L’auteur procède ici à ce décentrement qui, en plus d’apporter des données inédites sur l’histoire du Sughd, renouvelle l’historiographie de la « dawla » abbasside en mettant en lumière l’importance de cette contrée dans la politique d’Abū Muslim. Il replace ainsi l’histoire du califat abbasside dans un espace régional bien plus large, ce qui n’est pas sans rappeler la démarche des historiens se réclamant de l’histoire globale.
Eugénie Rébillard
Université Paris 1 - Panthéon-Sorbonne, CNRS UMR 8167
Cette recension a déjà fait l'objet d'une publication dans la Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée , 147 | octobre 2020 sous licence Creative Commons (BY NC SA).
Broché: 372 pages
Editeur : Association pour l'avancement des études iraniennes (14 octobre 2015)
Langue : Français
ISBN-13: 978-2910640415
Editeur : Association pour l'avancement des études iraniennes (14 octobre 2015)
Langue : Français
ISBN-13: 978-2910640415
Par Eugénie Rébillard
Souvent intégré à des travaux portant sur le Khurasan ou des phénomènes spécifiques, le Sughd est longtemps resté le parent pauvre de l’historiographie occidentale sur l’Asie centrale à l’époque abbasside. Comme le rappelle Y. Karev dans son introduction, E. de la Vaissière a démontré la nécessité de déplacer le regard de Bagdad et Merv vers la Transoxiane et de rompre avec une approche faisant de cette région une « partie périphérique et presque indistincte du grand Khurasan » (p. 35). L’auteur procède ici à ce décentrement qui, en plus d’apporter des données inédites sur l’histoire du Sughd, renouvelle l’historiographie de la « dawla » abbasside en mettant en lumière l’importance de cette contrée dans la politique d’Abū Muslim. Il replace ainsi l’histoire du califat abbasside dans un espace régional bien plus large, ce qui n’est pas sans rappeler la démarche des historiens se réclamant de l’histoire globale.
Y. Karev adopte un plan chronologique mais son travail ne se limite cependant pas à restituer en détails les évènements qui ponctuèrent l’histoire de la région. Il étudie l’évolution de la société sogdienne, en particulier de ses élites qui connurent de profonds bouleversements depuis la conquête musulmane, et s’intéresse aux musulmans installés en Transoxiane. L’auteur revisite les sources classiques sur la période abbasside qui, bien que consacrées à d’autres aires du monde islamique, regorgent de récits méconnus sur le Sughd et Samarkand. A ce corpus s’ajoutent des sources chinoises, des manuscrits arabes et persans inédits ainsi qu’un ouvrage entièrement consacré à Samarkand, le Kitāb al-Qand d’al-Nafasī, édité il y a peu. L’auteur mobilise également des sources matérielles comme les monnaies et des données archéologiques issues de fouilles récentes qu’il mena dans la région entre 1990 et 2000.
Le premier chapitre s’ouvre sur l’histoire de la Transoxiane pendant la révolution abbasside. L’étude de la conquête de la région, à travers l’évolution des rapports entre les différents acteurs, chinois, arabes, persans et la population locale, révèle l’importance de la Transoxiane dans la politique menée par Abū Muslim. Les résultats des fouilles archéologiques sur le palais de Samarcande mettent notamment en lumière des aspects peu connus de son activité dans la région, comme sa politique monumentale. Enfin, la confrontation des sources chinoises et arabes permet à l’auteur de reconstituer le déroulement des évènements, en particulier de la bataille de Talas/Taraz et d’étudier les relations diplomatiques avec la Chine.
La consolidation du pouvoir central dans les premières années du califat abbasside est l’objet du second chapitre. L’auteur s’intéresse dans un premier temps aux carrières des gouverneurs qui succédèrent à Abū Muslim dans le Khurasan et à leurs relations avec le pouvoir central et les forces locales. Il insère ensuite son récit dans un contexte régional arabe, persan et chinois et consacre d’intéressants développements aux relations entre la Chine des Tang, les autorités abbassides et les rois locaux. Le croisement des sources chinoises et arabes montre que les relations diplomatiques entre le pouvoir abbasside et la Chine se poursuivirent avec l’envoi d’ambassades au moins jusqu’à la fin du viiie siècle, contrairement aux contacts entre les rois locaux de Transoxiane et la Chine qui se raréfièrent. Ces sources chinoises mentionnent également la présence d’Arabes dans l’armée étrangère chinoise, dont l’appartenance politique, abbasside ou anti-abbasside, est difficile à établir.
Y. Karev consacre le troisième chapitre à l’insurrection d’al-Muqannaʿ qui occupa une place particulière dans l’histoire de la Transoxiane au viiie siècle puisqu’elle trouva son plus grand soutien auprès de la population du Sughd. L’auteur revient dans un premier temps sur la personnalité et la doctrine d’al-Muqannaʿ, retrace la trame détaillée des évènements, des débuts du mouvement à Merv aux opérations militaires menées dans le Sughd et l’oasis de Bukhārā, en les recoupant avec les données contenues dans différents manuscrits et tente d’identifier avec précision les lieux mentionnés dans les sources persanes et arabes en se basant sur les fouilles archéologiques, notamment russes, menées dans la région. Il se penche ensuite sur les forces motrices de la révolte qui raviva les problèmes non résolus entre les autorités musulmanes et la population locale affectée par les nouvelles conditions politiques et idéologiques liées à la conquête arabe. Les partisans d’al-Muqannaʿ étaient minoritaires dans les grands centres urbains comme Samarkand et Boukhara, mais la population des autres villes était divisée sur l’attitude à adopter. C’est plutôt dans les zones rurales, les villes et villages de la Transoxiane centrale que les partisans d’al-Muqannaʿ trouvèrent leurs plus grands soutiens dont celui de certains notables locaux. L’emprise d’al-Muqannaʿ y fut importante : ces zones constituèrent un vivier important pour son armée et les dihqān-s locaux jouèrent un rôle politique majeur dans le mouvement.
Le chapitre 4 est dédié à l’intermède entre les insurrections d’al-Muqannaʿ et celle de Rāfiʿ b. Layth et plus particulièrement aux gouverneurs du Khurasan et à leur politique en Transoxiane. À travers l’étude de la frappe des monnaies, Y. Karev retrace la chronologie des gouverneurs qui se succédèrent dans la région. Il expose leurs réformes fiscales, les différents aménagements comme la poursuite de la construction de murailles dans l’oasis initiée par Abū Muslim et les nouveautés introduites en matière de recrutement militaire. L’auteur conclut son chapitre avec l’étude des relations entre le calife, le Tibet, la Chine et les Ouighours, les Turcs et les rois locaux.
Dans le chapitre suivant, Y. Karev confronte les différentes versions sur les motifs de la révolte de Rāfiʿ b. al-Layth, « le dihqān des Arabes ». Il analyse les forces sociales à l’œuvre dans l’insurrection de Rāfiʿ et propose d’intéressantes réflexions sur l’organisation interne de l’État de Rāfiʿ, qu’il suppose en opposition avec les pratiques despotiques du gouverneur ʿAlī b. ʿIsā qui cristallisèrent une grande partie des soutiens à la révolte de Rāfiʿ. Il revient ensuite sur la composition sociale de ses soutiens parmi la population musulmane de Samarcande, notamment les élites terriennes et souligne le caractère urbain de la révolte. Rāfiʿ agit ainsi tel un seigneur local dont le mouvement apparaît comme centrifuge au sein d’un immense empire. Comme les rois sogdiens, Rāfiʿ se tourna vers les Turcs lorsqu’il perdit une partie de ses soutiens au sein de l’élite musulmane. Il échoua cependant là où allaient réussir quelques années après lui les Samanides. La révolte de Rāfiʿ joua un rôle notable dans l’ascension des nouvelles élites au Khurasan dont les Tâhirides et les Samanides sont les plus emblématiques. Ce sont d’ailleurs les Samanides qu’al-Ma’mūn sollicita pour trouver un intermédiaire dans la région. Leur nomination dans les grandes villes de la région marqua une étape importante dans leur carrière politique. La révolte, qui constitua une véritable menace pour le pouvoir central, avait changé la perception qu’on pouvait avoir de la Transoxiane. Il ne s’agissait plus d’une lointaine périphérie du Khurasan mais d’une région distincte de celui-ci, capable d’engendrer un mouvement de grande ampleur contre les pouvoirs central et locaux.
L’ouvrage se clôt sur la période précédant l’arrivée des Samanides. L’arrivée d’al-Ma’mūn à Merv constitue une étape fondamentale dans l’histoire des rapports entre le pouvoir central et la Transoxiane qui devint alors administrativement indépendante du Khurasan. Al-Ma’mūn s’appuya sur les élites locales islamisées du Khurasan pour la gestion des affaires de la région. Pour affirmer sa puissance après les révolte de Rāfiʿ b. al-Layth, al-Ma’mūn y mena plusieurs campagnes militaires tout en s’attachant à établir de nouvelles relations avec les élites locales et à les gagner à sa cause. Le calife permit à la noblesse sogdienne de s’enrôler dans l’armée, d’être inscrite dans le dīwān et de percevoir un solde régulier. Cette nouvelle politique facilita ainsi l’intégration des élites de la région dans le « système de redistribution des revenus de la communauté musulmane en récompense de leur service » (p. 335). Y. Karev conclut son étude en retraçant les parcours d’anciennes familles royales de la Transoxiane avant l’arrivée des Samanides qui se convertirent à l’islam.
L’un des principaux apports de l’ouvrage de Y. Karev est sans conteste d’avoir mis en lumière une période mal connue de l’histoire de la Transoxiane. Il permet ainsi de mieux saisir la genèse du processus qui mena à la constitution de royaumes indépendants dans la région. La diversité des sources mobilisées couplée à l’intégration des travaux en langue russe, sont particulièrement appréciables. Le recours aux sources chinoises notamment et leur confrontation avec les sources arabes et persanes permet à l’auteur d’élargir la focale à une échelle internationale et de saisir les enjeux et les ambitions politiques de trois acteurs majeurs : les autorité centrale et locale abbassides, les royaumes soumis, autonomes ou encore rivaux dans la région étudiée et la dynastie des Tang.
La reconstitution de la trame précise des évènements amène parfois l’auteur à formuler de très nombreuses hypothèses, ce qui a tendance à encombrer la démonstration et à obscurcir le propos comme dans le chapitre 1. Les passages sur les rapports entre les différents acteurs auraient pu être enrichis par une analyse du tissu relationnel entre les différentes forces en présence. Ceci ne saurait pour autant en rien diminuer la richesse de l’ouvrage de Y. Karev qui s’est vite imposé comme une référence incontournable pour qui s’intéresse à l’histoire de la région sous les Abbasides.
Y. Karev adopte un plan chronologique mais son travail ne se limite cependant pas à restituer en détails les évènements qui ponctuèrent l’histoire de la région. Il étudie l’évolution de la société sogdienne, en particulier de ses élites qui connurent de profonds bouleversements depuis la conquête musulmane, et s’intéresse aux musulmans installés en Transoxiane. L’auteur revisite les sources classiques sur la période abbasside qui, bien que consacrées à d’autres aires du monde islamique, regorgent de récits méconnus sur le Sughd et Samarkand. A ce corpus s’ajoutent des sources chinoises, des manuscrits arabes et persans inédits ainsi qu’un ouvrage entièrement consacré à Samarkand, le Kitāb al-Qand d’al-Nafasī, édité il y a peu. L’auteur mobilise également des sources matérielles comme les monnaies et des données archéologiques issues de fouilles récentes qu’il mena dans la région entre 1990 et 2000.
Le premier chapitre s’ouvre sur l’histoire de la Transoxiane pendant la révolution abbasside. L’étude de la conquête de la région, à travers l’évolution des rapports entre les différents acteurs, chinois, arabes, persans et la population locale, révèle l’importance de la Transoxiane dans la politique menée par Abū Muslim. Les résultats des fouilles archéologiques sur le palais de Samarcande mettent notamment en lumière des aspects peu connus de son activité dans la région, comme sa politique monumentale. Enfin, la confrontation des sources chinoises et arabes permet à l’auteur de reconstituer le déroulement des évènements, en particulier de la bataille de Talas/Taraz et d’étudier les relations diplomatiques avec la Chine.
La consolidation du pouvoir central dans les premières années du califat abbasside est l’objet du second chapitre. L’auteur s’intéresse dans un premier temps aux carrières des gouverneurs qui succédèrent à Abū Muslim dans le Khurasan et à leurs relations avec le pouvoir central et les forces locales. Il insère ensuite son récit dans un contexte régional arabe, persan et chinois et consacre d’intéressants développements aux relations entre la Chine des Tang, les autorités abbassides et les rois locaux. Le croisement des sources chinoises et arabes montre que les relations diplomatiques entre le pouvoir abbasside et la Chine se poursuivirent avec l’envoi d’ambassades au moins jusqu’à la fin du viiie siècle, contrairement aux contacts entre les rois locaux de Transoxiane et la Chine qui se raréfièrent. Ces sources chinoises mentionnent également la présence d’Arabes dans l’armée étrangère chinoise, dont l’appartenance politique, abbasside ou anti-abbasside, est difficile à établir.
Y. Karev consacre le troisième chapitre à l’insurrection d’al-Muqannaʿ qui occupa une place particulière dans l’histoire de la Transoxiane au viiie siècle puisqu’elle trouva son plus grand soutien auprès de la population du Sughd. L’auteur revient dans un premier temps sur la personnalité et la doctrine d’al-Muqannaʿ, retrace la trame détaillée des évènements, des débuts du mouvement à Merv aux opérations militaires menées dans le Sughd et l’oasis de Bukhārā, en les recoupant avec les données contenues dans différents manuscrits et tente d’identifier avec précision les lieux mentionnés dans les sources persanes et arabes en se basant sur les fouilles archéologiques, notamment russes, menées dans la région. Il se penche ensuite sur les forces motrices de la révolte qui raviva les problèmes non résolus entre les autorités musulmanes et la population locale affectée par les nouvelles conditions politiques et idéologiques liées à la conquête arabe. Les partisans d’al-Muqannaʿ étaient minoritaires dans les grands centres urbains comme Samarkand et Boukhara, mais la population des autres villes était divisée sur l’attitude à adopter. C’est plutôt dans les zones rurales, les villes et villages de la Transoxiane centrale que les partisans d’al-Muqannaʿ trouvèrent leurs plus grands soutiens dont celui de certains notables locaux. L’emprise d’al-Muqannaʿ y fut importante : ces zones constituèrent un vivier important pour son armée et les dihqān-s locaux jouèrent un rôle politique majeur dans le mouvement.
Le chapitre 4 est dédié à l’intermède entre les insurrections d’al-Muqannaʿ et celle de Rāfiʿ b. Layth et plus particulièrement aux gouverneurs du Khurasan et à leur politique en Transoxiane. À travers l’étude de la frappe des monnaies, Y. Karev retrace la chronologie des gouverneurs qui se succédèrent dans la région. Il expose leurs réformes fiscales, les différents aménagements comme la poursuite de la construction de murailles dans l’oasis initiée par Abū Muslim et les nouveautés introduites en matière de recrutement militaire. L’auteur conclut son chapitre avec l’étude des relations entre le calife, le Tibet, la Chine et les Ouighours, les Turcs et les rois locaux.
Dans le chapitre suivant, Y. Karev confronte les différentes versions sur les motifs de la révolte de Rāfiʿ b. al-Layth, « le dihqān des Arabes ». Il analyse les forces sociales à l’œuvre dans l’insurrection de Rāfiʿ et propose d’intéressantes réflexions sur l’organisation interne de l’État de Rāfiʿ, qu’il suppose en opposition avec les pratiques despotiques du gouverneur ʿAlī b. ʿIsā qui cristallisèrent une grande partie des soutiens à la révolte de Rāfiʿ. Il revient ensuite sur la composition sociale de ses soutiens parmi la population musulmane de Samarcande, notamment les élites terriennes et souligne le caractère urbain de la révolte. Rāfiʿ agit ainsi tel un seigneur local dont le mouvement apparaît comme centrifuge au sein d’un immense empire. Comme les rois sogdiens, Rāfiʿ se tourna vers les Turcs lorsqu’il perdit une partie de ses soutiens au sein de l’élite musulmane. Il échoua cependant là où allaient réussir quelques années après lui les Samanides. La révolte de Rāfiʿ joua un rôle notable dans l’ascension des nouvelles élites au Khurasan dont les Tâhirides et les Samanides sont les plus emblématiques. Ce sont d’ailleurs les Samanides qu’al-Ma’mūn sollicita pour trouver un intermédiaire dans la région. Leur nomination dans les grandes villes de la région marqua une étape importante dans leur carrière politique. La révolte, qui constitua une véritable menace pour le pouvoir central, avait changé la perception qu’on pouvait avoir de la Transoxiane. Il ne s’agissait plus d’une lointaine périphérie du Khurasan mais d’une région distincte de celui-ci, capable d’engendrer un mouvement de grande ampleur contre les pouvoirs central et locaux.
L’ouvrage se clôt sur la période précédant l’arrivée des Samanides. L’arrivée d’al-Ma’mūn à Merv constitue une étape fondamentale dans l’histoire des rapports entre le pouvoir central et la Transoxiane qui devint alors administrativement indépendante du Khurasan. Al-Ma’mūn s’appuya sur les élites locales islamisées du Khurasan pour la gestion des affaires de la région. Pour affirmer sa puissance après les révolte de Rāfiʿ b. al-Layth, al-Ma’mūn y mena plusieurs campagnes militaires tout en s’attachant à établir de nouvelles relations avec les élites locales et à les gagner à sa cause. Le calife permit à la noblesse sogdienne de s’enrôler dans l’armée, d’être inscrite dans le dīwān et de percevoir un solde régulier. Cette nouvelle politique facilita ainsi l’intégration des élites de la région dans le « système de redistribution des revenus de la communauté musulmane en récompense de leur service » (p. 335). Y. Karev conclut son étude en retraçant les parcours d’anciennes familles royales de la Transoxiane avant l’arrivée des Samanides qui se convertirent à l’islam.
L’un des principaux apports de l’ouvrage de Y. Karev est sans conteste d’avoir mis en lumière une période mal connue de l’histoire de la Transoxiane. Il permet ainsi de mieux saisir la genèse du processus qui mena à la constitution de royaumes indépendants dans la région. La diversité des sources mobilisées couplée à l’intégration des travaux en langue russe, sont particulièrement appréciables. Le recours aux sources chinoises notamment et leur confrontation avec les sources arabes et persanes permet à l’auteur d’élargir la focale à une échelle internationale et de saisir les enjeux et les ambitions politiques de trois acteurs majeurs : les autorité centrale et locale abbassides, les royaumes soumis, autonomes ou encore rivaux dans la région étudiée et la dynastie des Tang.
La reconstitution de la trame précise des évènements amène parfois l’auteur à formuler de très nombreuses hypothèses, ce qui a tendance à encombrer la démonstration et à obscurcir le propos comme dans le chapitre 1. Les passages sur les rapports entre les différents acteurs auraient pu être enrichis par une analyse du tissu relationnel entre les différentes forces en présence. Ceci ne saurait pour autant en rien diminuer la richesse de l’ouvrage de Y. Karev qui s’est vite imposé comme une référence incontournable pour qui s’intéresse à l’histoire de la région sous les Abbasides.