« Pourquoi la Birmanie tue ses musulmans », telle est la question posée par Armin Arefi dans un article publié par lepoint.fr. La question mérite d’être posée, tant le « Massacre à huis-clos des Birmans Musulmans... » perdure depuis, au moins, deux ans, et les autorités birmanes ne semblent pas avoir l’intention d’y mettre fin : « le Comité International de la Croix Rouge (CICR), écrit Maryam al-Shamiya, affirme que le gouvernement militaire birman crée un climat de peur permanent parmi la population et a forcé des milliers de personnes à joindre les rangs de déplacés vers l’intérieur ou de fuir à l’étranger. On estime à 2 millions le nombre de Birmans qui ont fui en Thaïlande à l’Est du pays » (Mayram al-Shamiya sur blogs.mediapart.fr).
Telle est l’expérience amère que vivent les minorités musulmanes de ce pays. Avec « quartiers éventrés, mosquées parties en fumée, et corps calcinés gisant à même le sol..., cette minorité, qui représente 4 % des 55 millions de Birmans, écrit Armin Arefi, est de nouveau victime de véritables pogroms perpétrés par la population bouddhiste. Quarante personnes ont été tuées la semaine dernière et plus de 12 000 déplacées dans la ville de Meiktila dans le centre du pays, forçant l'armée à instaurer l'état d'urgence. Les violences ont depuis gagné d'autres villages et se rapprochent désormais dangereusement de l'ancienne capitale, Rangoun. » (Armin Arefi sur lepointoint.fr).
Telle est l’expérience amère que vivent les minorités musulmanes de ce pays. Avec « quartiers éventrés, mosquées parties en fumée, et corps calcinés gisant à même le sol..., cette minorité, qui représente 4 % des 55 millions de Birmans, écrit Armin Arefi, est de nouveau victime de véritables pogroms perpétrés par la population bouddhiste. Quarante personnes ont été tuées la semaine dernière et plus de 12 000 déplacées dans la ville de Meiktila dans le centre du pays, forçant l'armée à instaurer l'état d'urgence. Les violences ont depuis gagné d'autres villages et se rapprochent désormais dangereusement de l'ancienne capitale, Rangoun. » (Armin Arefi sur lepointoint.fr).
« un regard ni gai ni triste - un regard transparent, qui en avait trop vu » (A. Soljenitsyne, le Premier Cercle)./Phot AFP-TV5.ORG
Pour mieux cibler les biens des musulmans, des « autocollants sont distribués à des responsables de magasin et à des taxis, afin qu'ils l'apposent sur leur commerce et garantissent ainsi leur caractère bouddhiste ». Dans un tel contexte, des pays, comme les Etats-Unis, se contentent de déconseiller à leurs ressortissants tout « déplacement dans la région de Mandalay, où est située Meiktila, et dans plusieurs quartiers de Rangoun, qui n'a pas été touchée par les violences mais où les rumeurs ont provoqué certaines tensions » (voir l’article du lemonde.fr).
Ainsi, le massacre des Rohingyas s’accompagne aussi d’un silence de "la communauté internationale" et, ce qui peut paraître surprenant, des pays musulmans. À l’intérieur même de la Birmanie, le silence de la prix Nobel de la paix, Aung San Suu Kyi, est troublant. Présentée par certains comme une icône de la liberté et des droits de l’homme, son silence sur le sort de cette minorité musulmane reste incompréhensible. Elle refuse, catégoriquement, de se prononcer sur le sort des Rohingyas : « Silencieuse face aux émeutes contre les musulmans qui secouent le pays régulièrement depuis juin 2012, elle a en janvier 2013 indiqué dans un entretien à la BBC son "affection" pour l'armée, fondée par son père Aung San. Elle a refusé de se prononcer à propos de l'offensive de l'armée dans l'est du pays qui, depuis bientôt un an assaille le bastion de la minorité kachin. Une absence de prise de position qui déçoit » (cf. article de Christine Chaumeau sur courrierinternational.com).
Ainsi, le massacre des Rohingyas s’accompagne aussi d’un silence de "la communauté internationale" et, ce qui peut paraître surprenant, des pays musulmans. À l’intérieur même de la Birmanie, le silence de la prix Nobel de la paix, Aung San Suu Kyi, est troublant. Présentée par certains comme une icône de la liberté et des droits de l’homme, son silence sur le sort de cette minorité musulmane reste incompréhensible. Elle refuse, catégoriquement, de se prononcer sur le sort des Rohingyas : « Silencieuse face aux émeutes contre les musulmans qui secouent le pays régulièrement depuis juin 2012, elle a en janvier 2013 indiqué dans un entretien à la BBC son "affection" pour l'armée, fondée par son père Aung San. Elle a refusé de se prononcer à propos de l'offensive de l'armée dans l'est du pays qui, depuis bientôt un an assaille le bastion de la minorité kachin. Une absence de prise de position qui déçoit » (cf. article de Christine Chaumeau sur courrierinternational.com).
Comment comprendre ce silence de la part de celle qui a été l’héroïne d’un film dithyrambique sur son combat pour la liberté ? Voir Christopher Ramoné, "The Lady", de Luc Besson : un film-hommage un peu clinquant.
Aung San Suu Kyi est ainsi de « plus en plus critiquée, y compris par d'anciens admirateurs » :
Aung San Suu Kyi est ainsi de « plus en plus critiquée, y compris par d'anciens admirateurs » :
RFI- L'opposante birmane Aung San Suu Kyi de plus en plus critiquée :
En prêtant serment devant le Parlement, la Dame de Rangoun a mis fin à plus de deux décennies de confrontation avec les militaires. Mais l'image de l'opposante -sacralisée par une majorité de Birmans- commence à s'écorner... Lire la suite rfi.fr .
En prêtant serment devant le Parlement, la Dame de Rangoun a mis fin à plus de deux décennies de confrontation avec les militaires. Mais l'image de l'opposante -sacralisée par une majorité de Birmans- commence à s'écorner... Lire la suite rfi.fr .
Pourtant la tragédie qui touche les Rohingyas loin d’être un fantasme, est reconnue par l’ONU : « extorsions de leurs terres, difficultés à se marier ou interdiction d'étudier, les Rohingyas sont, d'après l'ONU, la "minorité la plus persécutée au monde" » (Armin Arefi sur le point.fr). Cela n’a pas empêché le président birman de nier en juillet 2012, devant le commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, l’appartenance même des Rohingyas à la Nation birmane et de déclairer à ce propos qu’ « il est impossible d'accepter leur présence en Birmanie, qu'ils sont entrés illégalement dans le pays et qu'ils ne font pas partie du système ethnique birman" » (Matthieu Vendrely sur tv5.org).
Ainsi, « La chasse aux musulmans » (ARTE.fr ) peut se poursuivre avec l'approbation tacite des autorités birmanes...
« Un autocollant portant les chiffres "969", des références bouddhistes, est apparu sur des taxis et des magasins censés refuser les clients musulmans. Et sur toutes les lèvres apparaît le nom du supérieur d'un monastère de Mandalay, Ashin Wirathu, qui accuse les musulmans d'infiltrer les partis politiques du pays et de constituer une menace pour la nation ». Lire la suite sur arte.fr .
« Un autocollant portant les chiffres "969", des références bouddhistes, est apparu sur des taxis et des magasins censés refuser les clients musulmans. Et sur toutes les lèvres apparaît le nom du supérieur d'un monastère de Mandalay, Ashin Wirathu, qui accuse les musulmans d'infiltrer les partis politiques du pays et de constituer une menace pour la nation ». Lire la suite sur arte.fr .
Face à cette situation dramatique, un rapport publié en 2012 de l’organisation de défense des droits de l’homme, Human Rights Watch, « accuse sévèrement la communauté internationale de fermer les yeux sur les atrocités commises contre la minorité musulmane des Rohingyas en Birmanie » (Anne Bernas sur rfi.fr. Un rapport qu’elle décrit comme « terrifiant ».)
Quand on apprend que cette minorité est aussi « bannie par le voisin bangladais » (le Bangladesh est à majorité musulmane), alors oui, « terrifiant » est bien le mot qui convient pour parler de cette tragédie qui se déroule sous nos yeux.
Quand on apprend que cette minorité est aussi « bannie par le voisin bangladais » (le Bangladesh est à majorité musulmane), alors oui, « terrifiant » est bien le mot qui convient pour parler de cette tragédie qui se déroule sous nos yeux.