C’est le premier pape non-européen, originaire d’Amérique Latine, proche des pays du Sud et de leurs sensibilités. Le nouveau pape, le souverain François, a gagné la sympathie de beaucoup de croyants, chrétiens bien sûr, mais aussi des musulmans.
Mustapha Cherif lors de sa rencontre avec le Pape François
Mustapha Cherif est responsable du Master d'Islamologie à l'université ouverte de Catalogne. Docteur ès lettres en philosophie et Docteur en sociologie, il fut également enseignant à l'université d'Alger. Il est l'auteur d'une centaine d'articles et de plusieurs ouvrages dont : L’Islam, tolérant ou intolérant ? (Edition Odile Jacob, Paris, 2006), Orient-Occident, Jacques Berque , avec Jean Sur (édition Anep, Alger, 2003.), Le Prophète et notre temps, Albouraq, Paris, 2012, Le Coran et notre temps (Albouraq, Paris, 2012).
Les Cahiers de l’Islam : Après avoir rencontré en 2006 le pape émérite Benoit XVI, vous avez de nouveau été reçu au Vatican, par l’actuel Pape François, quelles impressions retenez vous ?
Mustapha Cherif : En effet, c’est un honneur, j’essaye de présenter le vrai visage de notre religion, culture et civilisation. Rencontrer le souverain pontife, le pape François, en tant qu’intellectuel, a été pour moi une nouvelle occasion pour faire connaître le vrai visage de la voie mohammadienne et émettre un message d’espoir. J’ai souligné, dans le cadre du Forum Mondial islamo-chrétien, accueilli par le dynamique Conseil Pontifical pour le dialogue interreligieux, que nous ne devions pas cesser d’œuvrer par le dialogue de bâtir des passerelles. Nous avons le devoir de rester attachés au vivre ensemble, à la coexistence et à la fraternité. Des écueils perturbent le rapprochement entre les peuples. L’ignorance, la désinformation, la prétention à détenir le monopole de la vérité et l’ambition d’imposer une seule conception du monde en sont les principaux obstacles. Raison de plus pour s’adresser à l’autre, attirer l’attention des hommes et femmes de bonne volonté du monde entier.
Les Cahiers de l’Islam : Qu’est ce qui singularise ce nouveau pape ?
Mustapha Cherif : C’est le premier pape non-européen, originaire d’Amérique Latine, proche des pays du Sud et de leurs sensibilités. Le nouveau pape, le souverain François, a gagné la sympathie de beaucoup de croyants, chrétiens bien sûr, mais aussi des musulmans. Il est un partisan du dialogue et du respect du droit à la différence. Il sait que le Coran et la Sunna s’opposent à la violence aveugle. Je m’évertue toujours d’expliquer que l’islam méconnu est injustement attaqué. Le problème a trait au mauvais comportement de musulmans, pas de l’islam. La politique interfère négativement. Des sectes qui usurpent son nom le défigurent, des xénophobes en Occident le prennent comme cible. S’adresser à l’autre, informer, pour faire reculer les injustices et les violences sous toutes leurs formes est une urgence. Le nouveau pape a instauré un nouveau ton.
Mustapha Cherif : En effet, c’est un honneur, j’essaye de présenter le vrai visage de notre religion, culture et civilisation. Rencontrer le souverain pontife, le pape François, en tant qu’intellectuel, a été pour moi une nouvelle occasion pour faire connaître le vrai visage de la voie mohammadienne et émettre un message d’espoir. J’ai souligné, dans le cadre du Forum Mondial islamo-chrétien, accueilli par le dynamique Conseil Pontifical pour le dialogue interreligieux, que nous ne devions pas cesser d’œuvrer par le dialogue de bâtir des passerelles. Nous avons le devoir de rester attachés au vivre ensemble, à la coexistence et à la fraternité. Des écueils perturbent le rapprochement entre les peuples. L’ignorance, la désinformation, la prétention à détenir le monopole de la vérité et l’ambition d’imposer une seule conception du monde en sont les principaux obstacles. Raison de plus pour s’adresser à l’autre, attirer l’attention des hommes et femmes de bonne volonté du monde entier.
Les Cahiers de l’Islam : Qu’est ce qui singularise ce nouveau pape ?
Mustapha Cherif : C’est le premier pape non-européen, originaire d’Amérique Latine, proche des pays du Sud et de leurs sensibilités. Le nouveau pape, le souverain François, a gagné la sympathie de beaucoup de croyants, chrétiens bien sûr, mais aussi des musulmans. Il est un partisan du dialogue et du respect du droit à la différence. Il sait que le Coran et la Sunna s’opposent à la violence aveugle. Je m’évertue toujours d’expliquer que l’islam méconnu est injustement attaqué. Le problème a trait au mauvais comportement de musulmans, pas de l’islam. La politique interfère négativement. Des sectes qui usurpent son nom le défigurent, des xénophobes en Occident le prennent comme cible. S’adresser à l’autre, informer, pour faire reculer les injustices et les violences sous toutes leurs formes est une urgence. Le nouveau pape a instauré un nouveau ton.
Les Cahiers de l’Islam : En quoi le dialogue interreligieux est t-il utile ?
Mustapha Cherif : C’est une recommandation coranique, un acte civilisé et une nouvelle forme de communication culturelle et de diplomatie. Le dialogue peut contribuer à prévenir et régler des malentendus, des litiges et des conflits. L’interconnaissance est la condition de la coexistence. Dialoguer c’est sortir de nos points d’aveuglement respectifs. Le monde moderne laisse en marge la question religieuse et s’appuie sur la technoscience et la logique du Marché. Cela n’empêche pas que des centaines de millions d’êtres humains croient en la transcendance. Le dialogue interreligieux est une pratique salutaire. Les valeurs de l’esprit, de l’éthique, de la spiritualité, restent incontournables. Le dialogue des religions, des cultures et des civilisations s’avère indispensable pour sauver le vivre ensemble. Nous avons besoin d’une vision spirituelle et politique sage.
Les Cahiers de l’Islam : Dans les forums de dialogue des divergences de points de vue existent elles ?
Mustapha Cherif : Certainement, il ne s’agit ni de relativisme, ni de syncrétisme et la diversité est une richesse. Par-delà nos différences, face aux défis communs il y a lieu de renforcer nos convergences qui sont importantes. Le monde contemporain se trouve à un tournant difficile de l’avenir de l’humanité et des relations internationales. Notamment en ce qui concerne le rapport entre l'Occident et l'Islam. En conséquence, tout ce qui peut contribuer à la culture de la paix, à l’entente et au rapprochement doit être encouragé et soutenu. Les valeurs communes aux spiritualités célestes, notamment musulmane et chrétienne, méritent d’être retrouvées. Elles sont plus importantes que les différences. Pour prévenir et régler les incompréhensions entre les communautés, le dialogue, l’éducation et une parole commune apaisée sont la voie salutaire.
Mustapha Cherif : C’est une recommandation coranique, un acte civilisé et une nouvelle forme de communication culturelle et de diplomatie. Le dialogue peut contribuer à prévenir et régler des malentendus, des litiges et des conflits. L’interconnaissance est la condition de la coexistence. Dialoguer c’est sortir de nos points d’aveuglement respectifs. Le monde moderne laisse en marge la question religieuse et s’appuie sur la technoscience et la logique du Marché. Cela n’empêche pas que des centaines de millions d’êtres humains croient en la transcendance. Le dialogue interreligieux est une pratique salutaire. Les valeurs de l’esprit, de l’éthique, de la spiritualité, restent incontournables. Le dialogue des religions, des cultures et des civilisations s’avère indispensable pour sauver le vivre ensemble. Nous avons besoin d’une vision spirituelle et politique sage.
Les Cahiers de l’Islam : Dans les forums de dialogue des divergences de points de vue existent elles ?
Mustapha Cherif : Certainement, il ne s’agit ni de relativisme, ni de syncrétisme et la diversité est une richesse. Par-delà nos différences, face aux défis communs il y a lieu de renforcer nos convergences qui sont importantes. Le monde contemporain se trouve à un tournant difficile de l’avenir de l’humanité et des relations internationales. Notamment en ce qui concerne le rapport entre l'Occident et l'Islam. En conséquence, tout ce qui peut contribuer à la culture de la paix, à l’entente et au rapprochement doit être encouragé et soutenu. Les valeurs communes aux spiritualités célestes, notamment musulmane et chrétienne, méritent d’être retrouvées. Elles sont plus importantes que les différences. Pour prévenir et régler les incompréhensions entre les communautés, le dialogue, l’éducation et une parole commune apaisée sont la voie salutaire.