Pourtant nombreuses, les études sur l’islam abordent néanmoins peu la pratique religieuse quotidienne. C’est ce qu’a voulu faire Marie-Laure Boursin, chercheure à l’IEP-Aix-en-Provence, en s’attachant à la façon dont les musulmans prient en France. Quels sont leurs gestes et postures durant la prière ? Quelle signification recouvre cet instant ? L’étude a porté en particulier sur des croyants d’origine maghrébine ou comorienne à Marseille et à Bourges. Pour eux, la prière est d’abord une façon de « prendre contact » avec Dieu. Si l’efficacité de la prière canonique, la salat, dépend de sa bonne exécution, diverses manières de faire sont observables dans la gestuelle ou les postures corporelles. Une jeune convertie d’une vingtaine d’années expliquait ainsi bouger son index de façon circulaire au moment de la récitation de la shahada, jusqu’au moment où elle a lu dans un ouvrage qu’il fallait effectuer un mouvement de haut en bas. Une autre croyante souligne qu’il lui a fallu du temps pour mémoriser le déroulement et les bons gestes et que ce n’est qu’après qu’elle a pu « être pleinement à sa prière ». Contrairement à l’idée selon laquelle le culte ne serait pas mixte, M.L. Boursin constate que cette division sexuée ne prévaut pas dans le cadre familial. Au domicile, la prière peut être...
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