Publié sur Bookwitty
le 19 octobre 2017
De Mathieu Deslandes
Que racontent les littératures du monde arabe ? J’ai posé la question à deux auteurs, tous deux membres du jury du Prix de la littérature arabe qui, depuis 2013, récompense chaque année un écrivain originaire d’un pays de la Ligue arabe pour un ouvrage écrit en français ou traduit de l’arabe vers le français.
Mahi Binebine est un grand peintre marocain, également sculpteur et romancier (Les Étoiles de Sidi Moumen, Le Seigneur vous le rendra, Le Fou du roi). Kaoutar Harchi est une sociologue française, auteure de romans (L’Ampleur du saccage, À l’origine notre père obscur) et d’un essai remarqué sur le parcours et la reconnaissance de cinq écrivains algériens de langue française (Je n’ai qu’une langue, ce n’est pas la mienne). Leurs réponses sont une invitation à découvrir un continent littéraire passionnant.
En littérature arabe, quel a été votre plus grand choc ?
Mahi Binebine : Je ne vais pas être original : lire Les Milles et une nuits à l’âge de 15 ou 16 ans a été mon premier choc littéraire. Il me poursuivra longtemps et apparaitra à mon corps défendant dans mes écrits. D’autres livres viendront comme des révélations à l’instar du Prophète de Khalil Gibran ou Le Pain nu de Mohamed Choukri, longtemps interdit au Maroc.
Kaoutar Harchi : J'ai été très marquée par l'ouvrage de l'égyptien Tawfik al Hakim, intitulé Ahl El Kahf que l'on pourrait traduire par Les Gens de la caverne. Ce livre qui date de 1933 raconte l'histoire de trois personnages qui ont été plongés dans un profond sommeil durant 3 siècles. A leur réveil, leur monde a disparu et un autre a vu le jour. C'est un roman de la transition, du passage, de l'avancée. Une percée existentielle est tentée à l'image du monde arabe de cette époque-là qui est attiré par la modernité sans pouvoir toutefois encore la définir. C'est un livre incontournable ! Une partie de l'oeuvre de cet écrivain a été traduite par L'Harmattan.
Qu'est-ce qui vous marque, en ce moment, dans la littérature arabe ?
Mahi Binebine : Je suis extrêmement heureux de la vitalité de la littérature arabe. Bien qu’elle soit...
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