Une publication en partenariat avec IESR - Institut européen en sciences des religions (EPHE, Sorbonne).
ROY Olivier, Généalogie de l’islamisme, 2e éd., Paris, Hachette Littératures, coll. Pluriel, 2001, 119 p.
Dans sa préface éditée à la suite des événements du 11 septembre 2001, l’auteur définit l’islamisme comme un projet idéologique qui souhaite construire « un système politique totalisant qui gèrerait tous les aspects de la société et de l’économie, en s’appuyant sur les seuls fondements de l’Islam » (p. 7). Accédant au pouvoir établi ou prenant part à l’opposition, les mouvements islamistes adhèrent à une logique nationaliste et politicienne qui affaiblit leur idéologie et conduit à l’échec de leur projet (voir L’islam mondialisé de O. Roy).
Suite à la préface de l’auteur, l’introduction d’Olivier Mongin énonce et tente de répondre à la problématique de l’ouvrage : « L’islam est-il condamné à se radicaliser ? » ; « L’islam peut-il s’accorder au monde moderne ? » ; « le radicalisme islamique sera-t-il à l’origine d’une modernité post-démocratique ? » (p. 16-18).
L’ouvrage comprend trois parties. La première est une étude approfondie du radicalisme islamique. Datant des années 1920 et 1930, le fondamentalisme, véritable retour aux « seuls textes fondateurs » de la religion, s’accompagne d’un désir anticolonial (p. 29) (voir L’islam en dissidence, genèse d’un affrontement de G. Martinez-Groset L. Valensi). D’abord, le fondamentalisme traditionaliste sunnite qui admet les autorités établies, mais requiert le respect de la sharî’a (comme l’université d’Al-Azhar, au Caire) ; ensuite, la radicalisation du chiisme iranien dans les années 1960 et 1970 ; puis, le hanbalisme, la plus rigoureuse des quatre grandes écoles juridiques sunnites ; enfin, le wahhabisme qui prône l’unicité de Dieu et récuse le « principe d’intercession (des saints) » (p. 36).
Suite à la préface de l’auteur, l’introduction d’Olivier Mongin énonce et tente de répondre à la problématique de l’ouvrage : « L’islam est-il condamné à se radicaliser ? » ; « L’islam peut-il s’accorder au monde moderne ? » ; « le radicalisme islamique sera-t-il à l’origine d’une modernité post-démocratique ? » (p. 16-18).
L’ouvrage comprend trois parties. La première est une étude approfondie du radicalisme islamique. Datant des années 1920 et 1930, le fondamentalisme, véritable retour aux « seuls textes fondateurs » de la religion, s’accompagne d’un désir anticolonial (p. 29) (voir L’islam en dissidence, genèse d’un affrontement de G. Martinez-Groset L. Valensi). D’abord, le fondamentalisme traditionaliste sunnite qui admet les autorités établies, mais requiert le respect de la sharî’a (comme l’université d’Al-Azhar, au Caire) ; ensuite, la radicalisation du chiisme iranien dans les années 1960 et 1970 ; puis, le hanbalisme, la plus rigoureuse des quatre grandes écoles juridiques sunnites ; enfin, le wahhabisme qui prône l’unicité de Dieu et récuse le « principe d’intercession (des saints) » (p. 36).
De plus, l’auteur expose les différents mouvements islamistes contemporains qui récusent les oulémas traditionnels. Leur idéologie aspire à la création d’une société et d’un pouvoir islamiques. Ils se réfèrent à la shûrâh, et adoptent l’idjtihâd.
Les pères fondateurs des mouvements islamistes sunnites sont :
De surcroît, l’auteur observe les divers mouvements extrémistes musulmans. Plus violents que les mouvements islamistes, ils ont pour but la « ré-islamisation » des sociétés musulmanes jugées trop occidentalisées (p. 83). D’abord, les mouvements chiites, tels que le parti Hizb al-Da’wat (Irak) ; le mouvement Hezbollah (Liban) ; le parti Hizb-i Wahdat (Afghanistan) ; puis, les mouvements sunnites, tels que le groupe Takfîr wal-Hijra (Égypte) ; le mouvement de l’unité islamique (Liban) ; l’OLP du palestinien Yasser Arafat ; le FIS (Algérie) ; etc.
Dans sa deuxième partie, l’auteur analyse la question de l’internationale islamique et montre que les aires culturelles de l’islamisme (la révolution islamique en Iran ; les Frères musulmans en Égypte) demeurent relativement cloisonnées et centralisées. Aussi, note-t-il l’impact « avant tout culturel » des internationales néo-fondamentalistes (l’association Tablîgh en Inde ; la Ligue islamique mondiale en Arabie) (p. 93). En définitive, les préoccupations des mouvements islamistes sont souvent nationales, voire nationalistes.
La troisième partie aborde le sujet du « mythe de la menace islamique » (p. 111). L’auteur dénonce la confusion faite en Occident entre islam et islamisme. De même, il considère que l’islamisme peut se modérer et s’intégrer dans le « jeu politique » (comme par exemple en Turquie, en Jordanie, au Maroc, etc.) (p. 118) (voir L’islamisme politique de A. Lamchichi).
Les pères fondateurs des mouvements islamistes sunnites sont :
- Hassan al-Bannâ (1906-1949), Égyptien, fonde en 1928 l’association des Frères musulmans, devenue « mouvement politique » (p. 38) ;
- Abu Ala Maududi (1903-1979). Né dans le sous-continent indien et plus radical qu’al-Bannâ, il fonde en 1941 le Jama’at-i Islami, plus élitiste que les Frères musulmans.
De surcroît, l’auteur observe les divers mouvements extrémistes musulmans. Plus violents que les mouvements islamistes, ils ont pour but la « ré-islamisation » des sociétés musulmanes jugées trop occidentalisées (p. 83). D’abord, les mouvements chiites, tels que le parti Hizb al-Da’wat (Irak) ; le mouvement Hezbollah (Liban) ; le parti Hizb-i Wahdat (Afghanistan) ; puis, les mouvements sunnites, tels que le groupe Takfîr wal-Hijra (Égypte) ; le mouvement de l’unité islamique (Liban) ; l’OLP du palestinien Yasser Arafat ; le FIS (Algérie) ; etc.
Dans sa deuxième partie, l’auteur analyse la question de l’internationale islamique et montre que les aires culturelles de l’islamisme (la révolution islamique en Iran ; les Frères musulmans en Égypte) demeurent relativement cloisonnées et centralisées. Aussi, note-t-il l’impact « avant tout culturel » des internationales néo-fondamentalistes (l’association Tablîgh en Inde ; la Ligue islamique mondiale en Arabie) (p. 93). En définitive, les préoccupations des mouvements islamistes sont souvent nationales, voire nationalistes.
La troisième partie aborde le sujet du « mythe de la menace islamique » (p. 111). L’auteur dénonce la confusion faite en Occident entre islam et islamisme. De même, il considère que l’islamisme peut se modérer et s’intégrer dans le « jeu politique » (comme par exemple en Turquie, en Jordanie, au Maroc, etc.) (p. 118) (voir L’islamisme politique de A. Lamchichi).
Points forts
- Une préface inédite, rédigée par Olivier Roy en novembre 2001, qui met à jour l’ouvrage et aide à comprendre le contexte international après les attentats du 11 septembre.
- Un inventaire exhaustif des mouvements islamistes sunnites et chiites dans le monde musulman, retraçant l’historique ou la « généalogie » de chaque mouvement, et présentant leurs principaux courants contemporains.