Au-delà de l’affaire Khashoggi, la guerre au Yémen se poursuit. La famine sévit désormais dans le pays et un enfant meurt toutes les 10 minutes. Qualifiant la situation au Yémen de « drame humain » tout en continuant à livrer des armes à l’Arabie saoudite, la France se voit accusée par de nombreuses ONG de jouer un double jeu dans cette guerre aux conséquences humaines tragiques.
En proie à une guerre civile depuis 2014, qui oppose les rebelles chiites houthis, initialement proches de l'ancien président Ali Abdallah Saleh (qu'ils ont fini par tuer le 4 décembre 2017 après un retournement d'alliance de celui-ci), aux partisans d'Abd Rabbo Mansour Hadi, le président du pays, qui vit en exil en Arabie saoudite depuis 2015, le conflit au Yémen s'est internationalisé en mars 2015. C'est à cette date qu'une coalition de pays arabes dirigée par Riyad, armée et soutenue, notamment, par les Etats-Unis et la Royaume-Uni, est intervenue contre les rebelles houthis, eux mêmes soutenus par l'Iran, dans l'optique de restaurer le gouvernement qui avait été chassé de la capitale Sanaa par les rebelles.
Ces derniers mois, les Houthis ont intensifié les tirs de missiles contre l'Arabie saoudite qui accuse Téhéran, son grand rival régional, de leur fournir ce type d'équipement. L'Iran reconnaît soutenir politiquement les Houthis mais nie tout appui militaire. Bien qu'en occident le conflit soit peu médiatiser, il n'en reste pas mois que la situation y est catastrophique.
Le Yemen Data Project, indique que le pays a subi plus de 16.000 raids aériens depuis mars 2015 – l’équivalent d’un bombardement toutes les 90 minutes. Plus d’un tiers de ces attaques ont frappé des cibles a priori non-militaires, comme des marchés et des habitations. En trois ans, le conflit a fait près de 10 000 morts et plus de 55 000 blessés dont 6100 civils tués et 9683 blessés, selon le Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme (HCDH). 61% de ces pertes civiles sont imputables à la coalition et la quasi-totalité du reste aux tirs d’artillerie indiscriminés et tirs de snipers des Houthis dans des zones densément peuplées. (Cf. rapport)
Au delà même des bombardements, les experts onusiens soulignent les crimes de guerre possiblement commis par les deux partis :
Le Yemen Data Project, indique que le pays a subi plus de 16.000 raids aériens depuis mars 2015 – l’équivalent d’un bombardement toutes les 90 minutes. Plus d’un tiers de ces attaques ont frappé des cibles a priori non-militaires, comme des marchés et des habitations. En trois ans, le conflit a fait près de 10 000 morts et plus de 55 000 blessés dont 6100 civils tués et 9683 blessés, selon le Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme (HCDH). 61% de ces pertes civiles sont imputables à la coalition et la quasi-totalité du reste aux tirs d’artillerie indiscriminés et tirs de snipers des Houthis dans des zones densément peuplées. (Cf. rapport)
Au delà même des bombardements, les experts onusiens soulignent les crimes de guerre possiblement commis par les deux partis :
Des victimes et des témoins ont décrit au Groupe d’experts le comportement agressif est persistant et répandu, y compris des violences sexuelles perpétrées par les forces de la « ceinture de sécurité » (Security Belt) et du personnel des Émirats arabes Unis. Des cas incluent le viol de femmes et hommes adultes et la violence sexuelle contre les déplacés, les migrants et d’autres groupes vulnérables.
Le Groupe d’experts a reçu des informations substantielles indiquant que le Gouvernement du Yémen, les forces soutenues par la coalition et les forces Houthi-Saleh ont tous enrôlé ou recruté des enfants dans les rangs des forces ou groupes armés et les ont utilisés pour participer activement à des hostilités. Dans la plupart des cas, les enfants avaient entre 11 et 17 ans, mais des rapports réguliers font état du recrutement ou de l’utilisation d’enfants aussi jeune que 8 ans.
Ces rapports alarmant ne semble pas empêcher la France de jouer ce qui semble bien être un double jeu.
Alors que par la voix de la ministre française des Armées elle qualifie la situation au Yémen de « drame humain » dans le même temps, et malgré les accusations de crime de guerre proférées à l'encontre de l'Arabie Saoudite, elle continue à livrer des armes à ce pays.
Cette situation, dénoncée par Amnesty International, a poussé seize organisations humanitaires et de défense des droits humains à lancer une première fois en avril 2018 et une seconde fois en juin 2018 des appels à Emmanuel Macron afin qu'il intervienne auprès du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane en vue de mettre un terme aux exactions dont les civils sont victimes au Yémen, mais aussi dans l'optique de faire lever les entraves à l’acheminement de l’aide humanitaire au Yémen. Cependant, les protestations françaises se font du bout des lèvres. En effet, selon un rapport parlementaire de 2017 sur les exportations d'armement de la France, et comme le montre le graphique joint, le royaume wahhabite était entre 2007 et 2016 le second client des fabricants d’armes français.
Alors que par la voix de la ministre française des Armées elle qualifie la situation au Yémen de « drame humain » dans le même temps, et malgré les accusations de crime de guerre proférées à l'encontre de l'Arabie Saoudite, elle continue à livrer des armes à ce pays.
Cette situation, dénoncée par Amnesty International, a poussé seize organisations humanitaires et de défense des droits humains à lancer une première fois en avril 2018 et une seconde fois en juin 2018 des appels à Emmanuel Macron afin qu'il intervienne auprès du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane en vue de mettre un terme aux exactions dont les civils sont victimes au Yémen, mais aussi dans l'optique de faire lever les entraves à l’acheminement de l’aide humanitaire au Yémen. Cependant, les protestations françaises se font du bout des lèvres. En effet, selon un rapport parlementaire de 2017 sur les exportations d'armement de la France, et comme le montre le graphique joint, le royaume wahhabite était entre 2007 et 2016 le second client des fabricants d’armes français.
Selon l’ONU, le Yémen serait actuellement le théâtre de la plus grave crise humanitaire au monde.
Fragilisé par ce conflit qui dure maintenant depuis plus de 3 ans, et bien que l'Organisation Mondiale de la Santé ait tentée de se rapprocher des autorités de santé locales pour améliorer l’acheminement des ressources médicales auprès des locaux, le système de santé est au bord de la rupture. Plus de 2 200 autres personnes seraient ainsi mortes du choléra. La diphtérie est de retour au Yémen.
Fragilisé par ce conflit qui dure maintenant depuis plus de 3 ans, et bien que l'Organisation Mondiale de la Santé ait tentée de se rapprocher des autorités de santé locales pour améliorer l’acheminement des ressources médicales auprès des locaux, le système de santé est au bord de la rupture. Plus de 2 200 autres personnes seraient ainsi mortes du choléra. La diphtérie est de retour au Yémen.
Dans une note interne (Source AFP relayée par Franceinfo), le secrétaire général adjoint de l'ONU pour les Affaires humanitaires, Mark Lowcock , a indiqué que :
"75% de la population, soit 22 millions de personnes, ont besoin d'une aide et de protection, dont 8,4 millions sont en situation d'insécurité alimentaire grave et dépendent d'un apport en nourriture urgent", souligne Mark Lowcock dans ce document remis aux 15 membres du Conseil de sécurité.Il a rajouté que le Yémen faisait face à "un danger clair et présent d'une famine imminente et géante"
" Dans le pire cas, ce chiffre de 8,4 millions pourrait augmenter de 5,6 millions, mettant le nombre total de personnes au Yémen en conditions de pré-famine à 14 millions"
A la fin de 2017, l'organisation caritative Save the Children estimait que 130 enfants mouraient chaque jour de faim et de maladies extrêmes - soit près de 50.000 enfants au cours de l'année.