Référence de l'ouvrage : Ramadan et politique, sous la direction de Fariba Adelkhah et François Georgeon. CNRS ÉDITIONS, décembre 2000, 160p.
Nous vous proposons de découvrir/redécouvrir l'ouvrage intitulé « Ramadan et politique », publié aux éditions du CNRS (2000) et dont le sujet est « une étude pluridisciplinaire du ramadan et de la fête qui le suit, l’aîd al-fîtr (rupture du jeûne). Au-delà des aspects religieux, sociaux et culturels, ce travail propose un éclairage politique sur la pratique du ramadan dans un large échantillon de pays musulmans. Introduit par une présentation générale sur les origines du ramadan, sur la diversité de ses pratiques, l’ouvrage se subdivise en trois parties : politiques du ramadan, sphère publique et sphère privée, temps des mobilisations. Les auteurs insistent sur la permanence du rite, sur sa flexibilité et son adaptabilité et proposent des hypothèses originales sur la place du ramadan au sein des sociétés musulmanes » (cf. présentation de l'éditeur).
Le texte de présentation ci-dessous provient du site "CNRS Info" (voir plus bas).
Nous vous proposons de découvrir/redécouvrir l'ouvrage intitulé « Ramadan et politique », publié aux éditions du CNRS (2000) et dont le sujet est « une étude pluridisciplinaire du ramadan et de la fête qui le suit, l’aîd al-fîtr (rupture du jeûne). Au-delà des aspects religieux, sociaux et culturels, ce travail propose un éclairage politique sur la pratique du ramadan dans un large échantillon de pays musulmans. Introduit par une présentation générale sur les origines du ramadan, sur la diversité de ses pratiques, l’ouvrage se subdivise en trois parties : politiques du ramadan, sphère publique et sphère privée, temps des mobilisations. Les auteurs insistent sur la permanence du rite, sur sa flexibilité et son adaptabilité et proposent des hypothèses originales sur la place du ramadan au sein des sociétés musulmanes » (cf. présentation de l'éditeur).
Le texte de présentation ci-dessous provient du site "CNRS Info" (voir plus bas).
Broché: 153 pages
Editeur : CNRS Editions (14 novembre 2000)
Collection : CNRS Sociologie
Langue : Français
ISBN-10: 2271058155
ISBN-13: 978-2271058157
Prix : EUR 14,25
A l'origine de l'ouvrage Ramadan et Politique , une double interrogation. Celle d'un historien de l'Empire ottoman et de la Turquie (François Georgeon , CNRS) qui cherche à comprendre ce qu'il advient du ramadan, le mois le plus saint de l'islam, dans un processus à long terme de sécularisation et de laïcisation de l'État. Et celle d'une anthropologue à l'écoute de l'évolution de l'Iran contemporain (Fariba Adelkhah , CERI [1]), qui s'interroge sur la place d'un tel rite et sur son utilisation électorale dans un régime comme celui de la République islamique d'Iran. De là est née l'idée de réunir des chercheurs travaillant sur le monde musulman pour approfondir et élargir ces problématiques.
« Le ramadan est présenté dans cet ouvrage comme un rituel de changement social, d’innovation culturelle, de politique publique, voire de mobilisation politique. Il est également un temps de négociation entre sphères publique et privée dans le contexte de la globalisation. » (Quatrième de couverture)
L'actualité également allait dans le sens de ce projet. En effet, en Algérie, on parlait vers le milieu de la décennie 1990 de "ramadans sanglants" : quelles pouvaient être les raisons de la recrudescence constatée de la violence durant le mois du jeûne ? Par ailleurs, en Turquie, le parti islamiste Refah, parvenu au pouvoir, cherchait à profiter de ce même mois pour tenter d'imposer son programme de réislamisation. Un peu partout dans les sociétés musulmanes, la pratique du ramadan était en train d'acquérir plus de visibilité, que ce soit parmi les musulmans de l'ex-bloc soviétique, ou en Europe occidentale, dans les "banlieues de l'islam". Une table ronde fut organisée en janvier 1998 sur ce thème par le Centre d'études et de recherches interna-tionales de la Fondation nationale des sciences politiques (CERI, associé au CNRS) et le Laboratoire "Études turques et ottomanes" (CNRS-EHESS). L'intérêt suscité par cette rencontre et la qualité des débats ont poussé les deux organisateurs à aborder une deuxième étape, la publication d'un livre collectif sur "ramadan et politique".
Autour d'eux, six chercheurs apportent une connaissance intime de leur terrain, où ils ont pratiqué l'observation directe, mené des enquêtes, dépouillé la presse, suivi les médias. L'ouvrage entraîne le lecteur du Maroc à la Chine en passant par l'Afrique de l'Est et la Bosnie, la Syrie et l'Iran. Il comble en même temps une lacune importante car, si parmi les "piliers de l'islam" on a beaucoup étudié le djihad (guerre sainte) ou le pèlerinage, la bibliographie sur le ramadan est encore très limitée.
L'ouvrage s'articule en trois parties. La première traite des "politiques publiques" et s'attache à analyser comment, dans des contextes très différents (Empire ottoman du XIXe siècle puis Turquie républicaine et laïque, Maroc d'Hassan II et Syrie dominée par le Ba'ath), le pouvoir cherche à se servir du mois du jeûne, de sa sacralité et de ses possibilités de mobilisation, pour mieux assurer sa légitimité et asseoir son contrôle sur la société.
Prolongeant ces réflexions, une deuxième partie, consacrée à "sphère publique et sphère privée", montre, à partir de l'exemple de la Bosnie et de la République islamique d'Iran, comment un pouvoir qui cherche à imposer sa version du ramadan se heurte à des réticences et à des résistances : détournement et réappropriation du rite, développement de pratiques privées, apparition d'innovations dans la religiosité. On aboutit ainsi à des phénomènes étonnants, comme ces repas de rupture du jeûne en Bosnie qui prennent des allures de réunions du parti ou comme ces chorales féminines en Iran pour la récitation du Coran.
La troisième partie met l'accent sur le ramadan comme "temps des mobilisations". Deux chapitres sont consacrés à la situation en Chine et en Afrique orientale ; le ramadan y est l'occasion pour ces musulmans en situation minoritaire de se faire mieux entendre du pouvoir central, d'afficher leurs revendications, éventuellement de se livrer à des démonstrations de force sur le terrain. Le dernier chapitre traite de l'Algérie, et propose une lecture de son histoire récente à travers les ramadans, jusqu'aux violences de ces dernières années.
Le temps du ramadan apparaît au fil des différentes analyses comme une période contrastée et paradoxale. Le lecteur notera au passage qu'en Bosnie, le sermon de ramadan d'un imam à la télévision peut être interrompu par une publicité sur les boissons alcoolisées, et qu'au Maroc, les restaurants McDonald's proposent des repas de rupture du jeûne... Flexibilité et adaptabilité d'une pratique religieuse ! Mais au terme de ce tour d'horizon, un constat s'impose : le regain quasi général des pratiques du ramadan. Est-ce l'effet d'une réislamisation ? En réalité ce qui frappe, c'est, au-delà de la permanence du rite, l'évolution, le changement, le renouvellement. Le ramadan apparaît, à travers les contributions de cet ouvrage, comme un rituel de changement social, d'innovation culturelle, de mobilisation politique ; et aussi comme une fête d'inversion qui introduit et canalise le désordre et la transgression. Fait social total" (selon l'expression de Marcel Mauss [2]), il est un moment privilégié d'observation des sociétés du monde musulman.
Source : http://www.cnrs.fr
L'ouvrage s'articule en trois parties. La première traite des "politiques publiques" et s'attache à analyser comment, dans des contextes très différents (Empire ottoman du XIXe siècle puis Turquie républicaine et laïque, Maroc d'Hassan II et Syrie dominée par le Ba'ath), le pouvoir cherche à se servir du mois du jeûne, de sa sacralité et de ses possibilités de mobilisation, pour mieux assurer sa légitimité et asseoir son contrôle sur la société.
Prolongeant ces réflexions, une deuxième partie, consacrée à "sphère publique et sphère privée", montre, à partir de l'exemple de la Bosnie et de la République islamique d'Iran, comment un pouvoir qui cherche à imposer sa version du ramadan se heurte à des réticences et à des résistances : détournement et réappropriation du rite, développement de pratiques privées, apparition d'innovations dans la religiosité. On aboutit ainsi à des phénomènes étonnants, comme ces repas de rupture du jeûne en Bosnie qui prennent des allures de réunions du parti ou comme ces chorales féminines en Iran pour la récitation du Coran.
La troisième partie met l'accent sur le ramadan comme "temps des mobilisations". Deux chapitres sont consacrés à la situation en Chine et en Afrique orientale ; le ramadan y est l'occasion pour ces musulmans en situation minoritaire de se faire mieux entendre du pouvoir central, d'afficher leurs revendications, éventuellement de se livrer à des démonstrations de force sur le terrain. Le dernier chapitre traite de l'Algérie, et propose une lecture de son histoire récente à travers les ramadans, jusqu'aux violences de ces dernières années.
Le temps du ramadan apparaît au fil des différentes analyses comme une période contrastée et paradoxale. Le lecteur notera au passage qu'en Bosnie, le sermon de ramadan d'un imam à la télévision peut être interrompu par une publicité sur les boissons alcoolisées, et qu'au Maroc, les restaurants McDonald's proposent des repas de rupture du jeûne... Flexibilité et adaptabilité d'une pratique religieuse ! Mais au terme de ce tour d'horizon, un constat s'impose : le regain quasi général des pratiques du ramadan. Est-ce l'effet d'une réislamisation ? En réalité ce qui frappe, c'est, au-delà de la permanence du rite, l'évolution, le changement, le renouvellement. Le ramadan apparaît, à travers les contributions de cet ouvrage, comme un rituel de changement social, d'innovation culturelle, de mobilisation politique ; et aussi comme une fête d'inversion qui introduit et canalise le désordre et la transgression. Fait social total" (selon l'expression de Marcel Mauss [2]), il est un moment privilégié d'observation des sociétés du monde musulman.
Source : http://www.cnrs.fr
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[1] CERI : Centre d'études et de recherches internationales de la Fondation nationale des sciences politiques (associé au CNRS).
[2] Sociologue et ethnologue français, né en 1873 et mort en 1950.
[1] CERI : Centre d'études et de recherches internationales de la Fondation nationale des sciences politiques (associé au CNRS).
[2] Sociologue et ethnologue français, né en 1873 et mort en 1950.