Dimanche 24 Aout 2014

[The Australian] Australie : La communauté musulmane divisée dans la lutte contre le terrorisme


Les dirigeants musulmans ont pris leurs distances par rapport à une déclaration signée par un grand groupe d'imams, de militants, d'organisations communautaires et d'associations étudiantes islamiques qui dénoncent les propositions de lutte contre le terrorisme de Tony Abbott et la «rhétorique hystérique» des ministres du gouvernement.



Samier Dandan à l'extérieur de la mosquée Lakemba. Photo : Sam Mooy, source (News Corp Australia)

The Australian, le 22 août 2014

Par Natasha Robinson (reporter à Sydney)


Les dirigeants musulmans ont pris leurs distances par rapport à une déclaration signée par un grand groupe d'imams, de militants, d'organisations communautaires et d'associations étudiantes islamiques qui dénoncent les propositions de lutte contre le terrorisme de Tony Abbott et la «rhétorique hystérique» des ministres du gouvernement. 
 
La déclaration, signée par plus de 60 personnes et groupes, a attaqué les plans du gouvernement pour resserrer les lois face au djihadisme local jugé comme alarmant. 
 
"La base première de ces lois est présentée comme une « menace » venant de musulmans radicalisés, de retour d'Irak ou de Syrie", a indiqué le communiqué. "Il n'y a pas de preuves solides à l'appui de cette menace."

Plusieurs organismes communautaires respectés ont posé leur noms sur cette déclaration, qui a également été signée par le controversé Centre islamique Al-Risalah de Sydney, qui a des liens avec des terroristes de l'Etat islamique comme Khaled Sharrouf et Mohamed Elomar. 
 
Le communiqué fait suite à des discussions qui devaient avoir lieu à Sydney et Melbourne cette semaine avec le procureur-général George Brandis pour discuter de l'élargissement proposé pour ces lois contre le terrorisme. Les pourparlers ont avorté car le gouvernement n'a pas pu fournir plus de détails sur ce que les lois doivent proscrire. 
 
Samier Dandan, le président de l'Association musulmane libanaise, faisait partie d'un groupe de dirigeants, avec le Grand Mufti d'Australie, Ibrahim Abou Mohammed, qui a eu des entretiens avec Tony Abbott, lundi. 
 
M. Dandan a considéré la déclaration d'hier comme une source de division. "Il n'y a rien de nouveau dans cette déclaration" a-t-il dit. "Il semble n'y avoir aucune justification en elle. Je vois cela juste comme un autre outil que d'autres organisations utilisent pour diviser la communauté musulmane. "

Les 67 signataires ont dit que les musulmans étaient invités à signer ces lois qui étaient en réalité déjà un fait accompli. "Le Premier ministre, Tony Abbott, essaie simplement d'obtenir l'approbation sous couvert de consultation," a indiqué le groupe. "Nous refusons de fournir un tampon en caoutchouc sur ce que nous considérons comme une politique injuste et hypocrite." 
 
"Nous rejetons également les tentatives du gouvernement de diviser la communauté musulmane en «radicaux» et «modérés» et d'utiliser la communauté selon son agenda." 

Parmi les signataires figurait le religieux Mohammed Omran, de Melbourne, largement considéré comme l'un des plus grands chefs salafistes du pays. Le Cheikh Abu Adnan et le Cheikh Omar el-Banna, qui ont tous deux prononcé des discours à Al-Risalah, ont également soutenu la déclaration. Le groupe controversé Hizb ut-Tahrir Australie était également signataire. 
 
L'Association australienne de la femmes musulmane, un autre signataire, a déclaré qu'il était important que les groupes considérés comme ayant des philosophies à caractère extrémiste n'aient pas été exclus de ces consultations.


Retrouvez l'article d'origine sur le site The Australian.


Traduction par Amine Djebbar pour les Cahiers de l'Islam.




Dans la même rubrique :