- Abū Hanīfa :
-
Nuʿmān ibn Thābit ibn Zūṭā ibn Marzubān. (702-767)
Juriste et théologien musulman, Abū Hanīfa an-Nu'mān ibn Thābit est le fondateur de la doctrine hanafite du droit musulman, système d'interprétation reconnu comme l'une des quatre principales écoles du droit canonique de l'islam. Le droit hanafite jouit d'un grand prestige, et la plupart des dynasties musulmanes l'ont adopté. Aujourd'hui encore, il fait autorité en Inde, au Pakistan, en Turquie, en Asie Centrale et dans les pays arabes.
Abū Han̄ifa naît au sein de la communauté perse dans la ville de Koufa, grande métropole commerciale et culturelle des Omeyyades.
À l'époque d'Abū Han̄ifa, la volonté d'appliquer la loi islamique aux questions juridiques a laissé un vaste corpus de traditions. Le besoin d'un code uniforme se fait sentir, de nombreux désaccords doctrinaux étant apparus. Abū Han̄ifa examine minutieusement le corpus existant avec ses élèves, dont plusieurs grands érudits. Chaque question de droit est discutée préalablement à l'élaboration d'une doctrine.
Abou Hanîfa est le premier à avoir « défini un ordre légal sur la base d'une interprétation des sources qui fait appel au jugement humain (râ'y arabe : رأْي), non pour se substituer à la révélation, mais pour faire un emploi plus complet des sources révélées. Sa méthode n'est pas seulement exégétique, mais spéculative ». En d'autres termes, dans le cadre de la charia, l'école hanafite admet l'opinion personnelle du juge, que l'on appelle aussi le « jugement préférentiel » (istihsân, ar. استحسان), lorsque les sources fondamentales traditionnelles (Coran, sunnah, ijma' et opinions des sahabah et qiyas) ne permettent pas d'élucider un cas. Cette démarche, ainsi que la décision qui en résulte, doit toutefois « avoir pour base un élargissement de la troisième source du droit, le qiyâs, ou raisonnement analogique ».
De plus, les doctrines avaient jusqu'ici été formulées en réponse à des cas concrets, alors qu'Abū Han̄ifa entreprend de rédiger un code pouvant servir à résoudre tout problème potentiel dans le futur (Fiqh hypothétique). Cette méthode élargit considérablement le domaine du droit.
Ses œuvres:
- Kitaab-ul-Aathaar compilé par ses deux élèves Abou Youssouf et Mouhammad Al-Shaybânî et contenant près de 70 000 hadiths.
- Al-Fiqh al-Akbar. L'attribution de cet ouvrage à Abou Hanîfa est contestée par certains hanafites et autres[Par qui ?]. Son contenu fait appel à des notions qui n'étaient pas connues à son époque[précision nécessaire].
- Kitaabul Rad ala-l-Qaadiriyah
- Al-'Âlim wa'l-Muta'allim, qui se présentait sous la forme de dialogues. L'ouvrage semble perdu.
- Musnad Abou Hanîfa, recueil de hadiths réunis en un seul volume par Abou al-Mu'yid Muhammad ben Mahmûd al-Khwârezmî (m. en 665 H). Pour composer cet ouvrage, l'auteur s'est appuyé sur une douzaine recueils de hadiths dans la tradition d'Abou Hanîfa.
Voir aussi : Fîqh (فقه), Ibn Hanbal, Ja'far al-Sâdiq, Madhab (مذهب), Mālik ibn Anas, Shāfi‘ī (as)
Les Cahiers de l'Islam © 2012-2023. Tous droits réservés.
ISSN 2269-1995 Contact : redaction (at) lescahiersdelislam.fr |