Les recensions de ce numéro (36, 2022) sont disponibles ici : BCAI 36 (2022) .
Choix de recensions
Rita Moucannas , Les mots pour le dire en arabe. Vocabulaire moderne par thèmes, (Recension par Manuel Sartori)
Voici un ouvrage sans fioriture aucune, que composent une préface (p. 5), un avertissement (p. 7-9), un index alphabétique des termes français (p. 246-271), et une table des matières (p. 272-273). Les 17 chapitres de l’ouvrage y sont rangés de manière thématique : 1. La maison (p. 10-23), 2. La famille (p. 24-31), 3. La nourriture (p. 32-49), 4. Le corps humain (p. 50-61), 5. Les cinq sens (p. 62-72), 6. La santé (p. 73-82), 7. L’habillement (p. 83-88), 8. Les sports (p. 89-99), 9. Les relations humaines (p. 100-130), 10. Le ciel et la terre – la pollution (p. 131-157), 11. Les saisons (p. 158-162), 12. Le temps [qui passe] (p. 163- 176), 13. Le village – La campagne (p. 177-182), 14. La ville (p. 183-191), 15. Les voyages (p. 192-200), 16. L’enseignement et l’éducation (p. 201-213), 17. Les professions et les métiers (p. 214-245). Lire la suite.Mohammad Ali Amir-Moezzi , avec des contributions de Orkhan Mir-Kasimov et Mathieu Terrier, Ali, le secret bien gardé – figures du premier maître en spiritualité shi’ite, (Recension par Pierre Lory)
Nous devons à Mohammad Ali Amir-Moezzi toute une série de recherches pionnières sur l’histoire et les doctrines du chiisme : Le Guide divin dans le chiisme originel (1992, rééd. 2007), La religion discrète (2006, rééd. 2015), Le Coran silencieux et le Coran parlant (2011, rééd. 2020), La Preuve de Dieu (2018), pour ne citer que quelques-unes. Le présent volume y ajoute une nouvelle somme de données recueillies et de réflexions. Il présente un recueil de neuf contributions parues précédemment dans des revues ou dans des volumes spécialisés, mais toutes regroupées autour d’un thème commun : la personne de ʿAlī ibn Abī Ṭālib, ou plutôt la figure de ʿAlī ; car, comme le rappelle d’emblée l’A. dans son introduction (p. 14), tracer un portrait de l’homme que fut ʿAlī est tout à fait hors de la portée de l’historien tant les sources sont contradictoires. L’introduction évoque du reste le paradoxe du rôle étrangement passif et discret attribué à ʿAlī dans les sources qui consacreront la sacralité d’Abū Bakr et de ʿUmar, comme sa non-participation aux conquêtes ; la question sera reprise dans l’Épilogue. Par contre, précise l’A., « faire une histoire des diverses représentations de ʿAlī dans les différents milieux musulmans est envisageable » (p. 16). Lire la suite.Majid Daneshgar, Studying the Qur’ān in the Muslim Academy, (Recension par Constance Arminjon)
Dans son ouvrage touffu, Majid Daneshgar présente un témoignage de première main sur certains des plus brûlants phénomènes intéressant l’islamologie et l’histoire des savoirs : l’approche apologétique du Coran et de la religion dans les institutions académiques des pays musulmans, le rapport conflictuel de ces institutions aux études islamologiques faites en « Occident », le poids des considérations confessionnelles – sunnites ou shi’ites – dans les programmes dispensés en leursein. De son parcours intercontinental (de l’Iran à la Nouvelle Zélande en passant par la Malaisie), l’auteur tire des analyses très éclairantes qu’il expose sous forme d’avertissements richement documentés. Plus que le titre, la préface résume le propos véritable du livre. En guise d’enquête, l’auteur élabore une « critique franche du monde universitaire musulman » dont il déplore le manque d’universalité (p. 8). S’il rejoint Edward Said sur ce point, il conteste son ouvrage Orientalism et révèle l’ampleur de son influence dans les milieux académiques musulmans. Il laisse délibérément hors de son champ certains penseurs célèbres pour leur critique dessavoirsreligieux islamiques, comme Sorūsh, Mojtahed Shabestarī, Abū Zayd et Arkoun, car il vise à découvrir les tendances prégnantes dans les milieux académiques musulmans qui sont pourtant peu, voire pas, considérées dans la recherche « occidentale ». Lire la suite.Stephen J. Shoemaker , A Prophet has Appeared. The Rise of Islam through Christian and Jewish Eyes. A Sourcebook, (Recension par Adrien de Jarmy)
Stephen J. Shoemaker est connu pour adopter une position très critique vis-à-vis des historiens qui se reposent sur la Tradition islamique pour reconstituer la biographie « historique » de Muḥammad. Les sources littéraires chrétiennes et juives ont meilleure presse auprès de lui car elles fournissent un témoignage extérieur, et souvent plus précoce, de l’histoire des débuts de l’Islam. L’auteur choisit ici de présenter des textes issus d’une vingtaine de sources majoritairement contemporaines de l’expansion de l’Islam au viie siècle. Si Stephen J. Shoemaker propose occasionnellement des traductions inédites, tous ces textes ont déjà été préalablement édités. Andrew Palmer a ainsi déjà recensé les chroniques syriaques du viie siècle, et Robert G. Hoyland a traduit et commenté une impressionnante liste de sources externes à la Tradition islamique (1). C’est ce dernier travail qui constitue encore la référence sur le sujet. Plus qu’un réel livre de recherche, cet ouvrage est donc plutôt destiné aux enseignants et aux étudiants qui veulent s’initier à cette historiographie complexe, aux textes qui nous renseignent sur le point de vue de « l’autre » sur l’histoire des débuts de l’Islam. Lire la suite.