Résumé
La segmentation des marchés est aujourd’hui une des plus grandes ressources pour l’expansion du commerce mondiale. De nouveaux marchés apparaissent, et parmi eux le halal, cas typique d’invention de la tradition dans la mesure où il s’agit d’une industrialisation qui n’a aucun sens dans les textes fondateurs de l’islam auxquels se réfèrent à l’envi les entrepreneurs halal. Alors que l’islam se diffuse dans des régions pour lui inédites, ici en Amérique latine, le halal y prend également ses marques. Il s’agit ici d’explorer les tenants et aboutissants, mais surtout les paradoxes d’une norme halal édictée par les pouvoirs publics mexicains, où l’on découvre la confusion entre le politique et l’économique, autour d’une norme elle-même à la fois industrielle et religieuse.
Résumé en espagnol
La segmentación del mercado es hoy uno de los mayores recursos para la expansión del comercio mundial. En la actualidad están surgiendo nuevos mercados, entre ellos el mercado halal, una reinvención de una tradición en tanto que es una industrialización que no tiene significado en los textos fundadores del Islam. A la par que el Islam se está expandiendo en regiones antes inéditas como América Latina, comienzan a existir en estas regiones una certificación halal. Por ello es necesario explorar los pormenores, pero especialmente las paradojas, de la existencia de una normativa halal emitida por el gobierno mexicano, donde descubrimos la confusión entre política y economía, en torno a una norma en el mismo tiempo industrial y religiosa.
Résumé en anglais
Market segmentation is today one of the greatest resources for the expansion of world trade. New markets are appearing, and among them halal, a typical case of the invention of the tradition insofar as it is an industrialization that makes no sense in the founding texts of Islam, to which reference is made by the very entrepreneurs of the halal. While Islam is spreading in regions for him unpublished, here in Latin America, the halal also takes its marks. This is to explore the ins and outs, but especially the paradoxes of a halal standard issued by the Mexican government, where we discover the confusion between politics and economics, around a standard it -Even both industrial and religious.
Si l’islam est l’une des religions ayant actuellement la plus grande expansion dans le monde, au Mexique cette croissance a été exponentielle. Cependant, ce qui a fait que le Mexique a décidé d’entrer dans le marché halal, c’est-à-dire le marché des produits et services développés selon les normes religieuses associées à l’islam, ce n’est paradoxalement pas la croissance de la communauté musulmane, mais la croissance de ce marché halal. Non seulement en termes de nourriture, mais aussi de services tels que le secteur du tourisme qui est estimé à 117 millions de touristes musulmans au Mexique.
Dans cet article, né de la découverte de l’existence d’une norme halal au Mexique destinée principalement à l’abattage et au traitement de la viande et d’un « Protocole d’Attention Touristique au Marché Halal », publié par SECTUR (le ministère du Tourisme) en 2016, nous aborderons d’une part ce qu’a été le processus d’inclusion du Mexique dans le marché musulman que ProMéxico (Agence du gouvernement fédéral chargée de coordonner les stratégies visant à renforcer la participation du Mexique à l’économie internationale) estime à 21 millions de dollars et 530 millions de consommateurs [1] et pour lequel il a proposé la « Stratégie nationale pour la promotion des exportations mexicaines vers le marché halal mondial 2016-2018 [2] ». Cette stratégie représente la mise en œuvre d’un projet global pour la certification, la promotion et l’exportation d’aliments mexicains pour les consommateurs musulmans. Nous exposerons d’autre part le rôle des différents acteurs impliqués dans ce processus.
Pour ce travail, nous avons mené des entretiens entre 2016 et 2017 avec différents acteurs : des membres reconnus de la communauté musulmane qui ont travaillé pour promouvoir le thème du halal, des chefs d’entreprises de certification et Mexican Beef (le groupement d’entreprises relevant du secteur de la viande), les responsables d’entités gouvernementales telles que SECTUR, SAGARPA (le ministère de l’Agriculture, du Bétail, du Développement rural, de la Pêche et de l’Alimentation) et ProMéxico, des salariés de l’Institut Halal de l’Espagne, en plus d’un travail sur la bibliographie et sur les documents liés au thème.
Pour qu’un pays entre sur le marché halal, il n’est pas nécessaire qu’il compte des musulmans sur son territoire ; en effet, il peut exporter ses produits vers un pays où il y a un marché musulman – sans que la population de ce pays soit majoritairement musulmane (ainsi par exemple dans les Amériques des États-Unis). Il n’en reste pas moins qu’entrer dans une « économie islamique » ou, comme l’appelle Florence Bergeaud-Blackler [3], le « système normatif halal » est une gageure pour les acteurs qui veulent être liés à celui-ci, que ce soient les professionnels de la chaîne agro-alimentaire ou les communautés musulmanes locales, qui jouent un rôle clé dans la promotion de ce marché. La problématique du halal ne peut être compris que dans le contexte de la mondialisation, et en particulier de la mondialisation d’un marché religieux, entendu comme un marché qui exige des produits et des services réglementés par des normes religieuses et qui représente un « segment [4] ». Sa compréhension doit donc aborder simultanément la perspective économique et religieuse.
Les musulmans au Mexique sont peu nombreux et peu organisés ; selon l’INEGI (Institut national de la statistique et de la géographie), il y avait 3 760 musulmans en 2010 [5] ; bien que les chercheurs s’accordent pour parler d’une croissance exponentielle de l’islam au Mexique, c’est un sujet que nous devons aborder avec prudence ; car, s’il y a un grand nombre de conversions par an, l’abandon ou la sortie de l’islam n’a pas été étudié, alors que ce phénomène est récurrent et apparaît clairement dans la fluctuation des personnes qui fréquentes les salles de prière. Un autre point important est que se manifestent de toute évidence des phénomènes de fitna, division au sein de l’islam [6] : ces dernières années ont vu le renforcement confessionnel et organisationnel des groupes d’affiliation, et, dans certains cas, l’arrivée et la formation de nouveaux groupes – sont donc présents, naqshabandis et différentes tariqas sufies, chiites, wahhabites, salafistes, adeptes de Said Nursi, gulenistes, Frères musulmans, ahmadiyas, tablighs – si bien que la communauté, déjà diversifiée en elle-même, en tant qu’elle est aujourd’hui constituée de Mexicains convertis et d’étrangers de différents pays, se diversifie et se polarise davantage.
Dans ce contexte, où l’on trouve une grande diversité de courants, la question halal devient, comme le dit Bergeaud-Blackler, « un instrument pour la conquête de l’autorité et de la représentativité islamique qui opposent entre elles les minorités musulmanes, généralement issues de pays ou de continents différents, fraîchement implantées. Le contrôle du halal devient ainsi à la fois un enjeu économique et un enjeu normatif dans un champ religieux en phase d’intégration et d’institutionnalisation. Ce qui entraîne presque aussitôt la discorde entre groupes d’origine culturelle, linguistique ou d’écoles juridiques différentes. Certains n’hésitent pas à mener des campagnes d’accusation de faux halal contre leurs rivaux, campagnes qui résonnent jusque dans les pays importateurs, mettant en danger les contrats commerciaux passés par les industriels inquiets de cette dérive [7]. »
Dans le cas du Mexique, cette discorde sur la question du halal s’est produite de manière diffuse et mal organisée ; bien que la participation des musulmans au Mexique dans cette affaire soit rare, différents groupes et individus essaient de s’engager à des titres ou des positions diverses dans le halal, de manière à bénéficier d’une activité très lucrative, et qui peut conférer une autorité morale et religieuse.
Les musulmans au Mexique sont peu nombreux et peu organisés ; selon l’INEGI (Institut national de la statistique et de la géographie), il y avait 3 760 musulmans en 2010 [5] ; bien que les chercheurs s’accordent pour parler d’une croissance exponentielle de l’islam au Mexique, c’est un sujet que nous devons aborder avec prudence ; car, s’il y a un grand nombre de conversions par an, l’abandon ou la sortie de l’islam n’a pas été étudié, alors que ce phénomène est récurrent et apparaît clairement dans la fluctuation des personnes qui fréquentes les salles de prière. Un autre point important est que se manifestent de toute évidence des phénomènes de fitna, division au sein de l’islam [6] : ces dernières années ont vu le renforcement confessionnel et organisationnel des groupes d’affiliation, et, dans certains cas, l’arrivée et la formation de nouveaux groupes – sont donc présents, naqshabandis et différentes tariqas sufies, chiites, wahhabites, salafistes, adeptes de Said Nursi, gulenistes, Frères musulmans, ahmadiyas, tablighs – si bien que la communauté, déjà diversifiée en elle-même, en tant qu’elle est aujourd’hui constituée de Mexicains convertis et d’étrangers de différents pays, se diversifie et se polarise davantage.
Dans ce contexte, où l’on trouve une grande diversité de courants, la question halal devient, comme le dit Bergeaud-Blackler, « un instrument pour la conquête de l’autorité et de la représentativité islamique qui opposent entre elles les minorités musulmanes, généralement issues de pays ou de continents différents, fraîchement implantées. Le contrôle du halal devient ainsi à la fois un enjeu économique et un enjeu normatif dans un champ religieux en phase d’intégration et d’institutionnalisation. Ce qui entraîne presque aussitôt la discorde entre groupes d’origine culturelle, linguistique ou d’écoles juridiques différentes. Certains n’hésitent pas à mener des campagnes d’accusation de faux halal contre leurs rivaux, campagnes qui résonnent jusque dans les pays importateurs, mettant en danger les contrats commerciaux passés par les industriels inquiets de cette dérive [7]. »
Dans le cas du Mexique, cette discorde sur la question du halal s’est produite de manière diffuse et mal organisée ; bien que la participation des musulmans au Mexique dans cette affaire soit rare, différents groupes et individus essaient de s’engager à des titres ou des positions diverses dans le halal, de manière à bénéficier d’une activité très lucrative, et qui peut conférer une autorité morale et religieuse.
La norme pour les aliments halal au Mexique
La norme mexicaine « NMX-F-595-SCFI-2015 pour les aliments halal » a été mise au point par un personnage très intéressant sur lequel nous devons nous arrêter un moment : Yaisa Marrugo Jimenez [8], une Colombienne convertie à l’islam. De sa biographie qui n’est pas si claire, il ressort qu’elle est née en 1965 en Colombie, qu’elle a étudié l’ingénierie (avec une spécialité de qualité industrielle) et s’est convertie à l’islam à Maicao, La Guajira, où il y a, autour de la mosquée Omar Ibn Al-Jatta, une communauté syrienne et libanaise assez importante. Par la suite, elle partit travailler au Venezuela, a été recrutée dans le service diplomatique qui l’a envoyée en Syrie. Elle étudia les sources d’étude de la croyance islamique (avec spécialisation en analyse du coran) à l’Institut supérieur d’études en études islamiques et la langue arabe As-Sham à Damas [9], où elle rencontra également celui qu’elle appelle son mentor, le mufti (savant et juge) Dr. Al-Bouti. Ce dernier, souvent appelé « le mufti d’Assad », présente le cas intéressant d’un chef religieux très orthodoxe qui s’est associé au pouvoir politique dans l’espoir d’obtenir des contreparties ; il fut assassiné dans un attentat en mars 2013, du fait du soutien qu’il avait apporté au régime [10]. Forte de ses études en jurisprudence islamique, Yaisa quitte le service diplomatique et se rend en Espagne pour consulter d’anciens manuscrits andalous. Elle a aussi vécu en Turquie (cet épisode présente des aspects contradictoires, car elle nous a indiquée une qualité de réfugiée politique, supposant qu’elle ait obtenu la nationalité syrienne ; mais cela impliquerait qu’elle ait pris une option politique différente de celle de son mentor) où elle fait une traduction en espagnol du Coran et où elle fait la connaissance d’un représentant de ChileHalal, nouant ainsi les premiers contacts pour son travail sur les normes halal en Amérique latine.
ChileHalal est une organisation de certification et de contrôle « halal » franco-chilienne, dont le directeur était originellement lié à l’UJM, l’Union des jeunes musulmans, créée en 1987 à Lyon et fondateur des éditions Tawhid. Cette organisation qui comprend un « Comité latino-américain de certification halal (CLACH) » est une « organisation non gouvernementale à but non lucratif, composée d’un groupe pluridisciplinaire de professionnels musulmans réunis pour normaliser, régulariser et normaliser la production, le transport et la commercialisation des aliments pouvant être consommés par les communautés musulmanes [11] ». Cette organisation, très ambitieuse pour toute l’Amérique latine [12], est présente au Mexique, qui représente un marché attractif. En 2011, ils ont publié la Norme Halal pour l’Amérique latine, où YMJ apparaît en tant que consultante [13]. La norme a été également proposée à ProEcuador et ProChile (les équivalents de ProMexico pour l’Équateur et pour le Chili), non pour qu’ils se l’approprient mais comme instrument de base pour une uniformisation des pratiques et la structuration des communautés : « La norme est un instrument que nous créons pour aider les communautés à être structurées et être capables d’entrer dans le marché halal avec des entrepreneurs, et non pas pour la mettre entre les mains d’un État non-musulman pour qu’il en fasse tout ce qu’ils veulent [14]. »
Plus tard, YMJ et ChileHalal se séparèrent pour des raisons intellectuelles et personnelles, non sans échanger des insultes et des propos dévalorisants. ChileHalal et ProChile ont délivré un certificat de travail à YMJ, daté du 29 janvier 2014, indiquant qu’elle avait participé à la rédaction de la « Norme Halal pour l’Amérique latine [15] ».
À son arrivée au Mexique, YMJ est entrée en contact avec une de ses anciennes connaissances, Pavel Laguna, un Mexicain qui a étudié la jurisprudence islamique en Syrie où ils se sont rencontrés à l’époque où il travaillait pour le gouvernement mexicain. Il s’est converti à l’islam à son retour au Mexique. Ils ont d’abord pris contact avec la Chambre de Commerce Arabe, qui a promu la norme auprès du Ministère de l’Economie [16].
Comme nous l’avons dit, la norme a été écrite par YMJ avant son arrivée au Mexique, et elle la décrit comme soutenue par les différentes écoles juridiques islamiques :
YMJ apparaît dans la norme mexicaine au titre de l’Institut latino-américain de certification halal (ILACH), qui est l’organisme de certification qu’elle a fondé, étant donné qu’elle ne peut pas apparaître en tant qu’administratrice de sa société d’accréditation parce qu’il y aurait un conflit d’intérêts si elle était impliquée à la fois en matière de normalisation et d’accréditation. Elle dirige (non légalement mais indirectement) deux entreprises : l’ILACH, un organisme de certification qui offre ses services aux entreprises mexicaines de l’alimentation et du tourisme, et Bridge International Network, une entreprise dédiée au conseil, à la formation et au marketing, qui prend son origine dans la prise de conscience de « la nécessité de fournir aux entreprises mexicaines les outils nécessaires pour leur permettre d’accéder à de nouveaux marchés d’exportation, en particulier le marché musulman, en fournissant directement ou par l’intermédiaire de nos filiales les services de capacitation, conseil, attestation, certification, normalisation et métrologie, et commercialisation de produits et services liés au marché Halal, avec l’énorme avantage pour les entreprises que, puisqu’il s’agit d’un SGQ (système de gestion de la qualité) intégral et spécialisé, le respect de ses exigences implique le respect des normes de base qualité requise par les différents marchés d’exportation [18] ». Pour YMJ, la question halal va au-delà de sa signification religieuse, sans jamais perdre cette dernière : de même que l’Institut Halal d’Espagne, dont nous parlerons ci-dessous, elle poursuit l’objectif de transformer le halal en un processus industriel standardisé et de le retirer de la sphère purement religieuse pour en faire un synonyme de qualité assurée par une norme ISO (Organisation internationale de normalisation). Mais, en retour, on peut parler d’introduction d’une normativité religieuse islamique dans une organisation internationale, ou pour normaliser une question religieuse – et par là standardiser le halal, l’uniformiser, le définir, alors que ce qu’il est largement débattu.
ChileHalal est une organisation de certification et de contrôle « halal » franco-chilienne, dont le directeur était originellement lié à l’UJM, l’Union des jeunes musulmans, créée en 1987 à Lyon et fondateur des éditions Tawhid. Cette organisation qui comprend un « Comité latino-américain de certification halal (CLACH) » est une « organisation non gouvernementale à but non lucratif, composée d’un groupe pluridisciplinaire de professionnels musulmans réunis pour normaliser, régulariser et normaliser la production, le transport et la commercialisation des aliments pouvant être consommés par les communautés musulmanes [11] ». Cette organisation, très ambitieuse pour toute l’Amérique latine [12], est présente au Mexique, qui représente un marché attractif. En 2011, ils ont publié la Norme Halal pour l’Amérique latine, où YMJ apparaît en tant que consultante [13]. La norme a été également proposée à ProEcuador et ProChile (les équivalents de ProMexico pour l’Équateur et pour le Chili), non pour qu’ils se l’approprient mais comme instrument de base pour une uniformisation des pratiques et la structuration des communautés : « La norme est un instrument que nous créons pour aider les communautés à être structurées et être capables d’entrer dans le marché halal avec des entrepreneurs, et non pas pour la mettre entre les mains d’un État non-musulman pour qu’il en fasse tout ce qu’ils veulent [14]. »
Plus tard, YMJ et ChileHalal se séparèrent pour des raisons intellectuelles et personnelles, non sans échanger des insultes et des propos dévalorisants. ChileHalal et ProChile ont délivré un certificat de travail à YMJ, daté du 29 janvier 2014, indiquant qu’elle avait participé à la rédaction de la « Norme Halal pour l’Amérique latine [15] ».
À son arrivée au Mexique, YMJ est entrée en contact avec une de ses anciennes connaissances, Pavel Laguna, un Mexicain qui a étudié la jurisprudence islamique en Syrie où ils se sont rencontrés à l’époque où il travaillait pour le gouvernement mexicain. Il s’est converti à l’islam à son retour au Mexique. Ils ont d’abord pris contact avec la Chambre de Commerce Arabe, qui a promu la norme auprès du Ministère de l’Economie [16].
Comme nous l’avons dit, la norme a été écrite par YMJ avant son arrivée au Mexique, et elle la décrit comme soutenue par les différentes écoles juridiques islamiques :
« Nous voulions présenter une norme claire, dans laquelle les principes établis par le Coran et leur mise en œuvre pratique recueillie dans les dits et faits du prophète Mahomet (Sunna), le dernier des messagers d’Allah et le dépositaire de la révélation ultime, ainsi que dans les avis des érudits musulmans des différentes époques et courants de la pensée islamique [17]. »Le caractère religieux est ici on ne peut plus clair, pour couronner une norme industrielle.
YMJ apparaît dans la norme mexicaine au titre de l’Institut latino-américain de certification halal (ILACH), qui est l’organisme de certification qu’elle a fondé, étant donné qu’elle ne peut pas apparaître en tant qu’administratrice de sa société d’accréditation parce qu’il y aurait un conflit d’intérêts si elle était impliquée à la fois en matière de normalisation et d’accréditation. Elle dirige (non légalement mais indirectement) deux entreprises : l’ILACH, un organisme de certification qui offre ses services aux entreprises mexicaines de l’alimentation et du tourisme, et Bridge International Network, une entreprise dédiée au conseil, à la formation et au marketing, qui prend son origine dans la prise de conscience de « la nécessité de fournir aux entreprises mexicaines les outils nécessaires pour leur permettre d’accéder à de nouveaux marchés d’exportation, en particulier le marché musulman, en fournissant directement ou par l’intermédiaire de nos filiales les services de capacitation, conseil, attestation, certification, normalisation et métrologie, et commercialisation de produits et services liés au marché Halal, avec l’énorme avantage pour les entreprises que, puisqu’il s’agit d’un SGQ (système de gestion de la qualité) intégral et spécialisé, le respect de ses exigences implique le respect des normes de base qualité requise par les différents marchés d’exportation [18] ». Pour YMJ, la question halal va au-delà de sa signification religieuse, sans jamais perdre cette dernière : de même que l’Institut Halal d’Espagne, dont nous parlerons ci-dessous, elle poursuit l’objectif de transformer le halal en un processus industriel standardisé et de le retirer de la sphère purement religieuse pour en faire un synonyme de qualité assurée par une norme ISO (Organisation internationale de normalisation). Mais, en retour, on peut parler d’introduction d’une normativité religieuse islamique dans une organisation internationale, ou pour normaliser une question religieuse – et par là standardiser le halal, l’uniformiser, le définir, alors que ce qu’il est largement débattu.
Comment la norme mexicaine sur la nourriture halal serait-elle appliquée ?
Le gouvernement mexicain s’est occupé de l’application de la réglementation qu’il a confiée à une entité privée, la Mexican Accreditation Entity (EMA), une « entité de gestion privée chargée d’accréditer les organismes d’évaluation de la conformité que sont les laboratoires d’essais, les laboratoires d’étalonnage, les laboratoires cliniques, les unités de vérification (organismes d’inspection) et les organismes de certification, les fournisseurs d’essais d’aptitude et les organismes vérificateurs / validateurs de gaz à effet de serre et l’autorisation des Bonnes Pratiques de Laboratoire [19] », avec mandat exclusif l’accréditation des sociétés de certification, en tant que délégation de service public.
L’EMA, après un processus de sélection ouvert, a nommé YMJ responsable de l’accréditation des entreprises de certification halal au Mexique. La sélection s’est faite avec la collaboration de l’organisme d’accréditation du Pakistan, de la Malaisie et d’un des pays du Golfe (EAU). Sa tâche consistait à accréditer des sociétés de certification pour le marché national, et non pour le marché étranger. Mais tout ce processus est volontaire, c’est-à-dire que l’accréditation n’est pas obligatoire. YMJ indique que son entreprise, ILACH, est sur le point d’être accréditée par l’EMA après une période d’essai au cours de laquelle l’organisme de certification doit effectuer tous ses processus sous la supervision directe de l’organisme d’accréditation, mais conformément à la EMA aucune entreprise n’a demandé une telle accréditation ni ne l’a obtenue a fortiori.
Jusqu’à présent, nous pouvons dire que toutes les agences impliquées dans ce processus conviennent qu’aucune entreprise n’a été accréditée selon la norme halal mexicaine. Marrugo Jimenez soutient que les entreprises étrangères qui veulent travailler au Mexique devront passer par l’accréditation de l’EMA, mais ProMéxico, SAGARPA et SENASICA (Service national de la santé, de la sécurité et de la qualité agroalimentaire) assurent que cela est faux et que le processus d’accréditation reste volontaire.
Nely Yessenia Lucio Peña, la personne chargée de la direction exécutive des événements et des Services aux entrepreneurs de ProMéxico, nous dit que ProMexico n’est pas intéressé par la norme halal mexicaine, qui ne concerne pas les exportations dans la mesure où les pays importateurs envoient leurs propres certificateurs [20]. À l’heure actuelle, au Mexique, interviennent des entreprises comme le canadien Consumer Group musulman canadien, ou l’australien Australian Halal Food Services, qui assurent la certification pour leurs clients [21]. Nous pouvons également trouver des entreprises de certification d’aliments mexicains comme GlobalSTD qui étudient la possibilité d’entrer dans le marché des certifications halal (par exemple pour les additifs alimentaires, sucrés, épicés, ou pour le sirop d’agave) ou l’entreprise mexicaine Viva Halal, créée par Omar Weston, leader bien connu de la communauté musulmane au Mexique, qui effectue des certifications depuis plusieurs années. Cependant, la question de cette reconnaissance est compliquée : par exemple, il y a encore quelques années Sukarne [22] exportait de la viande halal aux États-Unis avec une certification de Halal Transactions of Omaha, soit une certification qui n’est pas approuvée par l’American National Standards Institute (ANSI), une organisation privé sans but lucratif qui supervise l’élaboration de normes pour les produits, services, processus, systèmes et employés aux États-Unis, mais qui est reconnue par la Ligue islamique mondiale (LIM) par le truchement de la Halal International Authority ; existe aussi le Islamic Food and Nutrition Council of America (IFANCA) qui assure la certification des exportations vers l’Arabie saoudite, mais qui ne bénéficie pas non plus de l’accréditation de l’ANSI.
Ce que nous voulons souligner, c’est que contrairement au certificat casher, qui est un label unique fondé sur la base d’une norme établie, la certification halal n’accepte pas de définition univoque ; il n’y a pas de label qui englobe la pluralité des rites – sans compter le fait que le halal n’a pas été conçu dans le contexte de l’industrialisation des processus. Par exemple, pour les ahmadiyhas, bien présents au Mexique, une bénédiction sur la viande au moment de la consommer est suffisante pour qu’elle devienne halal (ce qui a été aussi la position de l’UOIF dans ses débuts), certains tariqas soufis autorisent même la consommation de viande de porc. Quant à la question de l’étouffement, par exemple la norme mexicaine le permet alors qu’en France plusieurs protagonistes s’y opposent. Chile Halal, préconise l’étourdissement (des ovins et des bovins), mais certifie également sans étourdissement pour la France ou les pays d’Amérique latine selon la demande du client.
Cependant, pour ProMéxico, la question est claire : les responsables de la certification de la production de viande mexicaine sont les entreprises de certification reconnues par les pays importateurs. C’est aussi la position des entrepreneurs de l’industrie de la viande, comme l’association Mexican Beef, un organisme d’exportateurs de viande qui regroupe une quinzaine d’entreprises du secteur comme Santara, Carnes Gusi, Karnika, entre autres. Le but de cette association est de « promouvoir, faire croître, augmenter les exportations de viande mexicaine avec les meilleurs attributs, saveur, hygiène, hygiène et sécurité » ; dans le cadre de la mission qu’elle s’était donnée en 2012 d’enquêter sur le marché des pays musulmans pour pouvoir exportant de la viande vers cette région, elle a mené des recherches sur la réglementation halal. Rogelio López, directeur de Mexican Beef, nous a rapporté qu’ils ont travaillé avec plusieurs sociétés de certification, en fonction du pays avec lequel ils avaient conclu des accords commerciaux. Pour promouvoir la certification halal, ils offrent conseil et orientation, et ont un répertoire d’entreprises de certification, toutes étrangères, dont ils proposent les services à leurs membres. Bien qu’ils travaillent actuellement uniquement avec des certificateurs étrangers, ils sont ouverts à collaborer avec des sociétés de certification mexicaines à condition qu’elles comptent sur la reconnaissance des pays importateurs, ce qui, selon eux, leur serait plus accessible. Pour eux, la norme halal approuvée par le ministère de l’Economie n’a pas d’utilité, car elle vise le marché domestique, qui est très petit et sans intérêt commercial [23].
C’est également l’opinion de SAGARPA, qui a fait appel à des sociétés de certification étrangères pour promouvoir la production et l’exportation de viande halal. À ce stade, c’est là qu’un acteur devenu essentiel dans ce domaine entre en jeu. En 2016, la SAGARPA a signé un accord avec l’Instituto Halal d’Espagne pour le charger de la certification au Mexique, laissant de côté d’autres entreprises qui travaillaient déjà dans le pays et mettant du même coup au rebus l’application de la norme Halal approuvée par le Ministère de l’Économie, dont nous avons vu qu’elle certifierait par l’intermédiaire de l’EMA les entreprises qui ont l’intention de travailler au Mexique [24]. Et c’est l’introduction de l’Instituto halal qui a permis de conquérir des parts de marché dans le Golfe.
L’EMA, après un processus de sélection ouvert, a nommé YMJ responsable de l’accréditation des entreprises de certification halal au Mexique. La sélection s’est faite avec la collaboration de l’organisme d’accréditation du Pakistan, de la Malaisie et d’un des pays du Golfe (EAU). Sa tâche consistait à accréditer des sociétés de certification pour le marché national, et non pour le marché étranger. Mais tout ce processus est volontaire, c’est-à-dire que l’accréditation n’est pas obligatoire. YMJ indique que son entreprise, ILACH, est sur le point d’être accréditée par l’EMA après une période d’essai au cours de laquelle l’organisme de certification doit effectuer tous ses processus sous la supervision directe de l’organisme d’accréditation, mais conformément à la EMA aucune entreprise n’a demandé une telle accréditation ni ne l’a obtenue a fortiori.
Jusqu’à présent, nous pouvons dire que toutes les agences impliquées dans ce processus conviennent qu’aucune entreprise n’a été accréditée selon la norme halal mexicaine. Marrugo Jimenez soutient que les entreprises étrangères qui veulent travailler au Mexique devront passer par l’accréditation de l’EMA, mais ProMéxico, SAGARPA et SENASICA (Service national de la santé, de la sécurité et de la qualité agroalimentaire) assurent que cela est faux et que le processus d’accréditation reste volontaire.
Nely Yessenia Lucio Peña, la personne chargée de la direction exécutive des événements et des Services aux entrepreneurs de ProMéxico, nous dit que ProMexico n’est pas intéressé par la norme halal mexicaine, qui ne concerne pas les exportations dans la mesure où les pays importateurs envoient leurs propres certificateurs [20]. À l’heure actuelle, au Mexique, interviennent des entreprises comme le canadien Consumer Group musulman canadien, ou l’australien Australian Halal Food Services, qui assurent la certification pour leurs clients [21]. Nous pouvons également trouver des entreprises de certification d’aliments mexicains comme GlobalSTD qui étudient la possibilité d’entrer dans le marché des certifications halal (par exemple pour les additifs alimentaires, sucrés, épicés, ou pour le sirop d’agave) ou l’entreprise mexicaine Viva Halal, créée par Omar Weston, leader bien connu de la communauté musulmane au Mexique, qui effectue des certifications depuis plusieurs années. Cependant, la question de cette reconnaissance est compliquée : par exemple, il y a encore quelques années Sukarne [22] exportait de la viande halal aux États-Unis avec une certification de Halal Transactions of Omaha, soit une certification qui n’est pas approuvée par l’American National Standards Institute (ANSI), une organisation privé sans but lucratif qui supervise l’élaboration de normes pour les produits, services, processus, systèmes et employés aux États-Unis, mais qui est reconnue par la Ligue islamique mondiale (LIM) par le truchement de la Halal International Authority ; existe aussi le Islamic Food and Nutrition Council of America (IFANCA) qui assure la certification des exportations vers l’Arabie saoudite, mais qui ne bénéficie pas non plus de l’accréditation de l’ANSI.
Ce que nous voulons souligner, c’est que contrairement au certificat casher, qui est un label unique fondé sur la base d’une norme établie, la certification halal n’accepte pas de définition univoque ; il n’y a pas de label qui englobe la pluralité des rites – sans compter le fait que le halal n’a pas été conçu dans le contexte de l’industrialisation des processus. Par exemple, pour les ahmadiyhas, bien présents au Mexique, une bénédiction sur la viande au moment de la consommer est suffisante pour qu’elle devienne halal (ce qui a été aussi la position de l’UOIF dans ses débuts), certains tariqas soufis autorisent même la consommation de viande de porc. Quant à la question de l’étouffement, par exemple la norme mexicaine le permet alors qu’en France plusieurs protagonistes s’y opposent. Chile Halal, préconise l’étourdissement (des ovins et des bovins), mais certifie également sans étourdissement pour la France ou les pays d’Amérique latine selon la demande du client.
Cependant, pour ProMéxico, la question est claire : les responsables de la certification de la production de viande mexicaine sont les entreprises de certification reconnues par les pays importateurs. C’est aussi la position des entrepreneurs de l’industrie de la viande, comme l’association Mexican Beef, un organisme d’exportateurs de viande qui regroupe une quinzaine d’entreprises du secteur comme Santara, Carnes Gusi, Karnika, entre autres. Le but de cette association est de « promouvoir, faire croître, augmenter les exportations de viande mexicaine avec les meilleurs attributs, saveur, hygiène, hygiène et sécurité » ; dans le cadre de la mission qu’elle s’était donnée en 2012 d’enquêter sur le marché des pays musulmans pour pouvoir exportant de la viande vers cette région, elle a mené des recherches sur la réglementation halal. Rogelio López, directeur de Mexican Beef, nous a rapporté qu’ils ont travaillé avec plusieurs sociétés de certification, en fonction du pays avec lequel ils avaient conclu des accords commerciaux. Pour promouvoir la certification halal, ils offrent conseil et orientation, et ont un répertoire d’entreprises de certification, toutes étrangères, dont ils proposent les services à leurs membres. Bien qu’ils travaillent actuellement uniquement avec des certificateurs étrangers, ils sont ouverts à collaborer avec des sociétés de certification mexicaines à condition qu’elles comptent sur la reconnaissance des pays importateurs, ce qui, selon eux, leur serait plus accessible. Pour eux, la norme halal approuvée par le ministère de l’Economie n’a pas d’utilité, car elle vise le marché domestique, qui est très petit et sans intérêt commercial [23].
C’est également l’opinion de SAGARPA, qui a fait appel à des sociétés de certification étrangères pour promouvoir la production et l’exportation de viande halal. À ce stade, c’est là qu’un acteur devenu essentiel dans ce domaine entre en jeu. En 2016, la SAGARPA a signé un accord avec l’Instituto Halal d’Espagne pour le charger de la certification au Mexique, laissant de côté d’autres entreprises qui travaillaient déjà dans le pays et mettant du même coup au rebus l’application de la norme Halal approuvée par le Ministère de l’Économie, dont nous avons vu qu’elle certifierait par l’intermédiaire de l’EMA les entreprises qui ont l’intention de travailler au Mexique [24]. Et c’est l’introduction de l’Instituto halal qui a permis de conquérir des parts de marché dans le Golfe.
Intervention de l’État ou entreprise communautaire
L’Instituto Halal d’Espagne est une organisation mise en place par la Junta Islámica de España [25] (Conseil Islamique d’Espagne), une association de musulmans créée pour négocier avec l’État sur les besoins de ses membres sur le territoire espagnol – ou catalan. En 1992 a été publiée en Espagne la Loi sur les accords de coopération (Ley de Acuerdos de Cooperación), qui comprenait une série de recommandations visant à faciliter et aider l’intégration de la population musulmane dans ce pays. Le point douze de cette loi est consacré aux droits de la communauté à avoir accès à la nourriture halal. C’est sur cette base que la Junta Islámica a créé une commission qui avait pour but de développer un modèle de certification pour l’Espagne [26] ; elle a ensuite fondé l’Instituto Halal et a travaillé à la création d’un modèle de certification basé sur les travaux réalisés en Malaisie et Indonésie, pays asiatiques qui, à partir de plates-formes étatiques, ont développé une norme très similaire à ce que serait une norme ISO halal. L’Instituto Halal vise à « promouvoir, prendre soin et sauvegarder la Marque de Garantie Halal, permettant aux musulmans en Espagne d’avoir accès aux aliments halal [27] ». L’IH a travaillé à normaliser la réglementation halal au niveau mondial et, depuis 2005 promu, avec d’autres organismes et dans les congrès internationaux, la mise en place d’un type d’ISO qui permette de créer un standard global consensuel. Selon Isabel Romero, directrice de l’IH, « il est essentiel d’impliquer dans le contrôle et la réglementation les organes compétents des États qui contrôlent la production, la distribution et la commercialisation des aliments sur leur territoire [28] ».
C’est cet Instituto qui a signé des accords avec SAGARPA pour certifier les productions de viande destinées aux pays du Golfe et qui est ainsi devenue la seule entreprise de certification qui soit parvenue à un accord de cette nature ; en effet, il ne s’agit plus d’accords entre des individus, mais d’un programme d’États, de telle sorte que ce sont finalement des États qui promeuvent un type de certification religieuse.
Le rôle de l’État est, pour certains courants de l’islam, fondamental dans ce processus d’entrée dans une économie islamique. Et c’est sur ce point que différents courants de l’islam s’opposent et s’opposent parfois à des communautés musulmanes. La norme halal rédigée par YMJ (qui n’a pu en faire la promotion que sur le site d’un groupe marginalisé à Mexico, une antenne des mourabitouns soufis [29]) n’a pas suscité de grandes attentes dans la communauté musulmane mexicaine, à l’exception de quelques réactions du Centre salafi [30], de commentaires exprimés en privé ou sur les réseaux sociaux sur les raisons pour lesquelles une question qui concerne la communauté musulmane au Mexique serait portée par une femme d’origine colombienne, entre autres commentaires. Au Mexique il n’y a aucune association ou organisation qui représente les musulmans auprès du gouvernement mexicain, et la fitna dont nous avons parlé a fait en sorte qu’ici comme ailleurs, la communauté, divisée, ne peut pas s’organiser pour gérer le commerce halal, ce qu’elle fait exceptionnellement en Espagne. Par conséquent, l’Instituto Halal, mieux organisé, avec une longue expérience de négociation avec les organismes gouvernementaux est entré au Mexique, dans le cadre d’un accord signé avec la SAGARPA, ce qui est un fait tout à fait remarquable, compte tenu de ce qui précède, à savoir qu’au Mexique travaillent plusieurs entreprises de certification.
De plus, au Mexique, il existe deux sociétés de certification promus par des associations de musulmans du Mexique : Viva Halal, créé par Omar Weston et le CDCM (Centro De la Comunidad Musulmana). Ces associations offrent des services de certification halal ; mais, comme nous l’avons vu, jusqu’à présent la question de la certification n’est pas du ressort du pays producteur, mais de l’importateur, qui choisit ou accepte la société de certification, et c’est là le rôle que l’État et la communauté musulmane locale devraient prendre.
La principale différence entre la norme promue par Yaisa Marrugo et l’Instituto Halal, et celle de groupes comme ChileHalal, est dans la relation avec l’État. Ces deux positions peuvent être le résumer comme suit : d’abord Yaisa Marrugo et l’Instituto Halal veulent que la norme halal soit une norme internationale, tandis que ChileHalal fait valoir que la question du halal doit rester entre les mains des musulmans [31].
Dans le premier cas, pour éviter les conflits entre les musulmans et les pays non-musulmans, la solution proposée par la Malaisie et les EAU est la création d’une série de normes internationales ISO favorisant le libre-échange et la possibilité ouverte à tous d’investir dans le monde entier un marché estimé à 4 600 milliards de dollars d’ici 2019, en plus de promouvoir la recherche et le développement de laboratoires pour mesurer l’impact du halal. Les États-Unis ont déposé auprès de l’ISO une demande de création d’un comité technique international sur la création d’une norme (ISO / TC) « Halal ». La société de Yaisa Marrugo s’appuie sur un modèle de gestion de la qualité (et s’inscrit dans l’ISO 17067), tandis que l’Instituto Halal s’appuie sur le travail de la Malaisie.
Dans le second cas, promu par ChileHalal, soutenu par la Turquie, l’Arabie saoudite et l’Organisation pour la coopération islamique et la Ligue islamique mondiale, la question est de promouvoir un authentique « halal » détenu par les musulmans [32]. Nous pouvons le voir clairement en ce qui concerne l’institutionnalisation de la norme, que rejette Chile Halal, parce qu’elle crée une ingérence du gouvernement mexicain dans une affaire religieuse et donc une autocensure de la question halal ; par conséquent, ils ont bloqué l’adoption de la norme dans les autres pays qui étaient prêts à l’accepter. ChileHalal mentionne le danger de vider la norme de sa religiosité, et c’est dans ce sens que la Ligue Islamique Mondiale agit à travers son Autorité Internationale Halal (HIA).
Les enjeux entre les acteurs musulmans devraient être explorés dans ce sens : celui de la concurrence de ces deux modèles. Bien que la norme mexicaine en vigueur soit orientée vers le marché intérieur et n’ait aucun caractère obligatoire, ce qui se passe avec la question des exportations clarifie la raison d’être de la norme : il s’agit de promouvoir le label halal comme symbole de qualité en lui retirant sa signification religieuse. Le paradoxe est que cela revient, comme dans l’autre cas, à se relier à l’économie islamique mondiale, c’est-à-dire à un marché religieux. Nous voyons donc que l’opposition entre les deux visions n’est pas une question de personnes, mais de contrôle du marché. Reste à comprendre le positionnement du Mexique.
Nous avons vu que les mesures prises pour entrer sur le marché halal ont été précipitées et élaborées sans aucune réflexion. Le caractère religieux est retiré du « halal » qui est présenté comme un plan de simples règlementations de qualité ou à une simple procédure qui ouvrira de nouvelles portes commerciales. Le problème ici est que le halal reste une norme religieuse, même si certains acteurs insistent pour le promouvoir comme un problème de qualité. En même temps, cet engouement religioso-mercantile pour le halal procède à la propagation voire à l’imposition d’une définition unique de halal, sans tenir compte de la pluralité des rites. Cette définition a tendance à opposer halal et haram, comme pur et impure, et de traiter la « loi islamique » comme si elle était gravée dans la pierre, sans reconnaître qu’il y a une grande variété d’écoles de droit et interprétations. Il faut encore noter l’entorse certaine que constitue vis-à-vis de la laïcité mexicaine le texte même de la norme halal, avec ses références explicites à Dieu et aux contenus explicitement islamiques.
L’extension du halal à d’autres secteurs économiques (le tourisme et le voyage, la mode, les produits pharmaceutiques ou cosmétiques) semble être envisagée par les pouvoirs publics au Mexique comme un plan de développement pour le Mexique, comme il ressort d’un certain nombre d’entretiens que nous avons menés et fait partie d’un phénomène global dans lequel la réglementation halal tend à s’étendre à tous les domaines de la vie. La norme promulguée le dit très clairement, dans la partie (4) « définitions » : est musulmane une « personne qui a adopté l’islam comme mode de vie ». Pour tous les acteurs de la production des normes halal, il est clair que le halal n’est pas seulement de la viande, mais tout un système de vie et de consommation.
C’est cet Instituto qui a signé des accords avec SAGARPA pour certifier les productions de viande destinées aux pays du Golfe et qui est ainsi devenue la seule entreprise de certification qui soit parvenue à un accord de cette nature ; en effet, il ne s’agit plus d’accords entre des individus, mais d’un programme d’États, de telle sorte que ce sont finalement des États qui promeuvent un type de certification religieuse.
Le rôle de l’État est, pour certains courants de l’islam, fondamental dans ce processus d’entrée dans une économie islamique. Et c’est sur ce point que différents courants de l’islam s’opposent et s’opposent parfois à des communautés musulmanes. La norme halal rédigée par YMJ (qui n’a pu en faire la promotion que sur le site d’un groupe marginalisé à Mexico, une antenne des mourabitouns soufis [29]) n’a pas suscité de grandes attentes dans la communauté musulmane mexicaine, à l’exception de quelques réactions du Centre salafi [30], de commentaires exprimés en privé ou sur les réseaux sociaux sur les raisons pour lesquelles une question qui concerne la communauté musulmane au Mexique serait portée par une femme d’origine colombienne, entre autres commentaires. Au Mexique il n’y a aucune association ou organisation qui représente les musulmans auprès du gouvernement mexicain, et la fitna dont nous avons parlé a fait en sorte qu’ici comme ailleurs, la communauté, divisée, ne peut pas s’organiser pour gérer le commerce halal, ce qu’elle fait exceptionnellement en Espagne. Par conséquent, l’Instituto Halal, mieux organisé, avec une longue expérience de négociation avec les organismes gouvernementaux est entré au Mexique, dans le cadre d’un accord signé avec la SAGARPA, ce qui est un fait tout à fait remarquable, compte tenu de ce qui précède, à savoir qu’au Mexique travaillent plusieurs entreprises de certification.
De plus, au Mexique, il existe deux sociétés de certification promus par des associations de musulmans du Mexique : Viva Halal, créé par Omar Weston et le CDCM (Centro De la Comunidad Musulmana). Ces associations offrent des services de certification halal ; mais, comme nous l’avons vu, jusqu’à présent la question de la certification n’est pas du ressort du pays producteur, mais de l’importateur, qui choisit ou accepte la société de certification, et c’est là le rôle que l’État et la communauté musulmane locale devraient prendre.
La principale différence entre la norme promue par Yaisa Marrugo et l’Instituto Halal, et celle de groupes comme ChileHalal, est dans la relation avec l’État. Ces deux positions peuvent être le résumer comme suit : d’abord Yaisa Marrugo et l’Instituto Halal veulent que la norme halal soit une norme internationale, tandis que ChileHalal fait valoir que la question du halal doit rester entre les mains des musulmans [31].
Dans le premier cas, pour éviter les conflits entre les musulmans et les pays non-musulmans, la solution proposée par la Malaisie et les EAU est la création d’une série de normes internationales ISO favorisant le libre-échange et la possibilité ouverte à tous d’investir dans le monde entier un marché estimé à 4 600 milliards de dollars d’ici 2019, en plus de promouvoir la recherche et le développement de laboratoires pour mesurer l’impact du halal. Les États-Unis ont déposé auprès de l’ISO une demande de création d’un comité technique international sur la création d’une norme (ISO / TC) « Halal ». La société de Yaisa Marrugo s’appuie sur un modèle de gestion de la qualité (et s’inscrit dans l’ISO 17067), tandis que l’Instituto Halal s’appuie sur le travail de la Malaisie.
Dans le second cas, promu par ChileHalal, soutenu par la Turquie, l’Arabie saoudite et l’Organisation pour la coopération islamique et la Ligue islamique mondiale, la question est de promouvoir un authentique « halal » détenu par les musulmans [32]. Nous pouvons le voir clairement en ce qui concerne l’institutionnalisation de la norme, que rejette Chile Halal, parce qu’elle crée une ingérence du gouvernement mexicain dans une affaire religieuse et donc une autocensure de la question halal ; par conséquent, ils ont bloqué l’adoption de la norme dans les autres pays qui étaient prêts à l’accepter. ChileHalal mentionne le danger de vider la norme de sa religiosité, et c’est dans ce sens que la Ligue Islamique Mondiale agit à travers son Autorité Internationale Halal (HIA).
Les enjeux entre les acteurs musulmans devraient être explorés dans ce sens : celui de la concurrence de ces deux modèles. Bien que la norme mexicaine en vigueur soit orientée vers le marché intérieur et n’ait aucun caractère obligatoire, ce qui se passe avec la question des exportations clarifie la raison d’être de la norme : il s’agit de promouvoir le label halal comme symbole de qualité en lui retirant sa signification religieuse. Le paradoxe est que cela revient, comme dans l’autre cas, à se relier à l’économie islamique mondiale, c’est-à-dire à un marché religieux. Nous voyons donc que l’opposition entre les deux visions n’est pas une question de personnes, mais de contrôle du marché. Reste à comprendre le positionnement du Mexique.
Nous avons vu que les mesures prises pour entrer sur le marché halal ont été précipitées et élaborées sans aucune réflexion. Le caractère religieux est retiré du « halal » qui est présenté comme un plan de simples règlementations de qualité ou à une simple procédure qui ouvrira de nouvelles portes commerciales. Le problème ici est que le halal reste une norme religieuse, même si certains acteurs insistent pour le promouvoir comme un problème de qualité. En même temps, cet engouement religioso-mercantile pour le halal procède à la propagation voire à l’imposition d’une définition unique de halal, sans tenir compte de la pluralité des rites. Cette définition a tendance à opposer halal et haram, comme pur et impure, et de traiter la « loi islamique » comme si elle était gravée dans la pierre, sans reconnaître qu’il y a une grande variété d’écoles de droit et interprétations. Il faut encore noter l’entorse certaine que constitue vis-à-vis de la laïcité mexicaine le texte même de la norme halal, avec ses références explicites à Dieu et aux contenus explicitement islamiques.
L’extension du halal à d’autres secteurs économiques (le tourisme et le voyage, la mode, les produits pharmaceutiques ou cosmétiques) semble être envisagée par les pouvoirs publics au Mexique comme un plan de développement pour le Mexique, comme il ressort d’un certain nombre d’entretiens que nous avons menés et fait partie d’un phénomène global dans lequel la réglementation halal tend à s’étendre à tous les domaines de la vie. La norme promulguée le dit très clairement, dans la partie (4) « définitions » : est musulmane une « personne qui a adopté l’islam comme mode de vie ». Pour tous les acteurs de la production des normes halal, il est clair que le halal n’est pas seulement de la viande, mais tout un système de vie et de consommation.
Tourisme halal
L’entreprise Viva Halal est une société de certification opérant au Mexique depuis plusieurs années, qui ne se soumet pas aux entreprises qui certifient la norme halal approuvée par le ministère de l’Économie, mais a sa propre réglementation. En effet, Omar Weston, son fondateur, est un acteur clé de la question halal au Mexique mais principalement pour le marché domestique.
Omar Weston est un citoyen mexicain né britannique, converti à l’islam en Californie, après son frère. Il a été très actif dans la diffusion de l’islam dans plusieurs villes du nord et du centre du Mexique et à Mexico même, avec le soutien de l’argent saoudien. Actuellement, il dirige le Centre culturel islamique du Mexique (CICM), situé dans l’état de Morelos où il a acquis un vaste terrain où il a construit un lieu de prière et un centre de loisirs, d’apprentissage et de conférences, appelé Dar es-Salaam, à Tequesquitengo. On y trouve l’hôtel Oasis, qui propose des séjours halal pour les voyageurs musulmans et un logement pour les sympathisants de l’islam [33]. Omar Weston est responsable de Viva Halal qui offre une certification halal et aide les entreprises mexicaines à gérer et à obtenir des certifications halal des pays importateurs [34]. Il offre également des services de tourisme halal non certifiés par une société étrangère, mais par SECTUR [35].
Le développement du tourisme halal au Mexique [36] a commencé avec la rencontre en février 2014 entre le président Enrique Peña Nieto et le roi de Jordanie qui ont signé des accords sur l’éducation, la culture, le tourisme et la coopération technique. Le défi consiste à créer un label qui permettrait de multiplier le nombre de touristes musulmans venant d’Europe ou d’Asie. Un document officiel, soutenu par SECTUR, explique les conditions et recommandations pour que les touristes ne soient pas confrontés à des comportements que le document qualifie de haram [37]. La rédaction de ce règlement a été assistée par Omar Weston qui gère son hôtel halal et est lié à une société Wakesurf halal. Le label est défini en fonction d’une triple considération : contexte international, contexte national et développement ; il n’y a pas d’intervention des conseils « étrangers [38] ».
De ce document dérive la définition de 35 critères, divisés en 21 priorités, qui sont obligatoires à respecter pour obtenir le label halal, et 14 points complémentaires. Ceux-ci comprennent les installations, l’hébergement et la commercialisation, que les entreprises devront respecter à hauteur de 80 % pour obtenir le label, ces indications s’adressant non seulement aux hôtels, mais aussi aux agences de voyages, aux restaurants et aux guides touristiques.
Pour assurer l’application de ce document, SECTUR a nommé 35 consultants dans toute la république, qui seront chargés de vérifier que ces critères sont remplis. Jusqu’à présent, selon les informations SECTUR, il y a cinq entreprises qui ont rempli ces exigences, dont le premier, bien sûr, était l’hôtel d’Omar Weston. Mais nous avons aussi trouvé un restaurant à Tijuana, un hôtel Fiesta INN à Durango, une agence d’événements et de voyages Procesa Grup et une chaîne d’aliments appelée 100 % Natural. Cependant, quand on passe en revue les pages web de ces entreprises, on découvre qu’aucune ne mentionne le label, ni n’offre de nourriture halal ; et, quand nous avons interrogé la chaîne Fiesta Inn, ils ne purent nous donner aucune information sur l’existence d’une branche présentant ces caractéristiques.
Ce que nous voulons souligner ici est que ces initiatives font partie d’une stratégie, bien décrite par F. Bergeaud-Blackler, visant à convertir une norme religieuse (non reconnue par tous les musulmans) en norme industrielle, en utilisant des définitions haram et halal plus proches du fondamentalisme islamique. Comme dans le cas de la viande, la stratégie suivie par les institutions gouvernementales dénote un manque de connaissance du sujet et témoigne d’une stratégie hâtive qui ne parvient guère à satisfaire les demandes d’un marché mondial, lequel se règle sur les exigences de puissantes économies alignées sur un islam plus orthodoxe.
Omar Weston est un citoyen mexicain né britannique, converti à l’islam en Californie, après son frère. Il a été très actif dans la diffusion de l’islam dans plusieurs villes du nord et du centre du Mexique et à Mexico même, avec le soutien de l’argent saoudien. Actuellement, il dirige le Centre culturel islamique du Mexique (CICM), situé dans l’état de Morelos où il a acquis un vaste terrain où il a construit un lieu de prière et un centre de loisirs, d’apprentissage et de conférences, appelé Dar es-Salaam, à Tequesquitengo. On y trouve l’hôtel Oasis, qui propose des séjours halal pour les voyageurs musulmans et un logement pour les sympathisants de l’islam [33]. Omar Weston est responsable de Viva Halal qui offre une certification halal et aide les entreprises mexicaines à gérer et à obtenir des certifications halal des pays importateurs [34]. Il offre également des services de tourisme halal non certifiés par une société étrangère, mais par SECTUR [35].
Le développement du tourisme halal au Mexique [36] a commencé avec la rencontre en février 2014 entre le président Enrique Peña Nieto et le roi de Jordanie qui ont signé des accords sur l’éducation, la culture, le tourisme et la coopération technique. Le défi consiste à créer un label qui permettrait de multiplier le nombre de touristes musulmans venant d’Europe ou d’Asie. Un document officiel, soutenu par SECTUR, explique les conditions et recommandations pour que les touristes ne soient pas confrontés à des comportements que le document qualifie de haram [37]. La rédaction de ce règlement a été assistée par Omar Weston qui gère son hôtel halal et est lié à une société Wakesurf halal. Le label est défini en fonction d’une triple considération : contexte international, contexte national et développement ; il n’y a pas d’intervention des conseils « étrangers [38] ».
De ce document dérive la définition de 35 critères, divisés en 21 priorités, qui sont obligatoires à respecter pour obtenir le label halal, et 14 points complémentaires. Ceux-ci comprennent les installations, l’hébergement et la commercialisation, que les entreprises devront respecter à hauteur de 80 % pour obtenir le label, ces indications s’adressant non seulement aux hôtels, mais aussi aux agences de voyages, aux restaurants et aux guides touristiques.
Pour assurer l’application de ce document, SECTUR a nommé 35 consultants dans toute la république, qui seront chargés de vérifier que ces critères sont remplis. Jusqu’à présent, selon les informations SECTUR, il y a cinq entreprises qui ont rempli ces exigences, dont le premier, bien sûr, était l’hôtel d’Omar Weston. Mais nous avons aussi trouvé un restaurant à Tijuana, un hôtel Fiesta INN à Durango, une agence d’événements et de voyages Procesa Grup et une chaîne d’aliments appelée 100 % Natural. Cependant, quand on passe en revue les pages web de ces entreprises, on découvre qu’aucune ne mentionne le label, ni n’offre de nourriture halal ; et, quand nous avons interrogé la chaîne Fiesta Inn, ils ne purent nous donner aucune information sur l’existence d’une branche présentant ces caractéristiques.
Ce que nous voulons souligner ici est que ces initiatives font partie d’une stratégie, bien décrite par F. Bergeaud-Blackler, visant à convertir une norme religieuse (non reconnue par tous les musulmans) en norme industrielle, en utilisant des définitions haram et halal plus proches du fondamentalisme islamique. Comme dans le cas de la viande, la stratégie suivie par les institutions gouvernementales dénote un manque de connaissance du sujet et témoigne d’une stratégie hâtive qui ne parvient guère à satisfaire les demandes d’un marché mondial, lequel se règle sur les exigences de puissantes économies alignées sur un islam plus orthodoxe.
Conclusion
Les acteurs impliqués dans le halal sont donc en face d’un panorama complexe : d’une part, nous trouvons Yaisa Marrugo et l’Instituto Halal espagnol qui se rattachent à un mouvement mondial visant à créer des standards halal, non seulement en matière de viande, mais également dans le secteur des cosmétiques, du tourisme, etc. De l’autre côté, nous trouvons ChileHalal et la Ligue islamique mondiale, qui veulent que le halal reste entre les mains des musulmans, sans ingérence de l’État. Au milieu, nous trouvons la communauté musulmane, par exemple au Mexique, qui s’intègre timidement dans ce processus, de différentes façons : en certifiant pour le marché intérieur, en travaillant comme sacrificateurs pour des certificateurs étrangers, en créant des fermes pour la production de viande halal. Et, quoique le thème ne soit pas abordé de front, il commence peu à peu à susciter l’intérêt. Au milieu on trouve les producteurs de viande et le gouvernement fédéral, qui s’intéressent à l’ouverture de nouveaux marchés et ont décidé de déléguer la question halal à l’Instituto Halal espagnol, ce qui permet de simplifier la question. Le résultat est de toutes façons la communautarisation des musulmans ; mais ce qui est une question politique pour les uns est une question de segmentation du marché pour les autres. Il semble que ce soit le parti qu’ait pris le gouvernement mexicain, abandonnant le terrain politique
[1] Nous tenons à souligner ici que, selon le gouvernement fédéral, les exportations agroalimentaires vers les EAU au premier trimestre de l’année 2017 ont augmenté de 289%, soit 9,1 millions de dollars, mais il est à noter que le plus gros produit exporté était la bière, interdite en islam.
[2] « El Gobierno de la República presenta Estrategia Nacional para la Promoción de las Exportaciones Mexicanas hacia el Mercado Halal », https://www.gob.mx/se/prensa/el-gobierno-de-la-republica-presenta-estrategia-nacional-para-la-promocion-de-las-exportaciones-mexicanas-hacia-el-mercado-halal
[3] Florence Bergeaud-Blackler, (2017), Le Marché Halal ou l’invention d’une tradition, Paris : Éditions du Seuil, 2017.
[4] Voir par exemple Christian Cameliau., Les Impasses de la modernité. Critique de la marchandisation du monde. Paris : Seuil, 2000. Et aussi Rachad Armanios, « L’islam sort des mosquées pour se vendre au supermarché », Le Courrier, 29 octobre 2005.
[5] http://www.beta.inegi.org.mx/app/descarga/ficha.html?tit=81675&ag=0&f=csv
[6] Gilles Kepel, Fitna : Guerre au cœur de l’islam, Paris : Gallimard, 2004.
[7] Florence Bergeaud-Blackler, op. cit., p. 41.
[8] Les données recueillies ici à propos de Yaisa Marrugo ont été obtenues de plusieurs sources, principalement Internet (LinkedIn) et d’entretiens via Facebook avec elle en 2016.
[9] Son cv présente un diplôme d’un autre institut, mais il n’est pas identifiable. Il reste à faire un travail sur ces instituts syriens, et notamment leur valorisation des femmes, qui fut également théorisée par un frère ennemi de al Buti, soufi comme lui, Ahmad Kuftaro, le fondateur du complexe religieux de Abu al-Noor à Damas, où des milliers d’étudiants ont reçu une éducation primaire et universitaire et où un grand nombre d’universitaires religieux et de prêcheurs, syriens et non syriens ont été formés. Voir Line Khatib, Islamic and Islamist Revivalism in Syria : The Rise and Fall of Secularism in Bathist Syria, « Routledge Studies in Political Islam Series », Abbington UK : Routledge, 2011, passim.
[10] Voir Thomas Pierret, (2017), « Syrian regime loses last credible ally among the Sunni ulama », Syrian Comment, 22 de marzo, http://www.joshualandis.com/blog/syrian-regime-loses-last-credible-ally-among-the-sunni-ulama-by-thomas-pierret/, [Consulté le 1e août 2017].
[11] Voir http://www.chilehalal.com/index.php/our-origin/
[12] Entretien avec Marcelo Hidalgo (Abu Abdelnour) directeur de la A.I.E ChileHalal & H.F.I., président de la Halal Expo Latino Americana, Président du C.L.A.C.H (Comité Latino Americano de Certificación Halal www.comitehalal.com) qui réunit plus 20 certificateurs halal associés, directeur de la publication de HalalFlash www.halalflash.com) (14 septembre 2017), directeur de ChileHalal « Un grand distributeur de viande de France et Rungis, d’ailleurs Juif et grand ami, m’a demandé de lui trouver un fournisseur de viande Halal en Amérique Latine ; une affaire de plusieurs millions de kilos en commande, un client que j’avais dans d’autre domaine, il m’a missionné, puis moi comme j’étais obligé de faire des aller et retour pour voir mes parents […] alors, j’ai eu beaucoup de mal a lui trouver selon ses exigences, donc je revenais presque bredouille ; alors après des longues conversations et négociations, j’ai décidé de solutionner ce problème directement, ce qui m’a laissé dans cette autoroute pour 7 ans consécutifs, bon, j’ai vu le désastre au niveau du halal, il fallait tout reprendre du début. » […] C’est une vérité, quand nous sommes arrivé, le mot halal, n’était pas du tout dans la bouche de producteurs chiliens, aujourd’hui c’est devenu un mot comme, organique, bio, etc. Nous avons été obligés d’aller à la genèse, pour pouvoir exister.
[13] http://www.chilehalal.com/index.php/2013/08/noticias/28/norma-halal-latino-americana-unete-al-c-l-a-c-h-comite-latino-americano-de-certificacion-halal/
[14] Entretiens avec Marcelo Hidalgo. 2016-2017.
[15] Il faut comprendre que le comportement de disqualifier d’autres musulmans est au cœur de la question du halal, née du développement d’une demande et de sa modélisation par les pays musulmans dont l’Iran, les EAU, l’Arabie Saoudite, la Malaisie, la Turquie.
[16] Entretien avec Pavel Laguna, avocat de l’ambassade du Mexique au Qatar, juin 2017.
[17] Secretaria de Economía. Norma Mexicana de Alimentos Halal. Diario Oficial. http://www.economia-nmx.gob.mx/normas/nmx/2010/nmx-f-595-scfi-2015.pdf
[18] Nous ne savons pas si cette société existe encore parce que sa page a disparu et dans Wikipedia où elle avait une entrée, qui a été éliminée, mais elle garde toujours son Facebook : https://www.facebook.com/brinnetwork/
[19] http://www.ema.org.mx/portal_v3/
[20] Entretien avec Nely Yessenia Lucio Peña de la Dirección Ejecutiva de Eventos y Servicios al Empresario de ProMéxico, juin 2017.
[21] À ce moment-là, Australie, Canada, États-Unis importaient exclusivement de la viande halal mexicaine – et non les pays arabes, qui représentent un marché à conquérir.
[22] SuKarne a déjà exporté de la viande vers l’Égypte avec la certification Halal Transactions of Omaha, mais en décembre 2016, elle a obtenu la certification halal de l’Instituto Halal d’Espagne, avec laquelle elle pourra exporter de la viande vers les pays de la péninsule arabique.
[23] Entretien avec Rogelio López, Directeur de Mexican Beef, juin 2017
[24] Telle était du moins l’intention des promoteurs de la norme.
[25] Une entité religieuse principalement composée de convertis qui organise en particulier la défense des droits civils et religieux des musulmans et s’investit dans la lutte contre l’islamophobie et la promotion du féminisme islamique.
[26] Il vaut la peine de noter que depuis la signature de l’accord avec la SAGARPA, l’IH a changé sa page pour apparaître comme l’organisme chargé des certifications halal pour l’Espagne et le Mexique. http://www.institutohalal.com/quienes-somos/
[27] Entretien avec Isabel Romero, Directrice de l’Instituto Halal, WebIslam, 10 avril 2015. https://www.webislam.com/articulos/62604-
[28] « A la búsqueda de un estándar mundial de Certificación Halal », WebIslam, 7 juin 2005. https://www.webislam.com/articulos/27687-a_la_busqueda_de_un_estandar_mundial_de_certificacion_halal.html
[29] Le Centro de Estudios Ibn Jaldún (Coyoacán) qui aujourd’hui n’existe plus, mais dont la page facebook, promouvant l’entreprise de YMJ existe encore (https://www.facebook.com/ciecicaibnjaldun/?fref=ts).
[30] Une des organisations islamiques de Mexico.
[31] En France Marcelo Hidalgo a signé contre la parution d’une norme de la part de l’AFNOR, avec toutes les institutions musulmanes de France.
[32] Ce point est traité plus à fond dans l’ouvrage déjà cité de F. Bergeaud-Blackler, Le Marché Halal…
[33] Lindley-Highfield, M. (2008) « Muslimization, Mission and Modernity in Morelos : the problem of a combined hotel and prayer hall for the Muslims of Mexico », Tourism, Culture Communication, 8(2), p. 85-96.
[34] Le Centre Culturel islamique de Mexico (CCIM), fondé en 1994, a certifié des dizaines d’entreprises mexicaines pour qu’elles puissent élargir leurs horizons en direction de nouveaux marchés du monde islamique.
[35] Viva Halal AC poursuit l’objectif d’utiliser les revenus générés par la certification halal pour monter des projets de développement durable de reforestation et de promouvoir le développement de communautés rurales https://sites.google.com/site/certificacionhalal/
[36] « México anuncia distintivo “halal” para turistas musulmanes », El economista, 16 janvier 2016, http://eleconomista.com.mx/industrias/2016/01/16/mexico-anuncia-distintivo-halal-turistas-musulmanes
[37] Presentación Ejecutiva Sello Halal México, http://www.sectur.gob.mx/PDF/certificacion/Sello-Halal-M%C3%A9xico-281216.pdf
[38] La responsable de SECTUR nous dit que le travail a été préparé par Omar Weston, mais Yaisa Marrugo soutient qu’elle a également participé au processus.
[2] « El Gobierno de la República presenta Estrategia Nacional para la Promoción de las Exportaciones Mexicanas hacia el Mercado Halal », https://www.gob.mx/se/prensa/el-gobierno-de-la-republica-presenta-estrategia-nacional-para-la-promocion-de-las-exportaciones-mexicanas-hacia-el-mercado-halal
[3] Florence Bergeaud-Blackler, (2017), Le Marché Halal ou l’invention d’une tradition, Paris : Éditions du Seuil, 2017.
[4] Voir par exemple Christian Cameliau., Les Impasses de la modernité. Critique de la marchandisation du monde. Paris : Seuil, 2000. Et aussi Rachad Armanios, « L’islam sort des mosquées pour se vendre au supermarché », Le Courrier, 29 octobre 2005.
[5] http://www.beta.inegi.org.mx/app/descarga/ficha.html?tit=81675&ag=0&f=csv
[6] Gilles Kepel, Fitna : Guerre au cœur de l’islam, Paris : Gallimard, 2004.
[7] Florence Bergeaud-Blackler, op. cit., p. 41.
[8] Les données recueillies ici à propos de Yaisa Marrugo ont été obtenues de plusieurs sources, principalement Internet (LinkedIn) et d’entretiens via Facebook avec elle en 2016.
[9] Son cv présente un diplôme d’un autre institut, mais il n’est pas identifiable. Il reste à faire un travail sur ces instituts syriens, et notamment leur valorisation des femmes, qui fut également théorisée par un frère ennemi de al Buti, soufi comme lui, Ahmad Kuftaro, le fondateur du complexe religieux de Abu al-Noor à Damas, où des milliers d’étudiants ont reçu une éducation primaire et universitaire et où un grand nombre d’universitaires religieux et de prêcheurs, syriens et non syriens ont été formés. Voir Line Khatib, Islamic and Islamist Revivalism in Syria : The Rise and Fall of Secularism in Bathist Syria, « Routledge Studies in Political Islam Series », Abbington UK : Routledge, 2011, passim.
[10] Voir Thomas Pierret, (2017), « Syrian regime loses last credible ally among the Sunni ulama », Syrian Comment, 22 de marzo, http://www.joshualandis.com/blog/syrian-regime-loses-last-credible-ally-among-the-sunni-ulama-by-thomas-pierret/, [Consulté le 1e août 2017].
[11] Voir http://www.chilehalal.com/index.php/our-origin/
[12] Entretien avec Marcelo Hidalgo (Abu Abdelnour) directeur de la A.I.E ChileHalal & H.F.I., président de la Halal Expo Latino Americana, Président du C.L.A.C.H (Comité Latino Americano de Certificación Halal www.comitehalal.com) qui réunit plus 20 certificateurs halal associés, directeur de la publication de HalalFlash www.halalflash.com) (14 septembre 2017), directeur de ChileHalal « Un grand distributeur de viande de France et Rungis, d’ailleurs Juif et grand ami, m’a demandé de lui trouver un fournisseur de viande Halal en Amérique Latine ; une affaire de plusieurs millions de kilos en commande, un client que j’avais dans d’autre domaine, il m’a missionné, puis moi comme j’étais obligé de faire des aller et retour pour voir mes parents […] alors, j’ai eu beaucoup de mal a lui trouver selon ses exigences, donc je revenais presque bredouille ; alors après des longues conversations et négociations, j’ai décidé de solutionner ce problème directement, ce qui m’a laissé dans cette autoroute pour 7 ans consécutifs, bon, j’ai vu le désastre au niveau du halal, il fallait tout reprendre du début. » […] C’est une vérité, quand nous sommes arrivé, le mot halal, n’était pas du tout dans la bouche de producteurs chiliens, aujourd’hui c’est devenu un mot comme, organique, bio, etc. Nous avons été obligés d’aller à la genèse, pour pouvoir exister.
[13] http://www.chilehalal.com/index.php/2013/08/noticias/28/norma-halal-latino-americana-unete-al-c-l-a-c-h-comite-latino-americano-de-certificacion-halal/
[14] Entretiens avec Marcelo Hidalgo. 2016-2017.
[15] Il faut comprendre que le comportement de disqualifier d’autres musulmans est au cœur de la question du halal, née du développement d’une demande et de sa modélisation par les pays musulmans dont l’Iran, les EAU, l’Arabie Saoudite, la Malaisie, la Turquie.
[16] Entretien avec Pavel Laguna, avocat de l’ambassade du Mexique au Qatar, juin 2017.
[17] Secretaria de Economía. Norma Mexicana de Alimentos Halal. Diario Oficial. http://www.economia-nmx.gob.mx/normas/nmx/2010/nmx-f-595-scfi-2015.pdf
[18] Nous ne savons pas si cette société existe encore parce que sa page a disparu et dans Wikipedia où elle avait une entrée, qui a été éliminée, mais elle garde toujours son Facebook : https://www.facebook.com/brinnetwork/
[19] http://www.ema.org.mx/portal_v3/
[20] Entretien avec Nely Yessenia Lucio Peña de la Dirección Ejecutiva de Eventos y Servicios al Empresario de ProMéxico, juin 2017.
[21] À ce moment-là, Australie, Canada, États-Unis importaient exclusivement de la viande halal mexicaine – et non les pays arabes, qui représentent un marché à conquérir.
[22] SuKarne a déjà exporté de la viande vers l’Égypte avec la certification Halal Transactions of Omaha, mais en décembre 2016, elle a obtenu la certification halal de l’Instituto Halal d’Espagne, avec laquelle elle pourra exporter de la viande vers les pays de la péninsule arabique.
[23] Entretien avec Rogelio López, Directeur de Mexican Beef, juin 2017
[24] Telle était du moins l’intention des promoteurs de la norme.
[25] Une entité religieuse principalement composée de convertis qui organise en particulier la défense des droits civils et religieux des musulmans et s’investit dans la lutte contre l’islamophobie et la promotion du féminisme islamique.
[26] Il vaut la peine de noter que depuis la signature de l’accord avec la SAGARPA, l’IH a changé sa page pour apparaître comme l’organisme chargé des certifications halal pour l’Espagne et le Mexique. http://www.institutohalal.com/quienes-somos/
[27] Entretien avec Isabel Romero, Directrice de l’Instituto Halal, WebIslam, 10 avril 2015. https://www.webislam.com/articulos/62604-
[28] « A la búsqueda de un estándar mundial de Certificación Halal », WebIslam, 7 juin 2005. https://www.webislam.com/articulos/27687-a_la_busqueda_de_un_estandar_mundial_de_certificacion_halal.html
[29] Le Centro de Estudios Ibn Jaldún (Coyoacán) qui aujourd’hui n’existe plus, mais dont la page facebook, promouvant l’entreprise de YMJ existe encore (https://www.facebook.com/ciecicaibnjaldun/?fref=ts).
[30] Une des organisations islamiques de Mexico.
[31] En France Marcelo Hidalgo a signé contre la parution d’une norme de la part de l’AFNOR, avec toutes les institutions musulmanes de France.
[32] Ce point est traité plus à fond dans l’ouvrage déjà cité de F. Bergeaud-Blackler, Le Marché Halal…
[33] Lindley-Highfield, M. (2008) « Muslimization, Mission and Modernity in Morelos : the problem of a combined hotel and prayer hall for the Muslims of Mexico », Tourism, Culture Communication, 8(2), p. 85-96.
[34] Le Centre Culturel islamique de Mexico (CCIM), fondé en 1994, a certifié des dizaines d’entreprises mexicaines pour qu’elles puissent élargir leurs horizons en direction de nouveaux marchés du monde islamique.
[35] Viva Halal AC poursuit l’objectif d’utiliser les revenus générés par la certification halal pour monter des projets de développement durable de reforestation et de promouvoir le développement de communautés rurales https://sites.google.com/site/certificacionhalal/
[36] « México anuncia distintivo “halal” para turistas musulmanes », El economista, 16 janvier 2016, http://eleconomista.com.mx/industrias/2016/01/16/mexico-anuncia-distintivo-halal-turistas-musulmanes
[37] Presentación Ejecutiva Sello Halal México, http://www.sectur.gob.mx/PDF/certificacion/Sello-Halal-M%C3%A9xico-281216.pdf
[38] La responsable de SECTUR nous dit que le travail a été préparé par Omar Weston, mais Yaisa Marrugo soutient qu’elle a également participé au processus.
Bibliographie
Livres et articles
Páginas de internet
https://www.gob.mx
http://www.chilehalal.com
http://www.comitehalal.com
http://www.halalflash.com
https://www.facebook.com/brinnetwork/
https://www.webislam.com
http://www.beta.inegi.org.mx/app/descarga/ficha.html?tit=81675&ag=0&f=csv
http://www.ema.org.mx/portal_v3/
https://sites.google.com/site/certificacionhalal/
http://www.sectur.gob.mx/PDF/certificacion/Sello-Halal-M%C3%A9xico-281216.pdf
http://www.chilehalal.com/wp-content/uploads/2013/08/Norma-Halal-C.L.A.C.H.pdf http://www.economia-nmx.gob.mx/normas/nmx/2010/nmx-f-595-scfi-2015.pdf
- « A la búsqueda de un estándar mundial de Certificación Halal », WebIslam, 7 juin 2005. https://www.webislam.com/articulos/27687-a_la_busqueda_de_un_estandar_mundial_de_certificacion_halal.html
- Bergeaud-Blackler, Florence, (2017), Le Marché Halal ou l’invention d’une tradition, Paris : Éditions du seuil.
- « Entrevista a Isabel Romero, Directora del Instituto Halal », WebIslam, 10 avril 2015. https://www.webislam.com/articulos/62604-entrevista_a_isabel_romero_directora_del_instituto_halal.html
- Kepel, Gilles (2004) Fitna : Guerre au cœur de l’islam, Paris : Gallimard.
- Khatib, Line (2011) Islamic and Islamist Revivalism in Syria : The Rise and Fall of Secularism in Bathist Syria, « Routledge Studies in Political Islam Series », Abbington UK : Routledge.
- Lindley-Highfield, Mark (2008) « Muslimization, Mission and Modernity in Morelos : the problem of a combined hotel and prayer hall for the Muslims of Mexico », Tourism, Culture Communication, 8 (2), p. 85-96.
- Marrugo, Yaisa (2012) « Alimentos Halal : Manual de Procesos Industriales Aplicado a la Producción de Alimentos Halal », Espagne : Diwan Mayrit.
- « México anuncia distintivo “halal” para turistas musulmanes », El economista, 16 janvier 2016, http://eleconomista.com.mx/industrias/2016/01/16/mexico-anuncia-distintivo-halal-turistas-musulmanes
- Norma Mexicana de Alimentos Halal, Secretaria de economía, Diario Oficial. http://www.economia-nmx.gob.mx/normas/nmx/2010/nmx-f-595-scfi-2015.pdf
- Pierret, Thomas, (2013) « Syrian regime loses last credible ally among the Sunni ulama ». Syrian Comment, 22 de marzo, http://www.joshualandis.com/blog/syrian-regime-loses-last-credible-ally-among-the-sunni-ulama-by-thomas-pierret/
Páginas de internet
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http://www.chilehalal.com/wp-content/uploads/2013/08/Norma-Halal-C.L.A.C.H.pdf http://www.economia-nmx.gob.mx/normas/nmx/2010/nmx-f-595-scfi-2015.pdf