A l'occasion de la parution de son dernier livre en langue arabe, sur « le débat des fondamentaux et de la modernité dans la pensée islamique », une table ronde a été organisée par l’association Zeid (située dans le 20ème arrondissement de Paris) avec le Professeur Mohamed MESTIRI, de l’université ZITOUNA, le samedi 16 novembre 2013, autour du thème: « la modernité au cœur de la théologie musulmane ».
C’est en partant du constat que l’islam et la modernité ont souvent été compris dans un rapport « d’affrontement » ou « d’indifférence » que le Professeur MESTIRI a rappelé la nécessité et l’importance d’aborder une telle question dans le sens d’une « rencontre » ou d’un échange fructueux pour faire notamment de la modernité « une source de la pensée théologique islamique » et de son renouveau. En effet, comme le souligne le Professeur MESTIRI, il a toujours été admis dans le patrimoine islamique que la « réalité » fasse partie de la pensée religieuse. Ainsi, dès les débuts des courants de pensée en islam, « la philosophie dogmatique et éthique » (ʿIlm al-Kalām) a toujours été au cœur du débat avec les autres religions et les autres philosophies de son temps. Il s’agissait alors pour les savants des « fondements » (mutakallimūn), de connaitre le « statut de l’homme » à partir des sources scripturaires de l’islam mais aussi à partir des conditions historiques et notamment celles de « l’expansion » géographique, intellectuelle et religieuse de l’Islam.
Les grandes questions telles que « la justice humaine et l’unicité [divine] », « la raison et la révélation », « la foi et l’action », qui semblent aujourd’hui très théoriques, avaient des incidences pratiques. Et si au 19ème siècle, le mouvement dogmatique, spirituel, social et politique de la Nahda avait entamé un début de réponses aux questions de la « liberté » ou de « la laïcité », il n’en demeure pas moins vrai, qu’aujourd’hui, la pensée musulmane se doit de « comprendre et maitriser l’évolution du monde moderne ». Une modernité qui ne sera pas simplement appréhendée comme une simple « donnée occidentale », un « projet de colonisation », avec historiquement « le conflit entre le rationalisme et l’esprit théologique de l’Eglise », mais plus largement comme « la rencontre de l’homme avec sa raison, sa dignité et son histoire » pour transformer la conviction religieuse en une philosophie de vie pour le bonheur et la félicité de l’homme.
« Construis ton monde que Dieu a déjà construit ».
Les grandes questions telles que « la justice humaine et l’unicité [divine] », « la raison et la révélation », « la foi et l’action », qui semblent aujourd’hui très théoriques, avaient des incidences pratiques. Et si au 19ème siècle, le mouvement dogmatique, spirituel, social et politique de la Nahda avait entamé un début de réponses aux questions de la « liberté » ou de « la laïcité », il n’en demeure pas moins vrai, qu’aujourd’hui, la pensée musulmane se doit de « comprendre et maitriser l’évolution du monde moderne ». Une modernité qui ne sera pas simplement appréhendée comme une simple « donnée occidentale », un « projet de colonisation », avec historiquement « le conflit entre le rationalisme et l’esprit théologique de l’Eglise », mais plus largement comme « la rencontre de l’homme avec sa raison, sa dignité et son histoire » pour transformer la conviction religieuse en une philosophie de vie pour le bonheur et la félicité de l’homme.
« Construis ton monde que Dieu a déjà construit ».