu’on pourrait questionner de la façon suivante : comment combiner l’islam et la nationalité française, italienne, espagnole... ? Comment ne pas réduire le voilement à sa valeur personnelle en l’opposant à l’universalisme de la République ? Comment accepter le voilement comme une partie de l’identité féminine sans renoncer à la liberté républicaine ?
C’est ainsi que les quatre pays musulmans faisant l’objet d’amples développements concernant le voile entretiennent tous un lien intime avec la France. Certes, et l’historienne le précise, l’Egypte, la Turquie, la Tunisie et l’Iran contribuent à dessiner avec force les contours de la question du voile, mais on aurait probablement souhaité découvrir les significations du voilement en terre musulmane asiatique [10], notamment en Indonésie [11], afin de mieux percevoir les enjeux propres du voilement en Europe qu’on pourrait questionner de la façon suivante : comment combiner l’islam et la nationalité française, italienne, espagnole... ? Comment ne pas réduire le voilement à sa valeur personnelle en l’opposant à l’universalisme de la République ? Comment accepter le voilement comme une partie de l’identité féminine sans renoncer à la liberté républicaine ?
Vers une perspective philosophique du voilement ?
La question de l’altérité, objet de l’ultime chapitre du livre, ouvre des perspectives davantage philosophiques qu’historiques ou géographiques susceptibles d’irriguer favorablement de nouvelles réflexions sur le voilement : à l’aune notamment de l’héritage antique païen pourrait être soulignée la façon dont les trois monothéismes se sont approprié la thématique du voile sans pour autant réduire au silence sa dimension proprement ontologique.
Finalement, le présent ouvrage, complété par quelques annexes , permet de comprendre que la question du voile, à partir du XIXe siècle, « a été un enjeu propre aux sociétés musulmanes avant d’être une problématique occidentale ». Il met également en lumière une dynamique en pleine mutation qui dépasse, en ce début de XXIe siècle, la dimension proprement religieuse.
Finalement, le présent ouvrage, complété par quelques annexes , permet de comprendre que la question du voile, à partir du XIXe siècle, « a été un enjeu propre aux sociétés musulmanes avant d’être une problématique occidentale ». Il met également en lumière une dynamique en pleine mutation qui dépasse, en ce début de XXIe siècle, la dimension proprement religieuse.
Références
_____________________
[1] Est proposée en fin d’ouvrage une riche bibliographie.
[2] Il s’agit de la Première épître aux Corinthiens, 2, 2-16.
[3] Sourates 24, 30-31 ; 33, 53 ; 33, 59.
[4] L’esprit libéral du Coran, 1905.
[5] Notre femme dans la législation musulmane et la société, 1930.
[6] L’espace public constitue "l’un des derniers espaces régaliens" selon l’autrice.
[7] Simona Tersigni, « La pratique du hijab en France. Prescription, transmission horizontale et dissidence », dans Françoise Lorcerie (s.d.), La politisation du voile, en France, en Europe et dans le monde arabe, Paris, L’Harmatan, 2005, p. 37 ; Eliane Deproost, « De la non-discrimination au destin commun », dans Fabienne Brion (éd.), Féminité, minorité, islamité. Questions à propos du hijab, Louvain-la-Neuve, Bruylant-Academia S.A., 2004, p. 89 ; Nilüfer Göle, « Le voile, le renversement du stigmate et la querelle des femmes », dans Christiane Veauvy, Marguerite Rollinde et Mireille Azzoug, Les femmes entre violence et stratégies de liberté. Maghreb et Europe du Sud, Paris, Editions Bouchene, 2004, p. 213-222, p. 215.
[8] L’autrice évoque la dimension, aux yeux de certaines femmes voilées, proprement féministe du voile entendu comme droit des femmes à disposer de leur corps.
[9] C’est nous qui mettons en caractères gras : seul le cas de l’Allemagne, parmi les pays européens autres que la France, est évoqué aux pages 173-175.
[10] Autre que l'Asie de l'Ouest.
[11] La question du voile se pose par exemple de manière très sensible dans la sphère scolaire : un décret du 05 février 2021 interdit le port du voile obligatoire dans les écoles publiques mais certaines écolières subissent de fortes pressions pour porter un voile islamique depuis cette époque.
[11] Au XIIe siècle av. J.C., Teglat Phalazar Ier, roi d’Assyrie, rend le port du voile obligatoire pour certaines femmes : « Les femmes mariées n’auront pas leur tête découverte. Les prostituées ne seront pas voilées. »
[12] Textes religieux mentionnant le voile ainsi qu’une chronologie relative au voilement pour les pays suivants : Egypte, Iran, Turquie, Tunisie et France.
[1] Est proposée en fin d’ouvrage une riche bibliographie.
[2] Il s’agit de la Première épître aux Corinthiens, 2, 2-16.
[3] Sourates 24, 30-31 ; 33, 53 ; 33, 59.
[4] L’esprit libéral du Coran, 1905.
[5] Notre femme dans la législation musulmane et la société, 1930.
[6] L’espace public constitue "l’un des derniers espaces régaliens" selon l’autrice.
[7] Simona Tersigni, « La pratique du hijab en France. Prescription, transmission horizontale et dissidence », dans Françoise Lorcerie (s.d.), La politisation du voile, en France, en Europe et dans le monde arabe, Paris, L’Harmatan, 2005, p. 37 ; Eliane Deproost, « De la non-discrimination au destin commun », dans Fabienne Brion (éd.), Féminité, minorité, islamité. Questions à propos du hijab, Louvain-la-Neuve, Bruylant-Academia S.A., 2004, p. 89 ; Nilüfer Göle, « Le voile, le renversement du stigmate et la querelle des femmes », dans Christiane Veauvy, Marguerite Rollinde et Mireille Azzoug, Les femmes entre violence et stratégies de liberté. Maghreb et Europe du Sud, Paris, Editions Bouchene, 2004, p. 213-222, p. 215.
[8] L’autrice évoque la dimension, aux yeux de certaines femmes voilées, proprement féministe du voile entendu comme droit des femmes à disposer de leur corps.
[9] C’est nous qui mettons en caractères gras : seul le cas de l’Allemagne, parmi les pays européens autres que la France, est évoqué aux pages 173-175.
[10] Autre que l'Asie de l'Ouest.
[11] La question du voile se pose par exemple de manière très sensible dans la sphère scolaire : un décret du 05 février 2021 interdit le port du voile obligatoire dans les écoles publiques mais certaines écolières subissent de fortes pressions pour porter un voile islamique depuis cette époque.
[11] Au XIIe siècle av. J.C., Teglat Phalazar Ier, roi d’Assyrie, rend le port du voile obligatoire pour certaines femmes : « Les femmes mariées n’auront pas leur tête découverte. Les prostituées ne seront pas voilées. »
[12] Textes religieux mentionnant le voile ainsi qu’une chronologie relative au voilement pour les pays suivants : Egypte, Iran, Turquie, Tunisie et France.