Marie Sviergula, conservatrice de l’université de Birmingham, présente le manuscrit du Coran qui pourrait être l’un des plus vieux du monde. Paul Ellis/AFP
L’université de Birmingham a annoncé mercredi 22 juillet que deux feuillets de sa bibliothèque proviennent d’un Coran rédigé quelques années après la mort du prophète Mohammed.
La datation du document est cependant contestée par certains scientifiques.
Les extraits d’un Coran retrouvés par l’université de Birmingham sont-ils les plus anciens jamais découverts ? Voilà la question que se posent les scientifiques après l’annonce faite mercredi 22 juillet par l’établissement britannique sur son site Internet.
L’histoire commence lorsqu’une doctorante italienne, Alba Fedeli, demande à vérifier l’origine de deux feuillets tirés d’une collection orientale de la bibliothèque universitaire de Birmingham.
L’analyse par le carbone 14 date alors les fragments entre 568 et 645 ap. J.-C., avec une certitude de 95,4 %. Il y a donc une « forte probabilité » que l’animal dont provient la peau qui a servi au parchemin vivait à l’époque du prophète Mohammed (570-632), estime David Thomas, professeur de chrétienté et d’islam à l’université de Birmingham.
« L’AUTEUR POURRAIT AVOIR CONNU LE PROPHÈTE MOHAMMED »
« La communauté musulmane n’était pas assez riche pour stocker la peau d’un animal pendant des décennies », soutient le docteur Muhammad Isa Walley, conservateur en chef des manuscrits perse et turcs à la bibliothèque nationale du Royaume-Uni. Une affirmation qui laisse supposer que la rédaction s’est faite peu après la fabrication du parchemin, soit probablement avant le règne d’Othman (644-656), troisième calife de l’islam. Or c’est lui qui est considéré comme le premier à avoir organisé la recension du Coran, d’où provient la version utilisée de nos jours.
Cette découverte « ouvre la possibilité que la rédaction othmanique ait commencé plus tôt qu’on ne le pensait, ou que ces feuillets aient précédé le processus », analyse le docteur Mohammed Isa Walley.
DOUTES D’UNE PARTIE DE LA COMMUNAUTÉ SCIENTIFIQUE
« L’auteur de ces textes pourrait avoir connu le prophète Mohammed, l’avoir vu probablement ou même entendu prêcher », s’enthousiasme David Thomas sur le site Internet de la BBC. Il assure que les sourates 18 à 20 que contient le document « sont très similaires » à celles des exemplaires actuels, accréditant la thèse selon laquelle les versions du Coran ont peu varié depuis les origines.
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