Crédits photo : MIGUEL MEDINA/AFP
La semaine dernière, le maire de Béziers a soutenu lors de son passage sur BFM TV dans l’émission présentée par Jean-Jacques Bourdin que les enfants d’origine africaine et plus particulièrement maghrébine étaient comptabilisés dans le but de les aider à mieux s’intégrer en France ou de prévenir la délinquance.
Ces propos ont provoqué une vive polémique et ont fait resurgir le débat relatif aux statistiques ethniques [1].
Des enfants Français issus de l’immigration seraient traités non comme Français à part entière mais comme européens, arabes, africains, ou asiatiques… Les statistiques ethniques sont interdites en France [2]car l’article 1er de la Constitution énonce que «l a République laïque française assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion » [3]. En effet, la France est une et indivisible, bien qu’il puisse y avoir des problèmes sociétaux à ce sujet. Si les statistiques ethniques sont autorisées dans certains pays étrangers comme les Etats-Unis elles ne le sont pas en France, et pour cause la France a sa propre histoire. En effet, la France a été marquée par la période coloniale et le gouvernement de Vichy qui rappelons le, avait fiché [4] les personnes de confession juive destinées à une fin tragique.
L’outil des statistiques ethniques est très dangereux lorsqu’il est utilisé à des fins discriminatoires (en raison des origines, de la confession…) ou pour parvenir à éliminer une ethnique (nettoyage ethnique). C’est la raison pour laquelle il est plus sûr de l’interdire.
Ces propos ont provoqué une vive polémique et ont fait resurgir le débat relatif aux statistiques ethniques [1].
Des enfants Français issus de l’immigration seraient traités non comme Français à part entière mais comme européens, arabes, africains, ou asiatiques… Les statistiques ethniques sont interdites en France [2]car l’article 1er de la Constitution énonce que «l a République laïque française assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion » [3]. En effet, la France est une et indivisible, bien qu’il puisse y avoir des problèmes sociétaux à ce sujet. Si les statistiques ethniques sont autorisées dans certains pays étrangers comme les Etats-Unis elles ne le sont pas en France, et pour cause la France a sa propre histoire. En effet, la France a été marquée par la période coloniale et le gouvernement de Vichy qui rappelons le, avait fiché [4] les personnes de confession juive destinées à une fin tragique.
L’outil des statistiques ethniques est très dangereux lorsqu’il est utilisé à des fins discriminatoires (en raison des origines, de la confession…) ou pour parvenir à éliminer une ethnique (nettoyage ethnique). C’est la raison pour laquelle il est plus sûr de l’interdire.
Le Parisien.fr
De plus, certains jeunes issus de l’immigration souffrent de la discrimination dont ils peuvent faire l’objet considérés non comme citoyens Français mais comme des citoyens de seconde zone. Ces statistiques ethniques ne feraient qu’exacerber ce sentiment de ne pas appartenir à la Nation française mais à une communauté les renvoyant constamment à une origine. Selon Robert Ménard, « quand plus de 80% des enfants sont de confession musulmane à la sortie des écoles, vous n’intégrez plus personne ».
Il est vrai que si une école laïque est composée de plus de 80% d’enfants d’une même origine il est difficile de s’intégrer car il manque la clé de l’intégration : l’altérité. Toutefois, même s’il n’y a pas de chiffres exacts, il est certain qu’il y a une plus forte concentration d’étrangers dans certaines écoles que dans d’autres. Une telle fracture rend difficile l’intégration de ces jeunes. Il faut davantage de mélange social et scolaire. Les statistiques ethniques ne résoudront pas ce problème mais la mise en place de mesures concrètes à l’image de celle qu’avait faite Sciences Po « estimant que l'absence de candidats issus de milieux populaires au concours d'entrée était due à un manque d'information, à une inégale maîtrise des codes culturels et sociaux, à des phénomènes d'autocensure (« Sciences po, c'est pas pour moi ! ») et a un sentiment d'inaccessible compétence » [5]. Cette initiative avait été efficace dans la mesure où elle a offert la possibilité à certains jeunes d’entrer dans une école jusqu’alors difficilement accessible. Il y a bel et bien des problèmes sociétaux mais il faut parler des vrais sujets, des vrais problèmes. Ces problèmes sont très souvent liés au milieu social, à l’environnement familial (par exemple, une éducation qui ne transmet pas à l’enfant le respect de l’autre sans distinction liée à la religion ou à la couleur de peau ou autres) et à la gestion politique de l’intégration des Français issus de l’immigration (par exemples, le manque d’assouplissement de la carte scolaire, le chemin de croix des écoles privées religieuses musulmanes contrairement aux écoles privées catholiques ou juives [6].
Les statistiques ethniques ne permettront pas de régler les questions relatives à l’intégration des étrangers ou des jeunes Français issus de l’immigration mais pose le problème du renvoi constant aux origines des uns et des autres. Dans son ouvrage « identité meurtrière », Amin Maalouf explique que chaque individu a de multiples identités de par ses traditions culturelles, les langues parlées … malheureusement, les personnes elles-mêmes ou l’image renvoyée par l’autre nous conduit à penser que nous nous réduisons à une seule appartenance en fonction du pays de nos ancêtres, des langues que nous parlons. Comment intégrer une personne quand on lui renvoie sans arrêt ses origines et/ ou sa confession ? Pourquoi tant de mal à accepter la richesse d’une double / multiples cultures ? La République restera une et indivisible, et les problèmes sociétaux doivent être traités sous un autre angle qu’un décompte, qui entre de mauvaises mains détériorait les acquis fondamentaux de la République « Liberté, Egalité, Fraternité ».
Il serait préférable d’en rester au texte de la Constitution, ceci est bien plus sûr pour les futures générations. La conduite d’études sur la mesure de la diversité des origines des personnes ne réglera pas les problèmes liés à la discrimination ou à l’intégration de ces personnes et ne fera qu’exacerber un climat déjà tendu.
Il est vrai que si une école laïque est composée de plus de 80% d’enfants d’une même origine il est difficile de s’intégrer car il manque la clé de l’intégration : l’altérité. Toutefois, même s’il n’y a pas de chiffres exacts, il est certain qu’il y a une plus forte concentration d’étrangers dans certaines écoles que dans d’autres. Une telle fracture rend difficile l’intégration de ces jeunes. Il faut davantage de mélange social et scolaire. Les statistiques ethniques ne résoudront pas ce problème mais la mise en place de mesures concrètes à l’image de celle qu’avait faite Sciences Po « estimant que l'absence de candidats issus de milieux populaires au concours d'entrée était due à un manque d'information, à une inégale maîtrise des codes culturels et sociaux, à des phénomènes d'autocensure (« Sciences po, c'est pas pour moi ! ») et a un sentiment d'inaccessible compétence » [5]. Cette initiative avait été efficace dans la mesure où elle a offert la possibilité à certains jeunes d’entrer dans une école jusqu’alors difficilement accessible. Il y a bel et bien des problèmes sociétaux mais il faut parler des vrais sujets, des vrais problèmes. Ces problèmes sont très souvent liés au milieu social, à l’environnement familial (par exemple, une éducation qui ne transmet pas à l’enfant le respect de l’autre sans distinction liée à la religion ou à la couleur de peau ou autres) et à la gestion politique de l’intégration des Français issus de l’immigration (par exemples, le manque d’assouplissement de la carte scolaire, le chemin de croix des écoles privées religieuses musulmanes contrairement aux écoles privées catholiques ou juives [6].
Les statistiques ethniques ne permettront pas de régler les questions relatives à l’intégration des étrangers ou des jeunes Français issus de l’immigration mais pose le problème du renvoi constant aux origines des uns et des autres. Dans son ouvrage « identité meurtrière », Amin Maalouf explique que chaque individu a de multiples identités de par ses traditions culturelles, les langues parlées … malheureusement, les personnes elles-mêmes ou l’image renvoyée par l’autre nous conduit à penser que nous nous réduisons à une seule appartenance en fonction du pays de nos ancêtres, des langues que nous parlons. Comment intégrer une personne quand on lui renvoie sans arrêt ses origines et/ ou sa confession ? Pourquoi tant de mal à accepter la richesse d’une double / multiples cultures ? La République restera une et indivisible, et les problèmes sociétaux doivent être traités sous un autre angle qu’un décompte, qui entre de mauvaises mains détériorait les acquis fondamentaux de la République « Liberté, Egalité, Fraternité ».
Il serait préférable d’en rester au texte de la Constitution, ceci est bien plus sûr pour les futures générations. La conduite d’études sur la mesure de la diversité des origines des personnes ne réglera pas les problèmes liés à la discrimination ou à l’intégration de ces personnes et ne fera qu’exacerber un climat déjà tendu.
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[1] L’ethnie renvoie à une langue, à une culture …
[2] DC 2007-557 15 novembre 2007 : « Considérant que, si les traitements nécessaires à la conduite d'études sur la mesure de la diversité des origines des personnes, de la discrimination et de l'intégration peuvent porter sur des données objectives, ils ne sauraient, sans méconnaître le principe énoncé par l'article 1er de la Constitution, reposer sur l'origine ethnique ou la race ».
[3] Article 1er de la Constitution du 4 octobre 1958.
[4] http://www.senat.fr/questions/base/1991/qSEQ911118728.html.
[2] DC 2007-557 15 novembre 2007 : « Considérant que, si les traitements nécessaires à la conduite d'études sur la mesure de la diversité des origines des personnes, de la discrimination et de l'intégration peuvent porter sur des données objectives, ils ne sauraient, sans méconnaître le principe énoncé par l'article 1er de la Constitution, reposer sur l'origine ethnique ou la race ».
[3] Article 1er de la Constitution du 4 octobre 1958.
[4] http://www.senat.fr/questions/base/1991/qSEQ911118728.html.
[5] http://www.scienceshumaines.com/discrimination-positive-a-sciences-po_fr_2899.html.
[6] http://www.streetpress.com/sujet/1426246444-colleges-ecoles-musulmanes-france.
[6] http://www.streetpress.com/sujet/1426246444-colleges-ecoles-musulmanes-france.