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Dimanche 30 Août 2015

[Le Point] Malgré son manque de moyens, l'enseignement musulman se développe


En dépit d'un certain nombre de projets en cours, l'enseignement musulman souffre toujours d'un retard notable sur celui des autres confessions en France.




Publié le 28/08/2015

En dépit d'un certain nombre de projets en cours, l'enseignement musulman souffre toujours d'un retard notable sur celui des autres confessions en France.


Regardé avec méfiance dans certaines villes, le développement de l'enseignement privé musulman se fait à bon rythme, même s'il reste contrarié par le manque de moyens et l'octroi au compte-gouttes des précieux contrats d'association avec l'État. La France compte une quarantaine d'établissements confessionnels musulmans, sans compter les projets en cours.
Nouveauté de cette rentrée, deux collèges passent, mais pour une classe de sixième seulement, sous contrat d'association, ce qui signifie la prise en charge par l'État de la rémunération des professeurs chargés de matières générales. L'établissement Ibn-Khaldoun de Marseille et l'Institut de formation de Saint-Quentin-en-Yvelines (IFSQY) en région parisienne rejoignent ainsi le lycée Averroès de Lille, le groupe scolaire Al-Kindi à Décines-Charpieu près de Lyon et l'école Medersa de Saint-Denis de La Réunion, pionnière en France.

Retard sur les autres confessions

Avec quelque 3 000 élèves au total, cet enseignement confessionnel reste peu développé pour une population musulmane évaluée à cinq millions de personnes (pratiquants ou non). La communauté juive, forte d'un demi-million de membres, affiche, elle, quelque 280 structures d'enseignement, accueillant 30 000 enfants. Quant à l'enseignement catholique sous contrat, il scolarise plus de 2 millions d'élèves - dont un certain nombre de musulmans - dans ses 9 000 écoles, collèges et lycées.
"La communauté musulmane est en train de rattraper son retard", assure Makhlouf Mamèche, président de la Fédération nationale de l'enseignement privé musulman (FNEM), créée l'an dernier pour commencer à structurer un réseau disparate et qui ambitionne de devenir rapidement l'interlocuteur des pouvoirs publics.
"Au départ, le sujet était un peu tabou, les musulmans jugeaient l'ouverture de mosquées prioritaire", estime ce directeur adjoint du lycée Averroès. Mais la donne a changé dans les années 2000, surtout après l'interdiction du voile à l'école publique en 2004. Plus récemment, les critiques de l'Éducation nationale relatives à une "théorie du genre" ont joué leur rôle. "La question du genre a créé de vrais dégâts auprès des musulmans", confie Makhlouf Mamèche, qui est par ailleurs un dirigeant de l'Union des organisations islamiques de France (UOIF), proche des Frères musulmans.

La réussite scolaire avant tout

Mais la possibilité d'afficher dans l'enceinte scolaire son appartenance à l'islam ou la volonté de défendre, comme l'expliquent certains établissements, une "éducation saine" sont loin d'être les seuls facteurs d'adhésion à cet enseignement confessionnel.

Retrouvez la suite de cet article sur le site Le Point.fr




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