Mise à jour dans le Néguev d'une mosquée datant de la période de l'arrivée de l'islam au Levant (636).

Un témoignage historique riche pour l’étude culturelle et religieuse de la transition entre la période byzantine et la période musulmane.

En juillet dernier, une mosquée très ancienne, datée du VIIe-VIIIe siècle de notre ère, c’est-à-dire de la fin de la période byzantine, a été mise à jour dans la ville de Rahat, une ville bédouine du Neguev, à une vingtaine de kilomètres au nord de Beer Sheva. Selon le professeur Gideon Avni, de l’Autorité israélienne des Antiquités (AIA), il s’agirait de l’une des plus anciennes mosquées connues depuis le début de l’arrivée de l’Islam au Levant (région du Cham, الشام pour les arabes), au environ de 636 de notre ère. Jusqu’alors, dans la région, seule la mosquée de Jérusalem était datée de cette époque. Il est plus rare d’en trouver dans les zones rurales. Qu’une mosquée ait été bâtie en plein désert, et non dans des grandes villes comme Jérusalem ou La Mecque, constitue une particularité intéressante, selon les spécialistes. Cela nous montre à quelle vitesse la nouvelle religion s’est propagée des villes jusqu’aux campagnes. Il s’agit donc d’un témoignage historique riche pour l’étude culturelle et religieuse de la transition entre la période byzantine et la période musulmane.

Les vestiges d’une grande ferme datant de la fin de l’ère byzantine, vers les VIe et VIIe siècles de notre ère, ainsi qu’un certain nombre d’autres bâtiments qui indiquaient que les habitants appartenaient une communauté agricole islamique précoce ont également été découverts sur le site. Les structures étaient divisées en fonction de leurs diverses utilisations, notamment les salons, les cours ouvertes, les espaces de rangement et la préparation des aliments, y compris les fours à ciel ouvert, ou tabouns, pour la cuisson du pain. Selon les spécialistes, « ces sites faisaient partie de la structure agricole du Néguev du Nord dans l’Antiquité. Le sol était propice à la culture des céréales, et l’eau souterraine des ruisseaux permanents attirait des peuplades désireuses de cultiver cette terre ».

C’est pourquoi, il n’est pas surprenant de retrouver de nombreux récipients qui servaient potentiellement à stocker l’eau. Les vestiges de la mosquée montrent qu’il s’agissait d’un petit bâtiment rectangulaire, d’environ 6m2. Comme on pouvait si attendre, la mosquée possédait un miḥrāb (مِحْراب) semi-circulaire, ou niche de prière, orienté sud-sud-est, en direction de la Mecque.

Muslim workers of Israel's antiquities authority pray at the newly discovered remains of an ancient rural mosque, dating back to the era between the 7th and the 8th centuries, in the Israeli Bedouin town of Rahat in the Negev desert on July 18, 2019. AFP

Les vestiges de la mosquée montrent qu’il s’agissait d’un petit bâtiment rectangulaire, d’environ 6m2. Comme on pouvait si attendre, la mosquée possédait un miḥrāb (مِحْراب) semi-circulaire, ou niche de prière, orienté sud-sud-est, en direction de la Mecque.

L'autorité pour le développement des localités bédouines dans la région du Néguev ainsi que l'Autorité israélienne des antiquités étudient actuellement la possibilité d'intégrer ces découvertes archéologiques dans le nouveau quartier, selon le communiqué. La grande majorité des Bédouins d'Israël, estimés à environ 300.000, vivent dans le Néguev, en marge de la société israélienne, et souvent dans une grande pauvreté.

Ils appartiennent à la communauté des Arabes israéliens, descendants des Palestiniens restés sur leurs terres à la création d'Israël en 1948. Les Arabes israéliens représentent 17,5% de la population et dénoncent des discriminations.