Jean-Pierre FILIU, Généraux, gangsters et jihadistes : histoire de la contre-révolution arabe, La Découverte, 2018, 320 p.
On ne compte plus les livres consacrés aux différentes manifestations de l’Islam politique. Bien plus rares sont les études dédiées aux appareils de sécurité et de répression, dont le poids est pourtant exorbitant dans le monde arabe.
Cet ouvrage, qui fera date, répond à ce besoin de compréhension de telles structures de l’ombre, désignées sous le terme d’« État profond ». Il en éclaire le processus de construction historique, à la faveur du détournement des indépendances arabes par des cliques putschistes. Il en décrit les formidables ressorts économiques, depuis l’accaparement des ressources nationales jusqu’au recyclage de rentes stratégiques, notamment pétrolières.
Les « guerres globales contre la terreur » de ce début de siècle ont représenté une aubaine multiforme pour ces différents régimes confrontés aux revendications démocratiques de leurs sociétés. Ils s’en nourrissent tant et si bien, aujourd’hui comme hier, que la menace jihadiste, loin de décliner, ne fait que proliférer.
Un paradoxe très lourd de conséquences pour la sécurité du monde. Car les sociétés arabes ne connaissent pas seulement des guerres meurtrières en Syrie, en Irak, en Libye ou au Yémen. Elles vivent aussi à l’heure d’une véritable contre-révolution, dont Jean-Pierre Filiu brosse la première fresque d’ensemble en mobilisant son expérience intime d’une réalité largement méconnue. Il nous explique comment la transition tunisienne demeure une exception dans une région où généraux, gangsters et jihadistes s’allient volontiers pour enterrer toute espérance démocratique.
On ne compte plus les livres consacrés aux différentes manifestations de l’Islam politique. Bien plus rares sont les études dédiées aux appareils de sécurité et de répression, dont le poids est pourtant exorbitant dans le monde arabe.
Cet ouvrage, qui fera date, répond à ce besoin de compréhension de telles structures de l’ombre, désignées sous le terme d’« État profond ». Il en éclaire le processus de construction historique, à la faveur du détournement des indépendances arabes par des cliques putschistes. Il en décrit les formidables ressorts économiques, depuis l’accaparement des ressources nationales jusqu’au recyclage de rentes stratégiques, notamment pétrolières.
Les « guerres globales contre la terreur » de ce début de siècle ont représenté une aubaine multiforme pour ces différents régimes confrontés aux revendications démocratiques de leurs sociétés. Ils s’en nourrissent tant et si bien, aujourd’hui comme hier, que la menace jihadiste, loin de décliner, ne fait que proliférer.
Un paradoxe très lourd de conséquences pour la sécurité du monde. Car les sociétés arabes ne connaissent pas seulement des guerres meurtrières en Syrie, en Irak, en Libye ou au Yémen. Elles vivent aussi à l’heure d’une véritable contre-révolution, dont Jean-Pierre Filiu brosse la première fresque d’ensemble en mobilisant son expérience intime d’une réalité largement méconnue. Il nous explique comment la transition tunisienne demeure une exception dans une région où généraux, gangsters et jihadistes s’allient volontiers pour enterrer toute espérance démocratique.
Jean-Pierre Filiu est professeur des universités en histoire du Moyen-Orient contemporain à Sciences Po (Paris), après avoir enseigné à Columbia (New York) et Georgetown (Washington). Ses travaux sur le monde arabo-musulman ont été publiés dans une douzaine de langues. Il est l'auteur à La Découverte de Les Arabes, leur destin et le nôtre, prix Augustin-Thierry 2015 des Rendez-vous de l'Histoire de Blois.
Achetez sur Amazon le nouveau numéro de notre revue académique : "Islam et violence, Questionner les références scripturaires et historiques ".