Le chef religieux turc, Fethullah Gülen, fondateur du mouvement qui porte son nom, est mort lundi 21 octobre, à l’âge de 83 ans, aux Etats-Unis, où il s’était installé en 1999 et où il est resté jusqu’à sa mort sans jamais avoir remis les pieds en Turquie. Réclamée avec insistance par la Turquie, son extradition a toujours été refusée par Washington, faute de documents probants sur sa culpabilité, ce qui a contribué à envenimer la relation bilatérale.
Si au début des années 2000, Fethullah Gülen avait aidé le leader islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, alors premier ministre, à purger les institutions des vieilles élites kémalistes, il avait ensuite été accusé par Ankara d'avoir ourdi une tentative de coup d'État en Turquie en juillet 2016.
Inspirateur du mouvement « Hizmet » ( »Service », en turc), à la tête d'un tentaculaire réseau d'écoles à travers le monde, Il a vécu les dernières décennies de sa vie dans une vaste propriété au cœur des montagnes Poconos, en Pennsylvanie, d’où il continuait à exercer son influence sur ses millions d’adeptes, dans le monde entier.
Durant sa Jeunesse, Fethullah Gülen est influencé par l’islam mystique de la confrérie soufie nakshibendiyya, née en Asie centrale au XIIe siècle mais qui continue de rayonner dans le monde musulman. Puis il se tourne vers des penseurs contemporains, notamment Sait Nursi, qui veut réformer l’islam.
Fethullah Gülen va créer sa propre communauté dans les décennies 1970 et 1980. Elle propose un islam sunnite modéré, marqué par la mystique de la nakshibendiyya. Apolitique, elle n’en demeure pas moins attachée à un certain nationalisme turc dont la teneur ne cessera de diminuer au fur et à mesure de sa mondialisation à partir des années 1990.
Grâce à la libéralisation de l’économie en 1980, la communauté de Gülen devient très active dans le monde de l’éducation, des médias et des affaires. Par ailleurs, le mouvement est aussi actif dans le domaine des idées, grâce à son think tank et club de réflexion, Turkiye Gazeteciler ve Yazarlar Vakfi, la fondation des journalistes et écrivains de Turquie.
Durant les années 90 le mouvement se mondialise. On assiste à la création d’un grand nombre d’écoles privées, au mode de développement et d’organisation similaires aux écoles missionnaires chrétiennes et vouées à former les élites locales de demain et financées par des hommes d’affaires turcs sympathisants marqués par une « éthique musulmane à l’esprit capitaliste ». L’essor des actions du hizmet aux États-Unis, finira par faire du mouvement un acteur influent et incontournable dans les relations turco-américaines ce qui ne sera jamais le cas au niveau européen.
Selon Bayram Balci, chercheur au Ceri-Sciences Po à Paris, joint par l'AFP, sa disparition "restera un non événement en Turquie" où la mouvance güleniste est très affaiblie. "Depuis la rupture avec Erdogan en 2010 et surtout après la tentative de coup d'Etat en 2016, l'image de Gülen est très mauvaise. Très peu de gens lui ont gardé leur estime", assure-t-il.
Si au début des années 2000, Fethullah Gülen avait aidé le leader islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, alors premier ministre, à purger les institutions des vieilles élites kémalistes, il avait ensuite été accusé par Ankara d'avoir ourdi une tentative de coup d'État en Turquie en juillet 2016.
Inspirateur du mouvement « Hizmet » ( »Service », en turc), à la tête d'un tentaculaire réseau d'écoles à travers le monde, Il a vécu les dernières décennies de sa vie dans une vaste propriété au cœur des montagnes Poconos, en Pennsylvanie, d’où il continuait à exercer son influence sur ses millions d’adeptes, dans le monde entier.
Durant sa Jeunesse, Fethullah Gülen est influencé par l’islam mystique de la confrérie soufie nakshibendiyya, née en Asie centrale au XIIe siècle mais qui continue de rayonner dans le monde musulman. Puis il se tourne vers des penseurs contemporains, notamment Sait Nursi, qui veut réformer l’islam.
Fethullah Gülen va créer sa propre communauté dans les décennies 1970 et 1980. Elle propose un islam sunnite modéré, marqué par la mystique de la nakshibendiyya. Apolitique, elle n’en demeure pas moins attachée à un certain nationalisme turc dont la teneur ne cessera de diminuer au fur et à mesure de sa mondialisation à partir des années 1990.
Grâce à la libéralisation de l’économie en 1980, la communauté de Gülen devient très active dans le monde de l’éducation, des médias et des affaires. Par ailleurs, le mouvement est aussi actif dans le domaine des idées, grâce à son think tank et club de réflexion, Turkiye Gazeteciler ve Yazarlar Vakfi, la fondation des journalistes et écrivains de Turquie.
Durant les années 90 le mouvement se mondialise. On assiste à la création d’un grand nombre d’écoles privées, au mode de développement et d’organisation similaires aux écoles missionnaires chrétiennes et vouées à former les élites locales de demain et financées par des hommes d’affaires turcs sympathisants marqués par une « éthique musulmane à l’esprit capitaliste ». L’essor des actions du hizmet aux États-Unis, finira par faire du mouvement un acteur influent et incontournable dans les relations turco-américaines ce qui ne sera jamais le cas au niveau européen.
Selon Bayram Balci, chercheur au Ceri-Sciences Po à Paris, joint par l'AFP, sa disparition "restera un non événement en Turquie" où la mouvance güleniste est très affaiblie. "Depuis la rupture avec Erdogan en 2010 et surtout après la tentative de coup d'Etat en 2016, l'image de Gülen est très mauvaise. Très peu de gens lui ont gardé leur estime", assure-t-il.
Le prédicateur islamique Fethullah Gülen dans sa résidence à Saylorsburg, en Pennsylvanie. (SELAHATTIN SEVI / ZAMAN DAILY / AFP)
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