Les cahiers de l'Islam
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Ibn Hanbal :
Aḥmad ibn ḥanbal), né à Bagdad en 780 (ère chrétienne), mort en 241H/855.
Né d'une famille arabe ayant soutenu les Abassides dans leur prise du pouvoir contre les Omeyyades, Ibn Hanbal est le contemporain des deux califes qui ont voulu imposer le mu'tazilisme (courant de pensée, Kalam).
Partisan de l'origine divine du droit, il rejeta par là même l'opinion personnelle (ra'y), le raisonnement par analogie (qiyās) et le dogme du mu'tazilisme (courant de pensée et non école de fiqh) , influencé par l'hellénisme, pensant que la spéculation humaine ne pouvait qu'introduire des innovations pécheresses (bid‘a) par rapport au Qur'ān et aux ḥadīths.
Le calife Al-Ma`mûn, alors en campagne militaire, le fait arrêter et torturer pendant deux ans. Al-Ma`mûn décède avant de le rencontrer. Relaché, Ibn Hanbal continue d'enseigner à Bagdad jusqu'à ce que le calife Al-Wâthiq le fasse arreté une seconde fois. De là l'imam arrêtera d'enseigner et se cachera pendant cinq années jusqu'à ce qu'en 847, le calife Al-Mutawakkil revint à la Tradition en rejetant le mu'tazilisme. Cependant, Ibn Hanbal n'en resta pas moins réservé vis à vis du pouvoir.
C'est donc sur une interprétation très littérale et très stricte des textes sacrés que l'école ḥanbalite, système d'interprétation reconnu comme l'une des quatre principales écoles du droit canonique de l'islam, fondent sa jurisprudence.
Populaire en Iraq et en Syrie jusqu'au xive siècle, l'approche juridique ḥanbalite a repris vie, au xviiie siècle, avec le wahhābisme d'Arabie centrale, qui s'est beaucoup inspiré du ḥanbalite Ibn Taymiyya (1263-1328). Le mādhhāb ḥanbalite est encore la doctrine juridique officielle de l'Arabie Saoudite actuelle.
On lui doit un important recueil de traditions, le Musnad ("fondé"), où les ahadîth sont classés suivant les chaînes de transmetteurs, remontant jusqu'à un des compagnons de Mahomet, et en fonction de leur authenticité considérée comme "authentique" (sahîh), bonne ("hasan") ou "faible" (da'îf). Ibn Hanbal a également écrit des ouvrages de commentaires sur la Tradition et sur les principes moraux dans l'islam, ainsi que des éloges des premiers califes rashidoun, "les bien guidés". On doit enfin à ses disciples, dont l'un de ses fils, 'Abdullâh (mort en 903), une compilation des "réponses" qu'il donnait aux questions qui lui étaient posées sur les sujets les plus divers.
Voir aussi : 'aḥâdîṯ (أحاديث), Abū Hanīfa, Bid'a (بدعة), Fîqh (فقه), Ibn Taymiyya, Kalâm (كلام), Madhab (مذهب), Mālik ibn Anas, Shāfi‘ī (as), ‘Abd al-Wahhāb