Les cahiers de l'Islam : Pouvez-vous vous présenter pour nos lecteurs (trices) et nous parler de votre parcours professionnel ?
Sonia Mariji : Je suis Sonia Mariji, fondatrice de NoorAssur, le premier réseau de France d'épargne et d’assurance islamique. Avant de me consacrer entièrement à la finance islamique, j’ai exercé en tant que conseiller en gestion de patrimoine indépendant pendant 15 ans au sein d’un grand groupe. C’est ainsi que j’ai pu acquérir toute l’expérience nécessaire, expérience qui sert désormais à nos franchisés et à la communauté.
LCDLI : Qu’est ce que la finance islamique ou la finance dite éthique ? Quelle est sa principale différence avec la finance conventionnelle ?
SM : Lorsqu’on parle de la finance islamique, on la décrit comme étant une alternative à la finance conventionnelle. La finance islamique est éthique, responsable et participative, car respectueuse des préceptes de l’Islam en matière de transactions financières et de commerce.
Chez NoorAssur par exemple, nos solutions d’épargne et d’assurance sont certifiées respectueuses des préceptes de l’Islam, donc halal. Pour cela, elles sont analysées par d’éminents savants qui sont non seulement spécialisés en matière de droit religieux, mais également en droit civil.
Les Françaises et Français de confession musulmane et les non-musulmans qui choisissent d’adhérer à la finance islamique ont la garantie que chaque euro qu’ils déposeront sur leur compte épargne halal ou pour une takaful (assurance halal) est soumis à :
• l'interdiction du « Ribâ » (l'intérêt et l'usure),
• l'interdiction du « Gharar » et du « Maysir » (l'incertitude, la spéculation),
• l'interdiction du financement d'activités « Haram » (alcool, porc, pornographie…)
• le partage des profits et des pertes entre les différents intervenants,
• l'obligation d'investir dans l'économie réelle via des actifs tangibles,
• le partage de risque,
• l’absence de pénalités de retards de remboursement
Donc, la finance islamique est une alternative respectueuse des préceptes de la religion musulmane, car elle propose des solutions halal, éthiques, participatives et transparentes, ce qui n’est pas le cas de la finance conventionnelle.
LCDLI : Qu’en est-il, aujourd’hui en France, de l’offre en matière de finance islamique ? Et celle existante dans le reste du monde ?
S’il y a une première chose à retenir concernant la finance islamique dans l’hexagone, c’est que NoorAssur est devenu le premier réseau de France d'Épargne & Assurance islamique pour de bonnes raisons. D’autres enseignes existent, toutefois, NoorAssur est le seul à proposer des solutions d’épargne pour le pèlerinage, le logement, les études, le mariage et la retraite halal.
Le groupe ne s’arrête pas en si bon chemin, puisqu’il propose également des solutions d’assurance santé (individuel, senior et collective), rapatriement de corps (obsèques et rapatriement), (annulation & assistance pour les pèlerins à la Mecque), et protection juridique.
Les Françaises et Français qui s’intéressent aux alternatives financières éthiques ont compris que la finance islamique était une solution accessible, à la portée de tous, qui ne fait aucune distinction en matière religieuse, ou d’appartenance ethnique. Cette ouverture d’esprit nous a permis de convaincre plusieurs milliers de clients partout à travers tout le pays.
Il est également important de rappeler que NoorAssur, alternative à la finance conventionnelle, joue désormais dans la cour des grands avec des agences ouvertes Région parisienne, Chelles, Melun en Seine-et-Marne, Creil, Nantes, Annemasse, Nice, Limoges,Tours pour ne citer que ces villes. Le groupe a l’ambition d’ouvrir d’autres agences au cours des mois qui viennent. NoorAssur vise à 2018 l’ouverture d’une cinquantaine de structures similaires partout en France, afin que cette alternative devienne véritablement accessible à toutes les personnes qui souhaitent se tourner vers une solution transparente.
Ailleurs dans le monde la finance islamique continue son ascension notamment sur le continent africain. Dernièrement de nombreux pays nord-africains ont commencé à développer des solutions et à en faciliter l’accès au public. En Europe, la finance islamique est présente depuis plusieurs décennies en Grande-Bretagne, où elle compte des centaines de milliers d’adhérents. N’oublions pas la Malaisie, les pays arabes, où cette finance éthique a trouvé sa place depuis très longtemps.
Si la finance islamique est assez jeune en France, on peut dire que NoorAssur a réussi le tour de force de s’installer dans un contexte délicat, compliqué. Cette réussite est due à l’envie des Françaises et des Français de confession musulmane de pouvoir enfin gérer leur argent dans un contexte respectueux de leurs convictions religieuses. Les non musulmans quant à eux ont trouvé la réponse à leurs convictions morales et sociales, parce que nous sommes de plus en plus nombreux à vouloir consommer de manière responsable y compris en matière d’argent.
LCDLI : Pouvez-vous nous décliner certains de vos services ? Combien avez-vous actuellement d’agences ?
Comme l’indique notre position sur le marché de la finance islamique, NoorAssur est le premier réseau de France d'épargne et d’assurance islamique. Nous répondons donc aux objectifs des Françaises et Français de confession musulmane et non-musulmans en ce qui concerne l’épargne et l’assurance, le tout dans un contexte halal.
NoorAssur s’adresse aux personnes qui expriment le désir d’économiser dans un cadre halal, mais également éthique, participatif et tangible. Nos solutions ont été pensées pour répondre aux besoins de monsieur et madame tout le monde, sans faire de distinction ou d’élitisme : grâce à nos solutions d’épargne, il n’a jamais été aussi facile de mettre de l’argent de côté pour financer son pèlerinage ou celui d’un proche à La Mecque, pour acheter un logement et devenir propriétaire, financer les études supérieures ou l’achat d’une voiture pour ses enfants, un mariage, sa retraite…
S’ajoutent une gamme complète de takafuls, des solutions d’assurance halal, pour parer à tout besoin en matière de santé pour les particuliers, les entreprises et associations, le pèlerinage à La Mecque ou même le rapatriement de corps vers son pays d’origine.
À force de travail et pour répondre le plus efficacement aux besoins des Françaises et Français en matière d’épargne et d’assurance, NoorAssur a ouvert 8 agences à travers le pays. L’aventure ne s’arrête pas là, évidemment, puisque le groupe prévoit d’ouvrir d’autres agences au fil des mois à venir.
LCDLI : L’intérêt (riba) étant prohibé en Islam, comment expliquer que l’on utilise le terme de rentabilité (Mudaraba) concernant une épargne ? Pouvez-vous nous rappeler les différents grands contrats qui régissent la Finance islamique ?
En effet, il est strictement interdit de prendre ou de payer des intérêts en Islam, cet argent étant considéré comme haram, illicite. Cette interdiction n’empêche pas les épargnants de la finance islamique de récolter des plus-values grâce à leur argent, car ce dernier est investi dans l’économie réelle, aux actifs tangibles. Pour reprendre l’exemple de NoorAssur, nous arrivons à faire du profit, donc de la rentabilité en investissant dans des secteurs halal, licites, moralement acceptables, traçables et transparents.
Confier ses économies à la finance islamique permet de valoriser son capital dans un cadre d’investissement totalement respectueux des préceptes de la religion musulmane en matière de transactions et de commerce !
Enfin, concernant les différents grands contrats, nous pouvons citer la Mudaraba, la Mousharaka, la Murabaha, le Salam, les Sukuks, le Takaful.
Propos recueillis par Amine Djebbar pour les Cahiers de l'islam.
Propos recueillis par Amine Djebbar pour les Cahiers de l'islam.
Pour le public intéressé par la finance islamique, voici une sélection d'ouvrages :