Samedi 7 Février 2015

[Vidéo] Mosquée réservée aux femmes : Ouverture ou repli sur soi ?

The Independent & TV5 Monde



"Nous avons reçu des messages de félicitations et de soutien très touchants de la part d'imams hommes qui sont généralement âgés et qui prêchent dans des mosquées traditionnelles." Sana Muttalib, co-présidente de la Women's Mosque of America (Los Angeles, Etats-Unis).

 

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Photo de The Independent


[TV5 Monde] - Une mosquée réservée aux femmes : une première aux Etats-Unis

Ouverture ou repli sur soi ? A Los Angeles, une mosquée où les hommes n’ont pas le droit de venir prier vient d’ouvrir ses portes. Réservé aux femmes, ce lieu de culte permet aux musulmanes de pouvoir échanger librement entre elles et d’avoir plus facilement accès à l’imam, contrairement aux mosquées mixtes. Pour les fondatrices, c’est aussi un moyen de renforcer l’autonomisation et le leadership des musulmanes au sein de leur communauté.
 

La première prière du vendredi à la Women's Mosque of America  a eu lieu le 30 janvier 2015. Entre 100 et 200 femmes étaient présentes, dans ce lieu de culte de Los Angeles qui leur est entièrement dédié. Inédite aux Etats-Unis, cette initiative répond à une demande des musulmanes, souhaitant se sentir plus à l’aise lors de la prière et avoir un rôle plus actif. « La Mosquée apportera aux femmes un espace sûr, afin qu’elles se sentent accueillies, respectées, et activement engagées au sein de la communauté musulmane », peut-on lire sur le site internet de la mosquée

« Cette mosquée nous offre l'opportunité de nous connecter avec nos leaders et de nous connecter entre nous d'une façon qui ne serait pas possible dans un autre environnement », souligne Hasna Maznavi, une des fondatrices de la Women's Mosque of America. Dans les mosquées mixtes traditionnelles en effet, les femmes doivent souvent entrer par des portes situées sur les côtés où à l’arrière. Elles sont aussi séparées des hommes par des cloisons et donc reléguées dans des espaces restreints, ce qui ne les incite pas à poser des questions à l’imam ou à participer à la gestion des lieux de prières. Dans cet endroit, elles pourront débattre entre elles et avoir davantage accès à des cours de religion. 
La prière du vendredi, dirigée par une femme

« Nous aurions aimé ne pas exister », confie Hasna Maznavi au Wall Street Journal.
 Mais « nous espérons que les femmes vont acquérir des connaissances, des qualités de leader à la Mosquée des femmes, qu’elles pourront mettre ensuite à profit dans leur mosquée de quartier », précise le site.

Dans ce lieu de culte, les hommes n’ont donc pas le droit d’entrer, sauf pour participer à des événements ou des cours. Le 30 janvier, la prière du vendredi, qui sera organisée une fois par mois, était d’ailleurs dirigée par une femme. Un grand moment pour les fidèles, comme Noor-Maliha Chishti. « Les femmes ont tellement dû se battre pour se faire entendre dans les différentes religions. Les musulmanes aussi ont dû mener ce combat, alors être ici c'est vraiment très excitant", témoigne-t-elle. 

Le projet a été précédé par des initiatives de féministes musulmanes influentes telles la Chilienne convertie à l'islam Vanessa Rivera de la Fuente, qui dans son blog, en novembre 2014, exposait ainsi ses arguments : "cette année, j'ai commencé avec un petit groupe un projet appelé Imaan pour un dialogue inter religieux et une meilleure visibilité des actions et contributions des femmes en Islam (et dans la religion en général), mais aussi pour développer une pensée sur la religion d'un point de vue féministe et progressiste. Au sein de ce groupe, nous avons donc développé le projet 'Une mosquée des femmes', une initiative qui a pour but de créer un espace de rencontre pour les femmes et leur spiritualité. L'idée est venue alors que des femmes me posaient des questions sur la ségrégation sexuelle dans les mosquées, ce qui nous a conduit à une réflexion plus large sur la situation des femmes dans l'espace religieux, à la fois matérielle et symbolique, et au malaise que nous éprouvons vis à vis de ces questions". Lire la suite.

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