Vendredi à 13 h 30, la prière s’achève à la mosquée du Petit-Saconnex. Une foule d’hommes se rechaussent et quittent les lieux sous le regard d’un gendarme, seule présence visible du dispositif de sécurité renforcée par les autorités genevoises (lire ci-contre).
Tous gardent en tête le sermon de l’imam Cheikh Ahmed Aymane, invité de l’Université el-Azhar du Caire, de passage à Genève. En ce jour de prière, le religieux est revenu sur l’attentat commis mercredi dans les locaux de Charlie Hebdo à Paris. «Tout le monde est sous le choc, confie Ajil, un fidèle. Mais comme l’imam vient de le dire, l’islam ne sera jamais la religion de la criminalité. L’islam prêche pour la paix.» La plupart des fidèles ont vu la vidéo où l’on entend les hommes armés de kalachnikovs quitter les locaux du journal satirique en criant: «Allahu akbar» (ndlr: «Dieu est le plus grand» en arabe), mais tous refusent de tisser un lien entre l’acte terroriste et leur religion.
Adossé devant l’entrée de la mosquée, Mohamed réagit en citant un extrait de la vie du prophète: «Quelqu’un lui dit: maudis les gens qui nous persécutent. Mahomet répond: je n’ai pas été envoyé comme quelqu’un qui maudit mais comme quelqu’un de miséricordieux. C’est le seul exemple que nous devons suivre.»
«Des fous, pas des musulmans»
La discussion attire les regards, le groupe s’agrandit et le débat aussi. La plupart de ceux qui y prennent part sont des jeunes entre vingt et trente ans. «Pourquoi venez-vous nous voir aujourd’hui? interpelle Dardan. Cela va créer un amalgame entre les musulmans et les attentats! A votre place, j’irais devant un asile psychiatrique, voir des malades, parce que ceux qui ont fait ça, ce sont des fous.»
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