Les djihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant se sont emparés, dans le nord du pays, de la deuxième ville d'Irak, Mossoul, de sa province, Ninive, et de secteurs dans deux provinces proches, Kirkouk et Salaheddine, majoritairement sunnites. Mercredi ils avaient pris Tikrit, à 160 kilomètres au nord de Bagdad, et avançaient vers la capitale.
Qui sont-ils ? Qu'est-ce qui les distingue d'autres mouvances djihadistes comme Al-Qaida ? Quel est leur objectif dans cette conquête irakienne ? Réponse avec Christophe Ayad, chef du service international du Monde.
Qui sont-ils ? Qu'est-ce qui les distingue d'autres mouvances djihadistes comme Al-Qaida ? Quel est leur objectif dans cette conquête irakienne ? Réponse avec Christophe Ayad, chef du service international du Monde.
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Le nord sunnite de l'Irak aux mains de l'EIIL
Après la prise, mardi 10 juin, de Mossoul, la deuxième ville d'Irak, et de la province de Ninive, les combattants djihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) ont accéléré leur offensive éclair. Leurs colonnes de 4×4 ont foncé vers le sud, s'emparant au passage de la ville de Baji, siège de la plus importante raffinerie du pays, et de Tikrit, la capitale de la province de Salaheddine. Des combats ont éclaté aux abords de Samarra, où un attentat contre un mausolée chiite avait déclenché, en 2006, une guerre meurtrière entre milices chiites et sunnites.
Dans tout le nord sunnite de l'Irak, c'est la débandade. L'armée et la police fuient sans même combattre devant un ennemi dix fois inférieur en nombre. L'EIIL s'est emparé de dépôts d'armes lourdes et même d'hélicoptères et d'avions de chasse. L'armée s'est retranchée dans la capitale, Bagdad, dont les djihadistes sont à moins de 100 km et qui semble être leur objectif. Ce groupe, formé en 2007, est en passe de réussir son pari qui consiste à prendre le contrôle de la partie sunnite de l'Irak pour en faire un califat « islamiquement pur » au cœur du monde arabe.
L'EIIL est l'enfant monstrueux d'Al-Qaida et de l'invasion de l'Irak en 2003. Son père spirituel n'est pas Oussama Ben Laden mais Abou Moussab Al-Zarkaoui, un ancien délinquant jordanien passé brièvement par l'Afghanistan avant de s'installer dans le nord de l'Irak en 2002. Dès l'invasion de l'Irak en 2003, il multiplie les attentats contre les « forces d'occupation » – soldats américains, diplomates de l'ONU, journalistes et entrepreneurs occidentaux – mais aussi contre les nouveaux maîtres du pays, les chiites, majoritaires mais longtemps opprimés sous le régime de Saddam Hussein. Ses attentats-suicides et sa sauvagerie lui valent la réprobation de la « maison mère ». Il n'en a cure.
Dans tout le nord sunnite de l'Irak, c'est la débandade. L'armée et la police fuient sans même combattre devant un ennemi dix fois inférieur en nombre. L'EIIL s'est emparé de dépôts d'armes lourdes et même d'hélicoptères et d'avions de chasse. L'armée s'est retranchée dans la capitale, Bagdad, dont les djihadistes sont à moins de 100 km et qui semble être leur objectif. Ce groupe, formé en 2007, est en passe de réussir son pari qui consiste à prendre le contrôle de la partie sunnite de l'Irak pour en faire un califat « islamiquement pur » au cœur du monde arabe.
L'EIIL est l'enfant monstrueux d'Al-Qaida et de l'invasion de l'Irak en 2003. Son père spirituel n'est pas Oussama Ben Laden mais Abou Moussab Al-Zarkaoui, un ancien délinquant jordanien passé brièvement par l'Afghanistan avant de s'installer dans le nord de l'Irak en 2002. Dès l'invasion de l'Irak en 2003, il multiplie les attentats contre les « forces d'occupation » – soldats américains, diplomates de l'ONU, journalistes et entrepreneurs occidentaux – mais aussi contre les nouveaux maîtres du pays, les chiites, majoritaires mais longtemps opprimés sous le régime de Saddam Hussein. Ses attentats-suicides et sa sauvagerie lui valent la réprobation de la « maison mère ». Il n'en a cure.
Des combattants de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) hissent leur drapeau à un poste frontière entre l'Irak et la Syrie, le 11 juin. | AFP/LeMonde.fr