Nous publions ici les liens pour écouter la série consacrée par France Culture au Ramadan et ses multiples aspects.
Au Maghreb, un mois de fébrilité politique
Au Maroc, en Tunisie ou en Algérie, ce rite collectif est encouragé par l’État au point que manger le jour peut être perçu comme une atteinte à l’ordre public. Alors, politiquement, que cristallise ce mois sacré ?
Les transgressions peuvent être punies par la loi
Cet encadrement donne également la possibilité de punir en cas de transgression. En effet, au Maroc, où l’islam est la religion d’État, cette pratique est même inscrite dans le code pénal. L’article 222 stipule qu’il est interdit de manger, boire ou fumer en plein jour pendant le mois sacré. Une mesure qui viserait à « préserver l’ordre public » selon les autorités. Et les dé-jeûneurs, ceux qui se permettent de manger pendant ce temps sacré, peuvent même faire parfois l’objet d’arrestations.
Il y a un tropisme conservateur au sein de la société marocaine : le regard de l’autre est inquisitorial. Haoues SeniguerAlors, pourquoi ces « non-jeuneurs » dérangent-ils tant ? Comment cette expérience religieuse, collective, organisée par l’Etat, lui permet-elle de consolider son autorité ? Dans un pays où l’islam est majoritaire, contester le ramadan est-ce contester l’autorité politique ? Finalement, que cristallise ce mois sacré ?
Le ramadan, un mois de jeûne et de consumérisme
Si le Ramadan est l’un des cinq piliers de l’Islam - avec la profession de foi, la prière, l’aumône et le pèlerinage - et qu’il consiste, précisément, à se retenir de manger, de boire et de fumer ; l’abstinence ne dure pas et chaque soir, vient le temps de rompre le jeûne, c’est l'iftar. Ce moment crucial dans la journée des jeûneurs permet de renouer avec les traditions culinaires autour de tables copieusement garnies.
L’activité économique ralentit dans les pays musulmans
Dans les pays musulmans, ce coup d’accélérateur sur la consommation se double d’un fort ralentissement de l’activité économique : horaires aménagés et absentéisme sont monnaie courante. Pendant un mois, administrations, banques, mais aussi chantiers et industries n’offrent plus qu’un service minimal et quand il a lieu l’été, le jeûne décourage en outre les touristes de passer leurs vacances au Maghreb.
Alors finalement, quel impact le Ramadan a-t-il sur l’économie ? Qui en profite en France, en Europe mais aussi au Maghreb ? À qui bénéficie la hausse de la consommation pendant le ramadan ? Comment les entreprises développent-elles un marketing spécifique pour l’occasion ? Qu’est-ce que cela nous révèle de l’évolution de sa place dans nos sociétés ?
Un des leviers sur lesquels s’appuie la grande distribution c’est le prospectus, qui est largement diffusé dans les boites aux lettres de toute la zone de chalandise. Abbas BendaliChaque année, les dépenses des ménages pratiquants augmentent donc considérablement, un filon qu’ont bien saisi les commerçants. Alors que boucheries et épiceries traditionnelles réalisent une bonne partie de leur chiffre de l’année durant cette période, la grande distribution joue la concurrence en mettant produits halal et spécialités orientales en tête de gondole, tandis que certains restaurants organisent des ouvertures tardives. Un grand raout consumériste que remettent progressivement en cause les jeunes générations, qui veulent redonner du sens à leurs pratiques religieuses.
L’activité économique ralentit dans les pays musulmans
Dans les pays musulmans, ce coup d’accélérateur sur la consommation se double d’un fort ralentissement de l’activité économique : horaires aménagés et absentéisme sont monnaie courante. Pendant un mois, administrations, banques, mais aussi chantiers et industries n’offrent plus qu’un service minimal et quand il a lieu l’été, le jeûne décourage en outre les touristes de passer leurs vacances au Maghreb.
Alors finalement, quel impact le Ramadan a-t-il sur l’économie ? Qui en profite en France, en Europe mais aussi au Maghreb ? À qui bénéficie la hausse de la consommation pendant le ramadan ? Comment les entreprises développent-elles un marketing spécifique pour l’occasion ? Qu’est-ce que cela nous révèle de l’évolution de sa place dans nos sociétés ?
La zakat : quand l'aumône sert le pouvoir
Troisième pilier de l’islam, la zakat est une sorte d’impôt religieux poussant tous les musulmans qui le peuvent à donner à des œuvres caritatives. Mais cet argent alimente autant la générosité intérieure des États que leurs politiques de rayonnement extérieur. Qui profite de la charité islamique ?
Ramadan télévisuel : un mois de communion cathodique
Entre programmes spéciaux et rupture de jeûne annoncée en direct, le ramadan est aussi un mois d’effervescence cathodique. Tristes chez les chiites, joviaux chez les sunnites, les feuilletons sont extrêmement suivis. Le ramadan télévisuel s’inscrit-il dans la continuité d’anciennes sociabilités ?