Des Palestiniennes travaillent avec leurs ordinateurs dans la start up Unit One à Gaza, le 18 avril 2015 (Photo MAHMUD HAMS. AFP)
Publié le 20 mai 2015 sur Libération
Ils sont des dizaines, les yeux rivés sur leurs écrans, à pianoter, cliquer, coder: ici, partent et arrivent des informations des quatre coins du globe. Rien d’inhabituel pour des informaticiens, mais ceux-là travaillent dans la bande de Gaza, totalement coupée du monde.
«Ici, on ouvre une brèche dans le blocus et on montre que les Gazaouis sont capables de réaliser de grandes choses», affirme, enthousiaste, Saady Lozon, 33 ans et cofondateur de Unit One, petite entreprise gazaouie qui commence à devenir grande.
En 2005, il lançait avec un autre ingénieur informatique «une petite start-up, coincée dans une salle minuscule» de la bande de Gaza, où comme dans l’ensemble des Territoires occupés il n’existe pas de réseau 3G palestinien.
Dix ans plus tard, ils emploient près d’une centaine de personnes, en majorité des jeunes femmes, et ont décroché des contrats pour développer des programmes informatiques et des applications pour smartphones dans le Golfe et en Europe.
- 'Du commerce, pas des aides' -
«A Gaza, on n’a ni pétrole ni gaz, mais on a des ressources humaines: plein de jeunes qui attendent seulement qu’on leur offre une opportunité», assure Saady en déambulant au milieu de rangées de jeunes femmes qui entrent des données dans leurs ordinateurs.
Recruter des femmes, c’est «une responsabilité sociale», assure l’entrepreneur au look décontracté. Et le prochain objectif qu’il s’est fixé, c’est engager des personnes handicapées. Avec les trois offensives israéliennes à Gaza ces six dernières années, des centaines de Palestiniens ont en effet été blessés et amputés.
Mais, insiste Saady, «Gaza, ça n’est pas que la guerre, le sang, les bombes. Les Gazaouis veulent faire du commerce, pas recevoir des aides humanitaires». La preuve, dit-il, quand il a lancé un appel à candidatures pour dix postes, il y a eu «400 postulantes».
Aujourd’hui encore, une jeune femme pousse la porte de son entreprise sur les conseils de son université. A 21 ans, Sadine al-Ayoubi doit décrocher dans quelques mois son diplôme mais elle préfère prendre les devants pour échapper au chômage qui touche plus de deux tiers des jeunes Gazaouis.
«La plupart des jeunes sont diplômés mais ne trouvent jamais de travail», dit cette Palestinienne apprêtée, smartphone recouvert d’une coque en strass à la main.
Retrouvez la suite de cet article sur Libération.fr
Ils sont des dizaines, les yeux rivés sur leurs écrans, à pianoter, cliquer, coder: ici, partent et arrivent des informations des quatre coins du globe. Rien d’inhabituel pour des informaticiens, mais ceux-là travaillent dans la bande de Gaza, totalement coupée du monde.
«Ici, on ouvre une brèche dans le blocus et on montre que les Gazaouis sont capables de réaliser de grandes choses», affirme, enthousiaste, Saady Lozon, 33 ans et cofondateur de Unit One, petite entreprise gazaouie qui commence à devenir grande.
En 2005, il lançait avec un autre ingénieur informatique «une petite start-up, coincée dans une salle minuscule» de la bande de Gaza, où comme dans l’ensemble des Territoires occupés il n’existe pas de réseau 3G palestinien.
Dix ans plus tard, ils emploient près d’une centaine de personnes, en majorité des jeunes femmes, et ont décroché des contrats pour développer des programmes informatiques et des applications pour smartphones dans le Golfe et en Europe.
- 'Du commerce, pas des aides' -
«A Gaza, on n’a ni pétrole ni gaz, mais on a des ressources humaines: plein de jeunes qui attendent seulement qu’on leur offre une opportunité», assure Saady en déambulant au milieu de rangées de jeunes femmes qui entrent des données dans leurs ordinateurs.
Recruter des femmes, c’est «une responsabilité sociale», assure l’entrepreneur au look décontracté. Et le prochain objectif qu’il s’est fixé, c’est engager des personnes handicapées. Avec les trois offensives israéliennes à Gaza ces six dernières années, des centaines de Palestiniens ont en effet été blessés et amputés.
Mais, insiste Saady, «Gaza, ça n’est pas que la guerre, le sang, les bombes. Les Gazaouis veulent faire du commerce, pas recevoir des aides humanitaires». La preuve, dit-il, quand il a lancé un appel à candidatures pour dix postes, il y a eu «400 postulantes».
Aujourd’hui encore, une jeune femme pousse la porte de son entreprise sur les conseils de son université. A 21 ans, Sadine al-Ayoubi doit décrocher dans quelques mois son diplôme mais elle préfère prendre les devants pour échapper au chômage qui touche plus de deux tiers des jeunes Gazaouis.
«La plupart des jeunes sont diplômés mais ne trouvent jamais de travail», dit cette Palestinienne apprêtée, smartphone recouvert d’une coque en strass à la main.
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