« Le Coran est pris en otage », écrivait le regretté Abdelwahab Meddeb dans l’entretien qu’il nous a accordé et qui fait l’ouverture de ce hors-série. De fait, les références aux versets coraniques sont permanentes chez les djihadistes d’Isis ou de Boko Haram. Impossible de comprendre le combat qui se joue, au sein même de l’islam, entre fondamentalistes et tenants d’un « Islam des Lumières », sans revenir au texte même. D’où l’idée de republier et d’actualiser ce hors-série paru en 2010.
Que dit vraiment le Coran de la charia ? Des femmes ? De la guerre ? De la liberté ? Du terrorisme ? Comment comprendre un texte qui, comme l’explique Rémi Brague, dit « tout et son contraire » ? Contre les tenants d’un Coran monolithique, le point commun des islamologues et des philosophes, musulmans ou non, réunis dans ce hors-série, est de rouvrir le champ de l’interprétation : « la guerre du sens s’avère sans fin », écrit Meddeb.
“Le Coran contient tout et son contraire”
Rémi Brague, spécialiste de la philosophie arabe
« On y trouve des paroles conciliantes, voire tolérantes, recommandant la discussion pacifique, reconnaissant aux autres religions une part de vérité, etc. Il contient aussi des harangues guerrières, le commandement de tuer les incroyants ne se soumettant pas. Bien sûr, les musulmans ont très tôt constaté ces contradictions. L’ennui est que depuis des siècles, on les concilie en supposant qu’un verset révélé plus tard abroge les règles formulées dans un verset antérieur. Or les versets tardifs sont les plus sévères. »
“Inch allah, une formule pour hommes et femmes d’actions”
Souleymane Bachir Diagne, philosophe sénégalais
La fameuse formule arabe est emblématique des questions du libre arbitre et de la destinée. « Islam et fatalisme sont étroitement associés. Ce qui est intéressant, c’est que le Coran ne tranche pas […]. Il nous renvoie à notre propre réflexion philosophique et c’est tant mieux ! »
Retrouvez la suite de cet article sur le site Philomag.com
Que dit vraiment le Coran de la charia ? Des femmes ? De la guerre ? De la liberté ? Du terrorisme ? Comment comprendre un texte qui, comme l’explique Rémi Brague, dit « tout et son contraire » ? Contre les tenants d’un Coran monolithique, le point commun des islamologues et des philosophes, musulmans ou non, réunis dans ce hors-série, est de rouvrir le champ de l’interprétation : « la guerre du sens s’avère sans fin », écrit Meddeb.
“Le Coran contient tout et son contraire”
Rémi Brague, spécialiste de la philosophie arabe
« On y trouve des paroles conciliantes, voire tolérantes, recommandant la discussion pacifique, reconnaissant aux autres religions une part de vérité, etc. Il contient aussi des harangues guerrières, le commandement de tuer les incroyants ne se soumettant pas. Bien sûr, les musulmans ont très tôt constaté ces contradictions. L’ennui est que depuis des siècles, on les concilie en supposant qu’un verset révélé plus tard abroge les règles formulées dans un verset antérieur. Or les versets tardifs sont les plus sévères. »
“Inch allah, une formule pour hommes et femmes d’actions”
Souleymane Bachir Diagne, philosophe sénégalais
La fameuse formule arabe est emblématique des questions du libre arbitre et de la destinée. « Islam et fatalisme sont étroitement associés. Ce qui est intéressant, c’est que le Coran ne tranche pas […]. Il nous renvoie à notre propre réflexion philosophique et c’est tant mieux ! »
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