Mercredi 2 Octobre 2024

Séminaire : Penser l’Islam depuis la France, le Maroc et le Sénégal



A la croisée des études islamiques « classiques » – principalement ancrées dans les démarches doctrinales, juridiques, philologiques et mystiques– et des recherches en sciences humaines et sociales spécialisées sur les corpus et le fait musulmans, ce séminaire entend inviter à des approches disciplinaires dialogiques pour mieux cerner : 1) d’une part, les expériences musulmanes telles qu’elles sont mises en actes dans les contextes français, marocains et sénégalais ; et 2) d’autre part, telles qu’elles y sont questionnées puis analysées par les chercheurs de différentes disciplines. A cette fin, quelles langues, quelles références bibliographiques, quels outils méthodologiques et enfin quelles démarches épistémologiques ces diverses provenances disciplinaires et géographiques mobilisent-elles ? Quels ont été les grands thèmes placés au cœur des études islamiques ou spécialisées sur l’islam en France, au Maroc et au Sénégal et quels est aujourd’hui l’état des lieux des débats et enjeux dans ces pays ?

Le séminaire régulier regroupera une quarantaine de chercheurs français, marocains et sénégalais de l’INALCO (équipe pilotée par Youssouf Sangaré), de l’IUR en lien avec le CJB (équipe pilotée par Farid El Asri et Anouk Cohen), enfin de l’ IFAN/UCAD (équipe pilotée par Seydi Diamil Niane).

Le séminaire régulier sera ponctué en mars / juillet 2024 et 2025 de deux tables rondes grand public organisées en collaboration avec les instituts français du Maroc et du Sénégal sur des thématiques aux prises avec l’actualité telles que « la réhabilitation en cours de la pensée africaine dans les études islamiques » ; « l’islam et le féminisme » ; « le fait religieux : facteur géopolitique ? ».

Dans le cadre du séminaire régulier, deux grandes thématiques sont abordées chaque année, explorées par trois penseurs français, marocains et sénégalais. Pour chacune d’entre elles, nous démarrons par un état de la littérature depuis le Maroc, la France, le Sénégal afin de mieux cerner la manière dont elles y ont été traitées en mettant bien sûr en tension leurs relations avec des pays proches comme l’Allemagne pour la France ; la Mauritanie pour le Maroc ; le Mali et le Burkina Faso pour le Sénégal.

Thématiques 2024 & 2025

1) Premier semestre : Genèses des productions sur l’islam selon une approche pluridisciplinaire et par pays

2) Second semestre : Le Coran au prisme du texte et des pratiques

3) Troisième semestre : Islam & politique

4) Quatrième semestre : Soufisme & prophétologie

En fonction des intérêts exprimés par les participants au cours des premières séances de séminaires, nous nous laissons la liberté de réorienter les séances en les focalisant autour d’autres thématiques, comme celles énoncées ci-après : islam & laïcité au prisme des codes de la famille ; manuscrits, philologie & matérialité des savoirs musulmans ; histoire & vulgate ; approches & herméneutique féministes.

Coordination scientifique : Anouk Cohen (CNRS, CJB), Farid El Asri (IUR), Seydi Diamil Niane (IFAN/UCAD), Youssouf Sangaré (Inalco). Institutions partenaires : IFAN/UCAD, INALCO, CJB.


 

Séance 5

Date et heure : Cette séance se tiendra le jeudi 3 octobre 2024, 10h30 – 12h30 (heure marocaine)
Lieu : En présentiel et/ou distanciel à IFAN, au CJB et à l’ INALCO

Réflexions sur la situation des daara traditionnels en milieu rural sénégalais : entre progrès et déclin Par Pr. Djim Dramé, directeur de recherche assimilé

Résumé

Les daaras traditionnels (écoles islamiques), en milieu rural sénégalais suscitent deux types de réactions. D’une part, il y a ceux qui, pour des raisons religieuses, restent convaincus que tout est positif dans les daaras traditionnels. C’eux-là, souvent réticents à ce que leurs enfants fréquentent l’école publique qu’ils considèrent comme une école française occidentale, continuent à les confier aux maîtres des écoles coraniques traditionnelles. D’autre part, il y a ceux qui, pour des raisons culturelles et sociales, ont quelques soucis par rapport aux pratiques de certains daaras traditionnels. Ils sont sceptiques sur la possibilité de réussite sociale, scientifique et intellectuelle des enfants ayant suivi leur formation au daara. Cette communication se penche sur l’historique et l’évolution de ces centres musulmans et pose la question de l’effet de cette diversité d’options, suscitée par politique coloniale et par l’installation d’autres types d’enseignement au Sénégal sur les écoles coraniques en milieu rural.

Le wolof comme langue du tafsīr : exemple de Mawrid al-ẓam’ān de Mohammed Dem (m.1967)
Par Dr. Seydi Diamil Niane, chargé de recherche titulaire

Résumé
L’Afrique subsaharienne a connu une longue tradition d’érudition islamique qui se manifestait, notamment, à travers les commentaires oraux de textes produits dans le monde arabe. Avec le temps, des savants de la région se sont mis à versifier ces textes ou à en produire des commentaires écrits. D’autres se sont encore mis à ré¬diger leurs propres traités. Ce passage de l’oralité à l’écriture n’a épargné aucune discipline pas plus que les langues locales. C’est ainsi que toute une littérature ajamī a commencé à être produite par des Subsahariens. Notre communication analysera une de ces productions, à savoir Mawrid al-ẓam’ān, un commentaire du Coran en wolof, rédigé par le Sénégalais Muḥammad Dem († 1967). Il s’agira de démontrer qu’au-delà d’une simple traduction du Coran en wolof, Mawrid al-ẓam’ān est un tafsīr dans le sens plénier du terme.

 

Pour assister au séminaire

Le séminaire est ouvert à tous les membres de la communauté scientifique internationale (masterant·es, doctorant·es, post-doctorant·es, chercheur·es et enseignant·es-chercheur·es). 

(Lien pour assister à la 5e séance en distanciel/zoom : 3 octobre 202411h30-13h30 heure de Paris // 10h30 – 12h30, heure de Rabat : https://zoom.us/j/93716956028




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