Auteur : François Ravard, Aurélien Ducoudray
Éditeur : Futuropolis
Collection : Albums
Date de publication : 6 juin 2013
Nombre de pages : 232
Quatrième de couverture
6 avril 1992 : début de la guerre en Bosnie-Herzégovine. De 1992 à 1995, la guerre avec les forces serbes causera plus de cent mille morts et le déplacement de près de deux millions de personnes. Trois années ensanglantées qui se finiront officiellement avec la signature des accords de Dayton, le 14 décembre 1995. Quelques années après, en 2002, Aurélien Ducoudray, photographe pour un quotidien régional, accompagne une mission humanitaire en Bosnie, à la rencontre de ceux qui, après avoir survécu à la guerre, doivent maintenant survivre à la paix. Alternant scènes comiques et dramatiques, Bosanska slika est le récit dessiné de ce voyage hors du commun.
Biographie de l'auteur
Aurélien Ducoudray est né en 1973 à Chateauroux et vit dans un petit village de l’Indre. Titulaire d’un bac économie et d’une licence d’anglais ratée, Aurélien Ducoudray a touché à toutes les facettes du journalisme. Photographe de presse, journaliste rédacteur écrit, journaliste reporter de télévision, on lui doit de nombreux documentaires. François Ravard. Né dans le bocage normand en 1981. Effectue à Rennes un cycle scolaire finalisé par un Bac Scientifique. Il rentre ensuite en école d’infographie en 2001. Quatre années passent et pour son projet de fin d'études, il réalise une petite bande dessinée.
6 avril 1992 : début de la guerre en Bosnie-Herzégovine. De 1992 à 1995, la guerre avec les forces serbes causera plus de cent mille morts et le déplacement de près de deux millions de personnes. Trois années ensanglantées qui se finiront officiellement avec la signature des accords de Dayton, le 14 décembre 1995. Quelques années après, en 2002, Aurélien Ducoudray, photographe pour un quotidien régional, accompagne une mission humanitaire en Bosnie, à la rencontre de ceux qui, après avoir survécu à la guerre, doivent maintenant survivre à la paix. Alternant scènes comiques et dramatiques, Bosanska slika est le récit dessiné de ce voyage hors du commun.
Biographie de l'auteur
Aurélien Ducoudray est né en 1973 à Chateauroux et vit dans un petit village de l’Indre. Titulaire d’un bac économie et d’une licence d’anglais ratée, Aurélien Ducoudray a touché à toutes les facettes du journalisme. Photographe de presse, journaliste rédacteur écrit, journaliste reporter de télévision, on lui doit de nombreux documentaires. François Ravard. Né dans le bocage normand en 1981. Effectue à Rennes un cycle scolaire finalisé par un Bac Scientifique. Il rentre ensuite en école d’infographie en 2001. Quatre années passent et pour son projet de fin d'études, il réalise une petite bande dessinée.
En 2002, Aurélien Ducoudray décide de rompre son quotidien de photographe d’un petit journal de province en accompagnant un convoi humanitaire de Limoges jusqu’en Bosnie. En 2013, il raconte dans Clichés de Bosnie, bande dessinée illustrée par François Ravard à partir des photos d’Aurélien mais aussi de ses propres croquis, ce périple et ses diverses péripéties dans un pays encore marqué par des années de guerre. Le livre a été publié par Futuropolis en partenariat avec Amnesty International.
Récit d’un convoi humanitaire
Aurélien Ducoudray raconte tout d’abord comment il s’est trouvé embarqué dans cette aventure. Ayant appris par hasard le départ du convoi, il se renseigne sur l’association, JDA Evasion, et se retrouve "embauché" pour remplacer un volontaire souffrant du dos.
"Vous avez le permis, un passeport en règle et 15 jours à perdre ?
- Euh… j’sais pas…
- Ah ben faut savoir… Moi j’emmène pas les indécis !
- Euh… pour aller en Bosnie ?
- Ben oui, pas pour t’inviter chez moi !
- Ben… Oui d’accord…
- Et ben voilà ! Bienvenue dans l’équipe !"
JDA Evasion est une association caritative, menée par la dynamique Arlette, qui se rend chaque année dans des camps de réfugiés en Bosnie pour y distribuer couvertures, médicaments, aliments, vêtements, machine à laver…, etc. De Limoges à Tuzla, le convoi (composé de deux voitures et un camion parti plus tôt) doit parcourir près de 2 000 kilomètres et traverser quatre frontières, le tout en cinquante-six heures de route. Et ensuite, aller dans les différents camps de réfugiés y distribuer le contenu du convoi, en espérant éviter au maximum les problèmes de douane et les mafias locales.
Aurélien Ducoudray partage avec le lecteur son ignorance de la situation et de l’histoire de la Bosnie (et plus généralement de l’ancienne Yougoslavie) en montrant ses questionnements, ses étonnements et en résumant sommairement les origines de la guerre civile en 1992, les conflits géographiques et ethniques entre Serbes, Croates, Bosniaques et les massacres et atrocités commis dans cette période (notamment à Srebrenica).
Rompre les clichés ?
Ce témoignage illustré comporte de nombreux intérêts. S’il est loin d’être un ouvrage historique explicatif et exhaustif, il présente le grand intérêt de montrer (par le récit comme par l’image), simplement et clairement, les effets de la guerre sur une population divisée à travers les rencontres avec ces victimes de guerre et leurs enfants. Est ainsi illustré le plaisir de Racim devant la machine à laver que lui apporte le convoi : cherchant à mettre un nom sur des centaines de cadavres entassées dans un tunnel ou dans des fosses, il doit souvent se contenter des vêtements comme seul indice. D’où la machine à laver…
Face à un conflit récent mais déjà en grande partie oublié en France, cette bande dessinée permet d’avoir une première image, ou une nouvelle image, souvent loin des clichés que le lecteur peut avoir. Grâce aux images (aux dessins mais aussi aux photographies présentées à la fin du livre), il peut voir la réaction des uns et des autres à l’arrivée du convoi : enfants ravis d’avoir quelques bonbons, commençant d’emblée une partie de football avec le nouveau ballon, femmes se disputant pour une table. Les auteurs alternent les passages comiques et ceux plus tristes, rendant bien compte des émotions rencontrées dans ce pays encore touché par les effets d’une guerre fratricide.
Est-ce suffisant pour comprendre la situation dans la région ? Non. Mais le livre permet de comprendre que les situations ne sont jamais aussi simples qu’elles peuvent paraître. Aurélien Ducoudray a voulu partager son expérience, dix ans après, parce qu’à son retour, ses photos n’ont pas rencontré d’intérêt massif. La réaction de son rédacteur en chef en est un bon symbole : après lui avoir promis seize pages de reportage et la Une du journal, sans toutefois lui financer ni le voyage ni les pellicules nécessaires, il ne lui concède finalement que deux pages, sans présence en Une. La faute à une visite présidentielle et au Mondial de foot.
Récit d’un convoi humanitaire
Aurélien Ducoudray raconte tout d’abord comment il s’est trouvé embarqué dans cette aventure. Ayant appris par hasard le départ du convoi, il se renseigne sur l’association, JDA Evasion, et se retrouve "embauché" pour remplacer un volontaire souffrant du dos.
"Vous avez le permis, un passeport en règle et 15 jours à perdre ?
- Euh… j’sais pas…
- Ah ben faut savoir… Moi j’emmène pas les indécis !
- Euh… pour aller en Bosnie ?
- Ben oui, pas pour t’inviter chez moi !
- Ben… Oui d’accord…
- Et ben voilà ! Bienvenue dans l’équipe !"
JDA Evasion est une association caritative, menée par la dynamique Arlette, qui se rend chaque année dans des camps de réfugiés en Bosnie pour y distribuer couvertures, médicaments, aliments, vêtements, machine à laver…, etc. De Limoges à Tuzla, le convoi (composé de deux voitures et un camion parti plus tôt) doit parcourir près de 2 000 kilomètres et traverser quatre frontières, le tout en cinquante-six heures de route. Et ensuite, aller dans les différents camps de réfugiés y distribuer le contenu du convoi, en espérant éviter au maximum les problèmes de douane et les mafias locales.
Aurélien Ducoudray partage avec le lecteur son ignorance de la situation et de l’histoire de la Bosnie (et plus généralement de l’ancienne Yougoslavie) en montrant ses questionnements, ses étonnements et en résumant sommairement les origines de la guerre civile en 1992, les conflits géographiques et ethniques entre Serbes, Croates, Bosniaques et les massacres et atrocités commis dans cette période (notamment à Srebrenica).
Rompre les clichés ?
Ce témoignage illustré comporte de nombreux intérêts. S’il est loin d’être un ouvrage historique explicatif et exhaustif, il présente le grand intérêt de montrer (par le récit comme par l’image), simplement et clairement, les effets de la guerre sur une population divisée à travers les rencontres avec ces victimes de guerre et leurs enfants. Est ainsi illustré le plaisir de Racim devant la machine à laver que lui apporte le convoi : cherchant à mettre un nom sur des centaines de cadavres entassées dans un tunnel ou dans des fosses, il doit souvent se contenter des vêtements comme seul indice. D’où la machine à laver…
Face à un conflit récent mais déjà en grande partie oublié en France, cette bande dessinée permet d’avoir une première image, ou une nouvelle image, souvent loin des clichés que le lecteur peut avoir. Grâce aux images (aux dessins mais aussi aux photographies présentées à la fin du livre), il peut voir la réaction des uns et des autres à l’arrivée du convoi : enfants ravis d’avoir quelques bonbons, commençant d’emblée une partie de football avec le nouveau ballon, femmes se disputant pour une table. Les auteurs alternent les passages comiques et ceux plus tristes, rendant bien compte des émotions rencontrées dans ce pays encore touché par les effets d’une guerre fratricide.
Est-ce suffisant pour comprendre la situation dans la région ? Non. Mais le livre permet de comprendre que les situations ne sont jamais aussi simples qu’elles peuvent paraître. Aurélien Ducoudray a voulu partager son expérience, dix ans après, parce qu’à son retour, ses photos n’ont pas rencontré d’intérêt massif. La réaction de son rédacteur en chef en est un bon symbole : après lui avoir promis seize pages de reportage et la Une du journal, sans toutefois lui financer ni le voyage ni les pellicules nécessaires, il ne lui concède finalement que deux pages, sans présence en Une. La faute à une visite présidentielle et au Mondial de foot.
Publication en partenariat avec Le quotidien des livres et des idées .