Alors que l’apparition d’un islam identitaire questionne l’ensemble des sociétés européennes, Jean Picq invite à délaisser les théories du « choc des civilisations »8. Selon lui, l’Occident devrait privilégier les « intériorités partagées » avec l’Orient, qui résultent de siècles d’histoire commune, plutôt que de céder aux discours « culturalistes »9. Misant sur la capacité du temps à opérer les acculturations nécessaires, le philosophe appelle les gouvernants à suggérer des solutions au cas par cas, et non à légiférer. En somme, il revient à l’homme, nécessairement situé entre politique et religion, de déterminer, à la lecture de ce livre, les conditions de préservation de la paix civile face à l’incertitude des temps à venir.
Charles Baud
Publiée en partenariat avec " Liens socio ", Le portail francophone des sciences sociales.
Broché: 224 pages
Editeur : PRESSES DE SCIENCES PO (25 août 2016)
Collection : Références
Langue : Français
ISBN-10: 2724619307
ISBN-13: 978-2724619300
Editeur : PRESSES DE SCIENCES PO (25 août 2016)
Collection : Références
Langue : Français
ISBN-10: 2724619307
ISBN-13: 978-2724619300
Les tensions du contexte social, liées entre autres à l’affaire du voile islamique, se sont récemment accrues en raison des menaces terroristes. Elles ont fait naître de nouvelles interrogations quant à la place qui peut être accordée à l’expression du religieux dans l’espace public. L’ouvrage de Jean Picq se veut une réponse théorique et pratique aux défis présents et à venir. À ce sujet, il livre une relecture personnelle des rapports entretenus entre la politique et la religion en Occident, au fil des siècles passés. De l’akkadien erebu, Europe signifie « crépuscule », terme à interpréter non seulement comme le déclin des forces du jour mais aussi, à la suite de Vaclav Havel, comme moment propice à la méditation. Pour Jean Picq, « l’histoire peut aider à déchiffrer avec plus de discernement les enjeux de notre monde » (p. 13), afin de « ne pas se laisser exclusivement saisir par les peurs du moment, aussi légitimes et compréhensibles soient-elles » (p. 24). En choisissant Le Massacre de la Saint-Barthélemy peint par François Dubois en illustration de couverture, il entend rappeler que la paix civile, souverain bien d’une société, est le fruit d’une construction permanente.
Professeur de philosophie politique et d’histoire de l’État, président de chambre honoraire à la Cour des comptes, Jean Picq est l’auteur d’une œuvre reconnue en matière d’expertise politique et de réflexions sur la laïcité [1]. Le présent ouvrage est à replacer dans le champ de discussion qui est à l’origine de la création de la Commission Stasi [2]. Ce champ demeure largement ouvert compte tenu des données conjoncturelles, comme en témoigne la tenue récente d’un colloque consacré à « l’expression du religieux dans la sphère publique », dont les actes ont donné lieu à publication [3].
Investissant l’histoire d’une dimension pédagogique, Jean Picq adopte une démarche généalogique assise sur un découpage chronologique assez traditionnel. Quatre périodes sont ainsi distinguées : des débuts du christianisme à la fin de l’ère médiévale, les réformes de l’époque moderne, les révolutions et les séparations du XIXe siècle et, enfin, l’expérience des totalitarismes et l’émergence de l’État de droit au XXe siècle. Chacune est illustrée à travers l’évocation de grandes figures de la pensée politique, de Machiavel à Locke, en passant par Bodin. Le propos s’achève sur un ensemble de considérations relatives au concept de séparation entre les pouvoirs politiques et religieux, ainsi qu’à la place de la laïcité dans nos sociétés contemporaines. L’ouvrage comprend une chronologie assez sommaire, reprenant quelques dates citées par l’auteur. Dans l’ensemble, le livre ressort plus de l’essai que du manuel d’histoire.
L’apparition du christianisme comme religion officielle de l’empire romain suscite, dès le IVe siècle, de profondes interrogations doctrinales quant aux rapports entre politique et religieux. Eusèbe de Césarée élabore ainsi la théorie d’un empire englobant, accomplissement terrestre du royaume de Dieu. À l’opposé, la doctrine de Saint Augustin tend à distinguer les deux cités, terrestre et céleste, annonçant deux filiations politiques différentes : la monarchie de droit divin et le régime de séparation des pouvoirs spirituels et temporels. Le césaropapisme, survivance des conceptions eusébéenes de l’empire, est progressivement contré par les prétentions hiérocratiques de la papauté, dans le cadre de la réforme grégorienne amorcée au XIe siècle. Celles-ci sont elles-mêmes défiées, trois siècles plus tard, par les théologies nominalistes assimilant la communauté des fidèles aux dépositaires du pouvoir, ainsi que par l’émergence d’un gallicanisme faisant du roi de France l’empereur en son royaume.
Les réformes du XVIe siècle engendrent une situation de crise générale à l’échelle de l’Europe, dont résulte un basculement du religieux sous l’autorité du politique. Face aux troubles, l’État se pose en arbitre, seule instance en mesure de restaurer l’ordre. À la Chrétienté occidentale succède l’Europe des États, et à la paix pontificale succède celle des puissances étatiques. Une abondante littérature politique fournit aux royaumes souverains leur légitimité de gardiens de l’ordre public.
L’État, désormais cellule de base des configurations politico-religieuses, devient, aux siècles suivants, le cadre d’une première séparation du temporel et du spirituel. Alors que l’Angleterre conçoit un régime conciliant religion d’État et liberté de religion, les États-Unis optent pour un « mur de séparation » isolant l’État de la religion, selon l’expression de Thomas Jefferson. Quant à la France, son régime concordataire lui permet d’assurer un certain équilibre rompant avec les excès révolutionnaires. La fin du XVIIIe siècle correspond globalement à l’apparition de la nation comme religion séculière, consacrant la rupture de l’articulation théologico-politique qui avait jusqu’ici prévalu. Ce soubassement idéologique aboutit, en France, à la loi de 1905 sur la séparation de l’Église et de l’État. Cependant, l’émergence de « religions totalitaires » (p. 163), au cours du XXe siècle, met à l’épreuve le politique comme le religieux et nécessite de reconsidérer le rapport entre ces deux pouvoirs. Face au potentiel tyrannique des États, un arsenal législatif de dimension mondiale érige la liberté de religion en rempart de protection de l’individu.
Cette relecture de l’histoire du continent européen permet à Jean Picq de mettre en lumière le passage de l’hétéronomie à l’autonomie : la condition du pouvoir, autrefois investi par le religieux, est désormais le consentement des hommes. Considérant la séparation du temporel et du spirituel ainsi que la liberté de religion comme les deux grands acquis de la civilisation européenne, l’auteur entreprend de questionner leur substance. À la suite de Jean Baubérot, revenant sur l’élaboration de la loi de séparation de l’Église et de l’État, il rappelle l’opposition entre l’anticléricalisme du ministère Combes et la politique de bienveillance à l’égard des cultes, prônée notamment par Aristide Briand [4]. Penchant en faveur de cette dernière conception, Jean Picq insiste sur l’impossibilité d’établir une étanchéité absolue entre politique et religion : « il y a bien une dimension religieuse de la politique – que l’on ressent dans les moments où une nation se rassemble – et une dimension politique de la religion » (p. 205). La séparation ne peut être pensée en termes de rapports absolument exclusifs : on parle, d’ailleurs, de « cultes reconnus », quand l’article 2 de la loi de 1905 dispose que la République n’en reconnaît aucun. Jean Picq considère ainsi que le principe constitutionnel de laïcité, dont l’interprétation est à l’origine de celui de neutralité [5], devrait être repensé, de sorte que l’État puisse se comporter vis-à-vis des religions « d’une manière qui tradui[se] une disposition à apprendre » [6]. Plutôt que de neutraliser l’expression des convictions religieuses, l’État devrait créer les conditions d’échanges instructifs interreligieux, au sein d’un espace public considéré, à la suite de Cornelius Castoriadis, comme une agora, c’est-à-dire une sphère à la fois privée et publique [7].
Alors que l’apparition d’un islam identitaire questionne l’ensemble des sociétés européennes, Jean Picq invite à délaisser les théories du « choc des civilisations » [8]. Selon lui, l’Occident devrait privilégier les « intériorités partagées » avec l’Orient, qui résultent de siècles d’histoire commune, plutôt que de céder aux discours « culturalistes » [9]. Misant sur la capacité du temps à opérer les acculturations nécessaires, le philosophe appelle les gouvernants à suggérer des solutions au cas par cas, et non à légiférer. En somme, il revient à l’homme, nécessairement situé entre politique et religion, de déterminer, à la lecture de ce livre, les conditions de préservation de la paix civile face à l’incertitude des temps à venir.
Professeur de philosophie politique et d’histoire de l’État, président de chambre honoraire à la Cour des comptes, Jean Picq est l’auteur d’une œuvre reconnue en matière d’expertise politique et de réflexions sur la laïcité [1]. Le présent ouvrage est à replacer dans le champ de discussion qui est à l’origine de la création de la Commission Stasi [2]. Ce champ demeure largement ouvert compte tenu des données conjoncturelles, comme en témoigne la tenue récente d’un colloque consacré à « l’expression du religieux dans la sphère publique », dont les actes ont donné lieu à publication [3].
Investissant l’histoire d’une dimension pédagogique, Jean Picq adopte une démarche généalogique assise sur un découpage chronologique assez traditionnel. Quatre périodes sont ainsi distinguées : des débuts du christianisme à la fin de l’ère médiévale, les réformes de l’époque moderne, les révolutions et les séparations du XIXe siècle et, enfin, l’expérience des totalitarismes et l’émergence de l’État de droit au XXe siècle. Chacune est illustrée à travers l’évocation de grandes figures de la pensée politique, de Machiavel à Locke, en passant par Bodin. Le propos s’achève sur un ensemble de considérations relatives au concept de séparation entre les pouvoirs politiques et religieux, ainsi qu’à la place de la laïcité dans nos sociétés contemporaines. L’ouvrage comprend une chronologie assez sommaire, reprenant quelques dates citées par l’auteur. Dans l’ensemble, le livre ressort plus de l’essai que du manuel d’histoire.
L’apparition du christianisme comme religion officielle de l’empire romain suscite, dès le IVe siècle, de profondes interrogations doctrinales quant aux rapports entre politique et religieux. Eusèbe de Césarée élabore ainsi la théorie d’un empire englobant, accomplissement terrestre du royaume de Dieu. À l’opposé, la doctrine de Saint Augustin tend à distinguer les deux cités, terrestre et céleste, annonçant deux filiations politiques différentes : la monarchie de droit divin et le régime de séparation des pouvoirs spirituels et temporels. Le césaropapisme, survivance des conceptions eusébéenes de l’empire, est progressivement contré par les prétentions hiérocratiques de la papauté, dans le cadre de la réforme grégorienne amorcée au XIe siècle. Celles-ci sont elles-mêmes défiées, trois siècles plus tard, par les théologies nominalistes assimilant la communauté des fidèles aux dépositaires du pouvoir, ainsi que par l’émergence d’un gallicanisme faisant du roi de France l’empereur en son royaume.
Les réformes du XVIe siècle engendrent une situation de crise générale à l’échelle de l’Europe, dont résulte un basculement du religieux sous l’autorité du politique. Face aux troubles, l’État se pose en arbitre, seule instance en mesure de restaurer l’ordre. À la Chrétienté occidentale succède l’Europe des États, et à la paix pontificale succède celle des puissances étatiques. Une abondante littérature politique fournit aux royaumes souverains leur légitimité de gardiens de l’ordre public.
L’État, désormais cellule de base des configurations politico-religieuses, devient, aux siècles suivants, le cadre d’une première séparation du temporel et du spirituel. Alors que l’Angleterre conçoit un régime conciliant religion d’État et liberté de religion, les États-Unis optent pour un « mur de séparation » isolant l’État de la religion, selon l’expression de Thomas Jefferson. Quant à la France, son régime concordataire lui permet d’assurer un certain équilibre rompant avec les excès révolutionnaires. La fin du XVIIIe siècle correspond globalement à l’apparition de la nation comme religion séculière, consacrant la rupture de l’articulation théologico-politique qui avait jusqu’ici prévalu. Ce soubassement idéologique aboutit, en France, à la loi de 1905 sur la séparation de l’Église et de l’État. Cependant, l’émergence de « religions totalitaires » (p. 163), au cours du XXe siècle, met à l’épreuve le politique comme le religieux et nécessite de reconsidérer le rapport entre ces deux pouvoirs. Face au potentiel tyrannique des États, un arsenal législatif de dimension mondiale érige la liberté de religion en rempart de protection de l’individu.
Cette relecture de l’histoire du continent européen permet à Jean Picq de mettre en lumière le passage de l’hétéronomie à l’autonomie : la condition du pouvoir, autrefois investi par le religieux, est désormais le consentement des hommes. Considérant la séparation du temporel et du spirituel ainsi que la liberté de religion comme les deux grands acquis de la civilisation européenne, l’auteur entreprend de questionner leur substance. À la suite de Jean Baubérot, revenant sur l’élaboration de la loi de séparation de l’Église et de l’État, il rappelle l’opposition entre l’anticléricalisme du ministère Combes et la politique de bienveillance à l’égard des cultes, prônée notamment par Aristide Briand [4]. Penchant en faveur de cette dernière conception, Jean Picq insiste sur l’impossibilité d’établir une étanchéité absolue entre politique et religion : « il y a bien une dimension religieuse de la politique – que l’on ressent dans les moments où une nation se rassemble – et une dimension politique de la religion » (p. 205). La séparation ne peut être pensée en termes de rapports absolument exclusifs : on parle, d’ailleurs, de « cultes reconnus », quand l’article 2 de la loi de 1905 dispose que la République n’en reconnaît aucun. Jean Picq considère ainsi que le principe constitutionnel de laïcité, dont l’interprétation est à l’origine de celui de neutralité [5], devrait être repensé, de sorte que l’État puisse se comporter vis-à-vis des religions « d’une manière qui tradui[se] une disposition à apprendre » [6]. Plutôt que de neutraliser l’expression des convictions religieuses, l’État devrait créer les conditions d’échanges instructifs interreligieux, au sein d’un espace public considéré, à la suite de Cornelius Castoriadis, comme une agora, c’est-à-dire une sphère à la fois privée et publique [7].
Alors que l’apparition d’un islam identitaire questionne l’ensemble des sociétés européennes, Jean Picq invite à délaisser les théories du « choc des civilisations » [8]. Selon lui, l’Occident devrait privilégier les « intériorités partagées » avec l’Orient, qui résultent de siècles d’histoire commune, plutôt que de céder aux discours « culturalistes » [9]. Misant sur la capacité du temps à opérer les acculturations nécessaires, le philosophe appelle les gouvernants à suggérer des solutions au cas par cas, et non à légiférer. En somme, il revient à l’homme, nécessairement situé entre politique et religion, de déterminer, à la lecture de ce livre, les conditions de préservation de la paix civile face à l’incertitude des temps à venir.
_____________________
[1] Entre autres, Picq Jean, L’État en France. Servir une nation ouverte sur le monde : rapport au Premier ministre, Paris, La Documentation française, 1995 ; Picq Jean, Une histoire de l’État en Europe. Pouvoir, justice et droit du Moyen Âge à nos jours, Paris, Presses de Sciences Po, coll. « Les Manuels de Sciences Po », 2009 ; Picq Jean, La Liberté de religion dans la République. L’esprit de laïcité, Paris, Odile Jacob, 2014.
[2] Stasi Bernard, Commission de réflexion sur l’application du principe de laïcité dans la République : rapport au Président de la République, Présidence de la République, 2003, en ligne : http://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/034000725/
[3] Courtade Pascal, Saint-Martin Isabelle, L’expression du religieux dans la sphère publique. Comparaisons internationales, Paris, Ministère de l’Intérieur, La Documentation française, 2016.
[4] Baubérot Jean, Laïcité (1905-2005), entre passion et raison, Paris, Seuil, coll. « La couleur des idées », 2004.
[5] Voir Woehrling Jean-Marie, « Le principe de neutralité confessionnelle de l'État », Société, droit et religion, n° 1, 2011, p. 63-85, disponible en ligne : www.cairn.info/revue-societe-droit-et-religion-2011-1-page-63.htm
[6] Habermas Jürgen, Entre naturalisme et religion. Les défis de la démocratie, Paris, Gallimard, 2008, p. 200.
[7] Castoriadis Cornelius, « La démocratie comme procédure et régime », La Montée de l’insignifiance, Paris, Seuil, 1996, p. 228-229. Sur la notion juridique d’espace public, voir notamment Di Lascio Francesca, « Espace public et droit administratif », Philonsorbonne, n° 8, 2014, disponible en ligne : http://philonsorbonne.revues.org/584.
[8] Huntington Samuel, Le Choc des civilisations, Paris, Odile Jacob, 1997.
[9] Laurens Henry, Tolan John, Veinstein Gilles, L’Europe et l’Islam. Quinze siècles d’histoire, Paris, Odile Jacob, 2009.
[1] Entre autres, Picq Jean, L’État en France. Servir une nation ouverte sur le monde : rapport au Premier ministre, Paris, La Documentation française, 1995 ; Picq Jean, Une histoire de l’État en Europe. Pouvoir, justice et droit du Moyen Âge à nos jours, Paris, Presses de Sciences Po, coll. « Les Manuels de Sciences Po », 2009 ; Picq Jean, La Liberté de religion dans la République. L’esprit de laïcité, Paris, Odile Jacob, 2014.
[2] Stasi Bernard, Commission de réflexion sur l’application du principe de laïcité dans la République : rapport au Président de la République, Présidence de la République, 2003, en ligne : http://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/034000725/
[3] Courtade Pascal, Saint-Martin Isabelle, L’expression du religieux dans la sphère publique. Comparaisons internationales, Paris, Ministère de l’Intérieur, La Documentation française, 2016.
[4] Baubérot Jean, Laïcité (1905-2005), entre passion et raison, Paris, Seuil, coll. « La couleur des idées », 2004.
[5] Voir Woehrling Jean-Marie, « Le principe de neutralité confessionnelle de l'État », Société, droit et religion, n° 1, 2011, p. 63-85, disponible en ligne : www.cairn.info/revue-societe-droit-et-religion-2011-1-page-63.htm
[6] Habermas Jürgen, Entre naturalisme et religion. Les défis de la démocratie, Paris, Gallimard, 2008, p. 200.
[7] Castoriadis Cornelius, « La démocratie comme procédure et régime », La Montée de l’insignifiance, Paris, Seuil, 1996, p. 228-229. Sur la notion juridique d’espace public, voir notamment Di Lascio Francesca, « Espace public et droit administratif », Philonsorbonne, n° 8, 2014, disponible en ligne : http://philonsorbonne.revues.org/584.
[8] Huntington Samuel, Le Choc des civilisations, Paris, Odile Jacob, 1997.
[9] Laurens Henry, Tolan John, Veinstein Gilles, L’Europe et l’Islam. Quinze siècles d’histoire, Paris, Odile Jacob, 2009.