La sociologue Christine Delphy a fait paraître dans le Guardian une tribune à charge dans laquelle elle accuse le féminisme français traditionnel d’être islamophobe.
C’est un débat qui a comme un goût de déjà vu . De Caroline Fourest à Rokhaya Diallo , le difficile positionnement sur la question du voile de celles qui se réclament du féminisme en France, est une source intarissable de conflits.
Dans une tribune du Guardian, Christine Delphy, co-fondatrice de la revue «Nouvelles, Questions féministes» avec Simone de Beauvoir en 1977, accuse le féminisme français dit «mainstream» d’être devenu islamophobe, notamment à cause de sa lutte contre le voile .
Dans une tribune du Guardian, Christine Delphy, co-fondatrice de la revue «Nouvelles, Questions féministes» avec Simone de Beauvoir en 1977, accuse le féminisme français dit «mainstream» d’être devenu islamophobe, notamment à cause de sa lutte contre le voile .
«Si les femmes voient les Musulmanes qui portent le foulard comme une minorité opprimée, ça devrait être une raison de les accepter et de les comprendre, et non pas de les mettre au centre d’un des pires déchirements de la société française.»
Autrefois active dans le MLF (Mouvement de Libération de la Femme), le divorce de la sociologue spécialiste des études de genres avec le féminisme traditionnel semble être consommé. Fâchée avec l’argument de la laïcité –défendu par exemple par Elisabeth Badinter – elle le présente comme un cache-misère du rejet des Musulmans, et verse dans un positionnement davantage inspiré du multiculturalisme à l'anglo-saxonne:
«Les Féministes blanches devraient accepter que ces femmes veulent développer leur propre féminisme en fonction de leur situation et ce féminisme devra prendre leur culture islamique en compte.»