C'est à partir du milieu du XIXe siècle que des Indiens originaires de l'État du Gujarat, au nord-ouest de l'Inde, sont arrivés à La Réunion. En raison de leur pratique de l'islam, on les appelle les "zarabes". Arrivés soit par l'île Maurice, soit par Madagascar, ils ont longtemps tenu des petits commerces et sont restés à La Réunion malgré les discriminations auxquelles ils étaient confrontés. Pleinement Français depuis la départementalisation de La Réunion en 1946, ils ne revendiquent aucune autre appartenance et sont très fortement attachés à leur île.
Par Marie-France Mourrégot.
Docteur en anthropologie sociale et historique, EHESS, Paris
Cet article a déjà fait l'objet d'une publication dans la revue Hommes et Migrations, n°1275, Septembre octobre 2008. Minorités et migrations en Bulgarie. pp. 138-148 sous licence Creative Commons (BY NC SA).
Docteur en anthropologie sociale et historique, EHESS, Paris
Cet article a déjà fait l'objet d'une publication dans la revue Hommes et Migrations, n°1275, Septembre octobre 2008. Minorités et migrations en Bulgarie. pp. 138-148 sous licence Creative Commons (BY NC SA).
L'ancienne île Bourbon, colonie française devenue La Réunion, avait déjà vu bien des navires déverser sur son sol des hommes venus des quatre coins du monde lorsque, au mitan du XIXe siècle, de nouveaux arrivants, des musulmans sunnites originaires de l'État du Gujarat, au nord-ouest de l'Inde, choisirent d'y poser leurs bagages.
Les raisons d'aller chercher au loin un avenir meilleur étaient multiples. L'Inde connaissait alors une forte expansion démographique, des difficultés économiques nées de la concurrence avec les industries britanniques et des périodes de famine. Enfin, l'annonce de nouvelles opportunités commerciales à explorer dans l'archipel des Mascareignes ne pouvait qu'inciter à partir ces musulmans gujaratis marqué par la longue tradition de commerce transocéanique de leur province et de Sunnites.
Les raisons d'aller chercher au loin un avenir meilleur étaient multiples. L'Inde connaissait alors une forte expansion démographique, des difficultés économiques nées de la concurrence avec les industries britanniques et des périodes de famine. Enfin, l'annonce de nouvelles opportunités commerciales à explorer dans l'archipel des Mascareignes ne pouvait qu'inciter à partir ces musulmans gujaratis marqué par la longue tradition de commerce transocéanique de leur province et de Sunnites.
Sunnites de Maurice et chiites de Madagascar
Confirmée par le Traité de Paris de 1814, l'appartenance de l'île de France - redevenue Mauritius - à la couronne britannique la prédisposait tout naturellement à des relations privilégiées avec l'Inde. La fin de l'esclavage, officiellement abolie dans l'empire britannique en 1835, imposait à cette île à sucre de se procurer une main-d'oeuvre servile et bon marché.
C'est tout naturellement en Inde que les planteurs de l'île Maurice ont fait recruter des travailleurs sous contrat, les indentured labourers. L'afflux de cette population indienne qu'il fallait nourrir et habiller et à qui il fallait fournir des produits auxquels ils étaient habitués représentait une promesse d'enrichissement pour des commerçants entreprenants.
C'est cette nouvelle donne qui attira les premiers Gujaratis sur l'île Maurice. Celle-ci sera désormais une plate-forme en plein océan Indien, à partir de laquelle des musulmans gujaratis vont aller en tant que free passengers s'installer dans les autres terres à sucre : l'Afrique du Sud et l'île de La Réunion où la main-d'oeuvre indienne était nombreuse et à Madagascar.
Au cours de ces cent cinquante dernières années, l'île Maurice a servi de tremplin, de refuge et de bouée de sauvetage à des musulmans sunnites de La Réunion, qui ont là-bas de la famille et des compatriotes.
Les Indo-Musulmans chiites, eux, restent nostalgiques de Madagascar où ils sont nés et ont grandi. Si l'on excepte quelques jeunes gens partis de Bombay pour devenir dockers à Diego Suarez, leurs grands-parents ou arrière-grands-parents étaient pratiquement tous arrivés à Madagascar à partir de Zanzibar où ils étaient commerçants.
L'immigration des chiites, que l'on appelle, à Madagascar et à La Réunion, les "Karanes", est en effet quelque peu différente de celles de sunnites, car s'ils sont eux aussi des Gujaratis : ils ont la particularité de ne pas être passés par Maurice mais par Madagascar, où ils ont fait fortune dans le commerce et l'Industrie.
Leur installation à La Réunion est récente. C'est l'indépendance de la grande île, en 1960, et surtout les violentes émeutes xénophobes dont ils ont été victimes dans les années soixante-dix qui les en ont chassés.
C'est tout naturellement en Inde que les planteurs de l'île Maurice ont fait recruter des travailleurs sous contrat, les indentured labourers. L'afflux de cette population indienne qu'il fallait nourrir et habiller et à qui il fallait fournir des produits auxquels ils étaient habitués représentait une promesse d'enrichissement pour des commerçants entreprenants.
C'est cette nouvelle donne qui attira les premiers Gujaratis sur l'île Maurice. Celle-ci sera désormais une plate-forme en plein océan Indien, à partir de laquelle des musulmans gujaratis vont aller en tant que free passengers s'installer dans les autres terres à sucre : l'Afrique du Sud et l'île de La Réunion où la main-d'oeuvre indienne était nombreuse et à Madagascar.
Au cours de ces cent cinquante dernières années, l'île Maurice a servi de tremplin, de refuge et de bouée de sauvetage à des musulmans sunnites de La Réunion, qui ont là-bas de la famille et des compatriotes.
Les Indo-Musulmans chiites, eux, restent nostalgiques de Madagascar où ils sont nés et ont grandi. Si l'on excepte quelques jeunes gens partis de Bombay pour devenir dockers à Diego Suarez, leurs grands-parents ou arrière-grands-parents étaient pratiquement tous arrivés à Madagascar à partir de Zanzibar où ils étaient commerçants.
L'immigration des chiites, que l'on appelle, à Madagascar et à La Réunion, les "Karanes", est en effet quelque peu différente de celles de sunnites, car s'ils sont eux aussi des Gujaratis : ils ont la particularité de ne pas être passés par Maurice mais par Madagascar, où ils ont fait fortune dans le commerce et l'Industrie.
Leur installation à La Réunion est récente. C'est l'indépendance de la grande île, en 1960, et surtout les violentes émeutes xénophobes dont ils ont été victimes dans les années soixante-dix qui les en ont chassés.
Famille et village d'origine
Les Gujaratis sunnites installés à La Réunion ont deux points d'ancrage au Gujarat : les districts d'Ankleswar, où se trouve la ville de Surat et celui de Kanam, avec la ville de Bharuch, autrefois Broach.
Les Surtis sont les plus nombreux. Certains villages du district ont été de grands pourvoyeurs d'exilés : Kolwad, Kathor, Tadkeswar, pour n'en citer que quelques uns. Les ressortissants du district de Bharutch, les Kanamias, sont plus souvent appelés des Baïssab. En Inde, pour des raisons qui tiennent vraisemblablement à la structure très stratifiée de la société musulmane, le cloisonnement était très marqué entre les deux districts, et les relations inexistantes entre Surtis et Baïssab qui, lorsqu'ils se rendaient à Bombay, logeaient dans des structures d'accueil séparées.
Avec l'exil, l'hostilité entre les deux castes a été quelque temps mise en sommeil. Puis les tensions sont réapparues à la faveur de la formation religieuse des enfants . Entre 1932 et 1972, il n'y eut plus aucun mariage entre eux. Mais tout ceci est de l'histoire ancienne.
En 2008, Surtis et Baïssab travaillent ensemble, ont des projets communs, sont membres des mêmes associations et se marient ensemble. On les retrouve indifféremment à la tête d'organismes importants, d'administrations...
Même si certains noms comme Patel ou Mohamed sont indifféremment l'un ou l'autre, leurs patronymes permettent de les identifier comme Surti ou Baïssab ; et traces de l'immigration conjointe vers les terres de l'océan Indien, on retrouve à Maurice et en Afrique du Sud les mêmes noms de famille, avec parfois cependant une graphie différente de ceux qui sont présents à La Réunion.
Les Surtis sont les plus nombreux. Certains villages du district ont été de grands pourvoyeurs d'exilés : Kolwad, Kathor, Tadkeswar, pour n'en citer que quelques uns. Les ressortissants du district de Bharutch, les Kanamias, sont plus souvent appelés des Baïssab. En Inde, pour des raisons qui tiennent vraisemblablement à la structure très stratifiée de la société musulmane, le cloisonnement était très marqué entre les deux districts, et les relations inexistantes entre Surtis et Baïssab qui, lorsqu'ils se rendaient à Bombay, logeaient dans des structures d'accueil séparées.
Avec l'exil, l'hostilité entre les deux castes a été quelque temps mise en sommeil. Puis les tensions sont réapparues à la faveur de la formation religieuse des enfants . Entre 1932 et 1972, il n'y eut plus aucun mariage entre eux. Mais tout ceci est de l'histoire ancienne.
En 2008, Surtis et Baïssab travaillent ensemble, ont des projets communs, sont membres des mêmes associations et se marient ensemble. On les retrouve indifféremment à la tête d'organismes importants, d'administrations...
Même si certains noms comme Patel ou Mohamed sont indifféremment l'un ou l'autre, leurs patronymes permettent de les identifier comme Surti ou Baïssab ; et traces de l'immigration conjointe vers les terres de l'océan Indien, on retrouve à Maurice et en Afrique du Sud les mêmes noms de famille, avec parfois cependant une graphie différente de ceux qui sont présents à La Réunion.
Les étapes de l'immigration gujarati
Les tout premiers "Indiens mahométans de Bombay", comme les dénomment alors les Services de l'immigration à La Réunion, sont arrivés dans les années mille huit cent cinquante. Ils faisaient la navette entre Maurice et La Réunion avec des marchandises à vendre. C'est après avoir constaté que La Réunion - où la population comptait 37 700 Indiens engagés, au 31 Août 1860 - était un marché à prendre, qu'ils se sont installés, principalement dans les villes.
En 1882, 20 Gujaratis musulmans - appelés les "Zarabes" en raison de leur appartenance à l'islam - sont installés dans l'île. Cinq ans plus tard, ils sont 205, 176 hommes, 26 femmes et 3 enfants. Le nombre de femmes est très inférieur à celui des hommes, d'où les unions des immigrants avec des femmes locales et le métissage biologique qui s'en suivra. Lorsque les femmes indiennes seront en nombre suffisant, la règle de l'endogamie prévaudra.
La plus importante vague d'immigration des Indo-Musulmans aura lieu entre 1920 et 1935, année où un décret réglementant l'admission des étrangers dans les colonies marque l'arrêt de l'immigration. Les étrangers en faillite sont expulsés, et l'année 1936 est une année noire pendant laquelle une crise économique oblige des familles à repartir en Inde. Les Gujaratis, au nombre de 1 325 en 1931, ne sont plus que 920 en 1936. L'émigration s'arrêtera totalement après le changement de statut de l'île, devenue département français en 1946. En 1948, on recense 2 500 Indo-Musulmans.
Combien sont-ils en 2008 ? Les minorités ont tendance à grossir leurs chiffres et les évaluations sont incertaines puisque les immigrés sont devenus français, leurs enfants sont nés français et qu'en respect de la loi, aucune référence à l'origine ethnique et religieuse n'est enregistrée. Les Indo-Musulmans sunnites représentent vraisemblablement entre 3% et 3,5 % de la population totale, évaluée, en 2006, à 777 000 habitants, soit entre 23 000 et 25 000 personnes. Les chiites, eux, seraient près du millier.
En 1882, 20 Gujaratis musulmans - appelés les "Zarabes" en raison de leur appartenance à l'islam - sont installés dans l'île. Cinq ans plus tard, ils sont 205, 176 hommes, 26 femmes et 3 enfants. Le nombre de femmes est très inférieur à celui des hommes, d'où les unions des immigrants avec des femmes locales et le métissage biologique qui s'en suivra. Lorsque les femmes indiennes seront en nombre suffisant, la règle de l'endogamie prévaudra.
La plus importante vague d'immigration des Indo-Musulmans aura lieu entre 1920 et 1935, année où un décret réglementant l'admission des étrangers dans les colonies marque l'arrêt de l'immigration. Les étrangers en faillite sont expulsés, et l'année 1936 est une année noire pendant laquelle une crise économique oblige des familles à repartir en Inde. Les Gujaratis, au nombre de 1 325 en 1931, ne sont plus que 920 en 1936. L'émigration s'arrêtera totalement après le changement de statut de l'île, devenue département français en 1946. En 1948, on recense 2 500 Indo-Musulmans.
Combien sont-ils en 2008 ? Les minorités ont tendance à grossir leurs chiffres et les évaluations sont incertaines puisque les immigrés sont devenus français, leurs enfants sont nés français et qu'en respect de la loi, aucune référence à l'origine ethnique et religieuse n'est enregistrée. Les Indo-Musulmans sunnites représentent vraisemblablement entre 3% et 3,5 % de la population totale, évaluée, en 2006, à 777 000 habitants, soit entre 23 000 et 25 000 personnes. Les chiites, eux, seraient près du millier.
Les pionniers
Les migrants sont des hommes jeunes, majoritairement issus de familles d'agriculteurs et, en plus faible proportion, de propriétaires terriens et de commerçants. Frères, oncles, neveux et cousins prennent la mer ensemble : l'émigration gujarati est une aventure collective. Arrivés à Maurice, ils ouvrent un commerce de grains, de tissus de coton et de denrées alimentaires : dhall, riz, farine, épices, ghee. . . ils se séparent ensuite pour s'établir chacun à son compte dès que les affaires marchent, et font appel à des frères, neveux, et autres parents pour venir les aider à la boutique ou à la comptabilité. C'est ainsi qu'à partir d'un noyau initial d'individus qui ont décidé de se fixer se constitue une filière de recrutement autonome sur une base familiale ou villageoise. Le commerce est pour les immigrés une affaire de famille et de compatriotes, qui crée des liens de solidarité mais aussi de dépendance.
En liaison avec Bombay, siège d'une intense activité commerciale, les nouveaux venus ont réussi, et la réussite rend audacieux. Les Gujaratis vont investir dans des succursales en Afrique du Sud, à Madagascar et à La Réunion, l'île soeur toute proche, s'assurant le contrôle de l'espace économique dans la zone. Ils travaillent en réseaux entre l'Inde, les îles de l'archipel des Mascareignes et l'Afrique du Sud. Réseaux commerciaux et réseaux familiaux sont intimement liés, le neveu qui gère bien les affaires devient un bon gendre, un bon associé.
En liaison avec Bombay, siège d'une intense activité commerciale, les nouveaux venus ont réussi, et la réussite rend audacieux. Les Gujaratis vont investir dans des succursales en Afrique du Sud, à Madagascar et à La Réunion, l'île soeur toute proche, s'assurant le contrôle de l'espace économique dans la zone. Ils travaillent en réseaux entre l'Inde, les îles de l'archipel des Mascareignes et l'Afrique du Sud. Réseaux commerciaux et réseaux familiaux sont intimement liés, le neveu qui gère bien les affaires devient un bon gendre, un bon associé.
Les cartes de la réussite
Paysans d'origine, les premiers arrivants se sont quelque temps essayés à la culture de la canne à sucre. Mais, sans doute n'était-il pas dans leur destin de réussir dans l'agriculture à La Réunion, où la place était prise. En revanche, le commerce leur offrait des perspectives plus favorables.
Certaines maisons de commerce de Bombay établirent une succursale à Saint- Denis, dont elles confièrent la gestion à un homme de confiance. Il y eut quelques grossistes, mais c'est surtout dans le commerce de détail que les migrants, à l'instar des Chinois, se sont imposés dans le paysage économique réunionnais, jusque là aux mains des Créoles.
Certains, sans ancrage précis, se font colporteurs. Ils parcourent à pied les mauvais chemins de l'île, approvisionnant en produits de première nécessité les cases perdues des Hauts et fournissant aux musulmans des villes les volailles, oeufs et légumes achetés aux petits agriculteurs.
Le plus souvent, c'est après un séjour à Maurice, où le jeune s'est formé au commerce, qu'il va tenter sa chance à La Réunion où son itinéraire professionnel suit le parcours : commis de commerce, employé de commerce, gérant et, enfin, patron. . . Installées au coeur des villes, les "boutik zarab" proposait de tout sauf de l'alcool et du porc, laissés aux Chinois. Les Zarabes vendaient du riz, des grains, du café pointu et des pois du Cap, mais aussi des objets de première nécessité ; en bons Gujaratis, ils se sont fait une spécialité des tissus de coton. Ils ont attiré une clientèle de gagne-petit qui n'avaient pas peur d'entrer dans leur bazar et à qui ils faisaient crédit en attendant que vienne l'argent des coupes de canne.
Puis, déjà installés, les Zarabes ont ciblé une clientèle à plus hauts revenus, ce qui leur a permis d'avoir des contacts avec des gens bien placés pouvant, le cas échéant, leur être utiles.
" Une famille, un toit, une marmite " : toute la famille vivait et travaillait ensemble, et beaucoup, sous l'autorité du père. Aucun employé ne recevait de salaire, le patron pourvoyait à tout, payait le voyage lorsque l'un d'eux partait se marier au Gujarat et fournissait de la marchandise à celui qui s'installait. On ne fermait la boutique qu'à l'occasion des deux fêtes musulmanes, c'est-à-dire deux jours par an.
Retrouver l'auteur dans ce reportage sur l'Islam à la Réunion
Certaines maisons de commerce de Bombay établirent une succursale à Saint- Denis, dont elles confièrent la gestion à un homme de confiance. Il y eut quelques grossistes, mais c'est surtout dans le commerce de détail que les migrants, à l'instar des Chinois, se sont imposés dans le paysage économique réunionnais, jusque là aux mains des Créoles.
Certains, sans ancrage précis, se font colporteurs. Ils parcourent à pied les mauvais chemins de l'île, approvisionnant en produits de première nécessité les cases perdues des Hauts et fournissant aux musulmans des villes les volailles, oeufs et légumes achetés aux petits agriculteurs.
Le plus souvent, c'est après un séjour à Maurice, où le jeune s'est formé au commerce, qu'il va tenter sa chance à La Réunion où son itinéraire professionnel suit le parcours : commis de commerce, employé de commerce, gérant et, enfin, patron. . . Installées au coeur des villes, les "boutik zarab" proposait de tout sauf de l'alcool et du porc, laissés aux Chinois. Les Zarabes vendaient du riz, des grains, du café pointu et des pois du Cap, mais aussi des objets de première nécessité ; en bons Gujaratis, ils se sont fait une spécialité des tissus de coton. Ils ont attiré une clientèle de gagne-petit qui n'avaient pas peur d'entrer dans leur bazar et à qui ils faisaient crédit en attendant que vienne l'argent des coupes de canne.
Puis, déjà installés, les Zarabes ont ciblé une clientèle à plus hauts revenus, ce qui leur a permis d'avoir des contacts avec des gens bien placés pouvant, le cas échéant, leur être utiles.
" Une famille, un toit, une marmite " : toute la famille vivait et travaillait ensemble, et beaucoup, sous l'autorité du père. Aucun employé ne recevait de salaire, le patron pourvoyait à tout, payait le voyage lorsque l'un d'eux partait se marier au Gujarat et fournissait de la marchandise à celui qui s'installait. On ne fermait la boutique qu'à l'occasion des deux fêtes musulmanes, c'est-à-dire deux jours par an.
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